Le village de mes rêves, film japonais sur l'enfance
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"Le Village de mes rêves" est un film de Yoichi Higashi de 1995. Il raconte les souvenirs d'enfance de deux frères jumeaux, âgés de neuf ans, vivant en 1948 dans la campagne japonaise. Ils sont élevés avec leur grande soeur par leur mère et les journées sont rythmées par l'école, les baignades mais aussi les bêtises et petits évènements de la vie de tous les jours.
Ce film est léger et amusant, c'est presque le souvenir d'un paradis perdu, comme "La guerre des boutons" en France. Mais des sujets traditionnellement tabous au Japon sont aussi abordés comme les Burakumin (les intouchables japonais) et les hors castes, même si c'est difficile à appréhender pour des occidentaux. Un de leurs camarades de classe, Senji, est typiquement un hors caste ou hors groupe. C'est un enfant à moitié sauvage, sale, détesté par le maître d'école, rejeté par les autres; même la mère des jumeaux ne l'aime pas alors que sa fille lui rappelle qu'elle aime pourtant tous les enfants alors pourquoi pas lui... tout simplement parce qu'il est différent et que cela ne pardonne pas au Japon.
L'aspect fantastique est important aussi dans ce film car le Japon est la terre des Yokais, des créatures surnaturelles du folklore local. On rencontrera par exemple des esprits sous forme de grand-mères, perchées sur un arbre, commentant les évènements du village, des esprits de la rivière parlant aux enfants, des fantômes plus ou moins réels...
Les deux dessinateurs jumeaux, Yukihiko et Seizo Tashima, se souvenant de leur enfance dans ce qui n'était qu'un village à l'époque.
Devenus adultes, ils se sont spécialisés dans l'illustration des livres pour enfants.
Leur mère, maîtresse d'école, élève seule ses enfants car leur père est souvent absent.
Les jumeaux sont très proches de leur maman; normal me direz-vous et ils la défendent contre ceux qui voudraient la draguer d'un peu trop près.
Dans le film ils ont seulement 9 ans.
Comme tous les enfants ils font des bêtises et c'est de leur âge. Par exemple ils vont détruire les plantations d'une voisine à la serpe! Leur mère se fera vertement sermonnée par la propriétaire du champ.
Les jumeaux ont une grande soeur, qui doit avoir 15, 16 ans.
Le père, absent, sévère, souvent en déplacement; il était un peu artiste quand il était plus jeune; ses fils ont peu être hérité de ses goûts?
Senji, un garçon à moitié sauvage, qui essaiera d'être ami avec les jumeaux. Il est rejeté par tout le monde, comme un marebito, cet être au Japon venu d'ailleurs, d'un autre monde et qui ne fait partie d'aucun groupe, chose impensable dans ce pays.
A l'école il sera au fond de la classe, méprisé par le professeur.
Le camp des burakumins et une des leurs, qui est en classe avec Yukihiko et Seizo.
Le monde de l'enfance et la campagne japonaise sont belles dans les souvenirs : le ciel est bleu, la campagne est verte, les gens s'amusent, ils sont heureux de vivre, les soucis ne durent jamais longtemps... Voilà l'essence du furusato japonais, qu'on pourrait traduire par le village natal, le lieu où j'ai grandi.
La maison où vivent les jumeaux.
La campagne des années 40, où les voitures sont encore quasi inexistantes, où les routes ne sont même pas goudronnées.
L'eau est très présente dans le film que ce soit par des baignades, la pêche aux anguilles...
Les esprits du village ou de la nature, qui, souvent perchées dans leur arbre, regardent la vie de tous les jours.
A cette époque là, certains enfants allez en cours pieds nus, d'autres en getas.
Une grande partie des scènes se déroule à l'école.
Un enterrement japonais en 1948; vous noterez le drôle de chapeau des hommes.
Le village est devenue une ville, avec des voitures, des routes goudronnées... la modernité a tué son âme; d'ailleurs les esprits ont décidé de partir, ce monde n'est plus le leur.
L'endroit où ont vécu les enfants; la nature à perte de vue.