"Lady Oscar" : Jeanne de la Motte et l'Affaire du collier de la Reine
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Cet article sur "Lady Oscar" est consacré à l'aventureuse Jeanne de la Motte. C'est elle qui causa l'énorme scandale dit du Collier de la Reine et qui fut dévastateur pour Marie-Antoinette.
Cette jeune femme du peuple, très pauvre, est élevée avec sa sœur Rosalie Lamorlière. Leur mère leur a souvent répété qu'elles sont les dernières descendantes des Valois, car, dans sa jeunesse, elle eut une relation intime avec le dernier Valois vivant. Depuis, Jeanne rêve de Versailles, de belles robes, de diamants... elle a la folie des grandeurs et déteste de plus en plus la vie de pauvresse qui est la sienne. Sa mère ne supporte plus son attitude et la gifle même devant son refus obstiné de travailler et ses délires de grande dame.
Jeanne arrivera à attendrir une vieille noble, la marquise de Bougainvilliers, en lui disant qu'elle est une descendante des Valois. Celle-ci prendra Jeanne sous son aile ; bien mal lui en prendra car Jeanne a désormais une ambition sans bornes. Avec son amant, Nicolas de la Motte, elle ira jusqu'à tuer sa bienfaitrice dans un incendie dans le but d'hériter de sa fortune. Elle rompt aussi définitivement avec sa sœur Rosalie, qui lui rappelle son passé honteux, en la chassant de chez elle à coups de fouet.
Maintenant introduite à Versailles, Jeanne use de subterfuges pour se concilier les bonnes grâces de personnes influentes : elle met en scène un faux malaise, elle essaye de corrompre Oscar... mais tout cela n'est rien, Jeanne de la Motte entrera dans l'histoire avec l'Affaire du collier de la Reine qui va pour toujours ruiner la réputation de Marie-Antoinette.
Le fameux collier est une merveille, unique au monde, de 650 diamants. Les joailliers de la Couronne, Böhmer et Bassenge, pensaient le vendre à la du Barry via le roi Louis XV, mais celui-ci décéda avant l'achat. Il fut proposé à Marie-Antoinette mais, trop cher, celle-ci dût refuser.
Tout commence avec le Cardinal de Rohan, un homme d'Église immensément riche, détesté par Marie-Antoinette et sa mère puisque aimant un peu trop les femmes. Celui-ci cherche par tous les moyens à entrer dans les bonnes grâces de la Reine de France ; c'est là qu'entre en jeu la démoniaque Jeanne de la Motte. Elle lui fait croire qu'elle a ses entrées à Versailles et même auprès de la Reine. Via un faussaire, elle rédige de fausses lettres de la Reine pour le cardinal qui, subjugué, n'hésite pas à payer une montagne d'or sa bonne amie Jeanne pour ses services.
Devant l'insistance du Cardinal pour rencontrer la Reine, Jeanne trouvera, en une jeune prostituée aveugle, un sosie de la souveraine. Maquillée et habillée comme Marie-Antoinette, le rendez-vous aura lieu dans un bosquet de Versailles. Oscar, alertée par un bruit suspect, ne croisera que Jeanne de la Motte, fermement décidée à réussir son plan, quitte à poignarder ceux qui s'opposent à elle.
Avec ses complices, elle réussit à faire croire au Cardinal de Rohan que la Reine veut acheter ce collier et que c'est lui qui sera son intermédiaire et garant. Cet idiot accepte, trop heureux de rendre service à la Reine. Jeanne a réussi son coup, le collier lui est confié par le joailler du royaume, rassuré par la lettre reçue et signée par Marie-Antoinette. Le bijou va bien sûr vite disparaître dans la nature avant de provoquer un scandale national.
Le grain de sable de l'affaire est que le joaillier, ne voyant pas ses remboursements honorés, écrit à la Reine pour demander des explications. Celle-ci, ne comprenant rien à cette affaire, brûle la lettre sans peser les conséquences de cet acte ; le peuple, lui, verra cela comme la destruction d'une preuve.
Mais, menacé par la ruine, il n'a d'autre choix que d'aller à Versailles faire un scandale et exiger de voir la Reine. Cette fois l'affaire éclate au grand jour, le cardinal de Rohan avoue tout, à la fureur de Marie-Antoinette; comment a-t-il pu croire que la Reine de France pouvait donner un rendez-vous galant, à un prêtre chassé d'Autriche, le soir, en catimini ?
Jeanne de la Motte sait maintenant qu'un procès va avoir lieu, elle essaye alors de tuer Olivia, la doublure de la Reine. Mais, devant son innocence, un reste d'humanité la retient de l'assassiner.
Durant le procès, Jeanne se défendra comme une diablesse, niant d'abord le complot. Mais, devant les preuves accablantes, elle impliquera Marie-Antoinette elle-même, disant qu'elle voulait absolument le collier, mais ne pouvant pas le payer, elle a monté pour elle cette escroquerie. Jeanne ira même jusqu'à se faire passer pour l'amante de la Reine, l'accusant de lesbianisme...
Jeanne de la Motte sera finalement condamnée à la prison à vie et sera marquée, au fer rouge, de la marque des voleurs. Celle-ci ne sera pas facile à appliquer, Jeanne se défendant à nouveau comme une tigresse et blessant même ses bourreaux. À noter que beaucoup de spectateurs, comme lors du procès, prennent fait et cause pour Jeanne, beaucoup pensant même que la Reine est complice dans l'affaire du collier et que Jeanne paye pour elle.
Elle réussira néanmoins à s'évader de prison grâce à l'aide du duc d'Orléans, toujours prêt à nuire à son cousin le roi. Il facilitera aussi la diffusion des mémoires de Jeanne, livres très appréciés du public puisque comportant plein de ragots graveleux sur la Reine.
Tout ayant une fin, c'est le duc d'Orléans qui divulguera à la police où est cachée Jeanne de la Motte et son mari, ceux-ci ne pouvant plus l'aider de quelque façon que ce soit. Oscar, au péril de sa vie, essaiera de sauver Jeanne car, ne l'oublions pas, c'est la sœur de Rosalie, son amie. Nicolas essaiera de la tuer, avant de se faire poignarder par Jeanne ! Celle-ci, devenue alcoolique et suicidaire, ne souhaite ni mourir seule ni retourner en prison ; la seule échappatoire est le double suicide amoureux ; elle fera tout simplement exploser l'église où le couple s'était réfugié.