07 septembre 2014
Article sur "Budo Magazine Europe" dans Tsunami 22 1996
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
Fin 2005 j'avais été très fier de faire un article richement illustré sur le premier manga traduit en France (à voir ici "Premier manga traduit en France? 1969"). Dernièrement j'ai été contacté par Christian Marmonnier, un journaliste qui avait écrit en septembre 1996 dans Tsunami 22, la revue de la librairie Tonkam, un article sur la revue "Budo Magazine Europe" qui publiait ce fameux manga. A ma grande surprise cette info n'avais jamais été reprise; en tout cas j'ai Internet depuis 1999 et je n'ai jamais vu une seule référence à cet article qui est passionnant.
Voici cet article dans son intégralité.
Tsunami 22 de septembre 1996.
"BUDO PÈRE DE LA PRESSE MANGA?
Les plus anciens d'entre vous se souviennent peut-être de la première revue consacrée aux mangas japonais qui fut éditée à la fin des années 70 par Atoss Takemoto : "Le cri qui tue", honorable revue de bandes dessinées exotiques. Et bien sachez, "jeunes gens", qu'elle ne fut pas la première à traduire des auteurs nippons dans notre bon pays. Bien avant, il y eut "Budo" et ce fut beau ! Voici donc en quelques lignes, des fragments de la vie de ce magazine d'arts martiaux, pionnier oublié de la publication de mangas...
RACINES.
Les origines de "Budo" remontent à 1951. A cette date, Henry Plée propose une "traduction officielle hors du Japon des revues japonaises du Kodokan de Tokyo" qui s'appelait "Judo Kodokan" Abordant donc le judo seul dans les années 50, cette publication adopte par la suite plusieurs formats et de nombreuses formes en évoquant d'autres arts martiaux : aïki, karaté, etc. Et, à la fin des années 60, deux titres coexistent, "Judo Kodokan" et "Budo Magazine Europe" qui fusionnent en 1970 pour devenir ''Budo". Formule unique en son genre dans le monde des revues d'arts martiaux (à l'époque, il n'y en avait guère !) qui va débuter en janvier 70 et se terminer en décembre 73 (trois années sous l'impulsion de Roland Habersetzer). Le titre est alors acheté par "France Judo" qui tentera un temps de le commercialiser...
Les budô, pour ceux qui ne le sauraient pas, sont, "comme toute sagesse, une application de l'énergie fondamentale de l'univers. Cette énergie est une et sans limite. Y participer, même à un degré infinitésimal, permet de comprendre que cette énergie est aussi une alchimie, qu'elle transforme et transmue tout ce qu'elle touche. Il est bien connu que les occidentaux ont toujours besoin de comprendre, de raisonner et d'analyser avec un esprit critique. Qualités qui deviennent vite des empêchements irréductibles quand on s'y limite. Comment un homme toujours agité en esprit peut-il entendre le silence ? Quoi apprendre si l'on imagine qu'une discipline quelconque est en soi la finalité de toute chose ? Si l'on oppose le corps et l'esprit, la technique au spirituel, si l'on croit pouvoir conserver pour soi tout ce qui vous est donné, si une idée reçue est un mur devant l'horizon ?" (extrait de "Les arts martiaux ou l'esprit des budô" Michel Random, Fernand Nathan. 1977). La voie de l'harmonie ou de la réconciliation (traduction littérale de "budô") est celle choisie par le magazine du même nom qui, au fil du temps, parle donc de tous les arts martiaux au rythme des différents hoquets et des diverses frictions de l'histoire.
AUTHENTIQUE
"Le monde Budo est en pleine mutation, selon l'éditorial de janvier 70, les rivalités entre les grands et les petits, entre les techniques et les styles, sont passées du plan national au plan international. Mais les européens y ont mis leur grain de sel, à moins que ce ne soit le grain de sable qui rendra le chef-d'oeuvre inutilisable en quelques générations..." Réceptacle d'humeur et aussi véritable porte parole d'une manière de penser, "Budo" est également l'un des premiers magazines français à avoir publié (semble-t-il !) des mangas selon la volonté du directeur de publication : Henry Plée, figure mythique du domaine des arts martiaux. Et cela, dès la fin des années 60 jusqu'à l'arrêt quasi définitif du titre, en 1973. Évidemment. le genre de manga publié est lié fortement au contexte de la revue. Ce sont des "bandes dessinées traduites en français contant la vie dramatique de samouraï célèbres, qui nous font mieux comprendre l'esprit et le code du Bushi-do" (comme on pouvait le lire en page deux de la revue). Dès le courant de l'année 70, ces bandes dessinées prennent de l'ampleur (grâce notamment à la suppression de textes en anglais) et en 1971, "Budo" va jusqu'à leur accorder un cahier spécial de 16 pages imprimées sur papier de couleur (rappelons que ces mangas sont en N/B).
MANGAS POUR LES ADEPTES DE LA VOIE
"La plupart de nos lecteurs demandent que ces histoires soient complètes. En un seul numéro, nous ne pouvons publier les 20 ou 30 pages classiques pour ces histoires. Mais dès que possible, nous allons leur consacrer une quinzaine de pages, ce qui représentera environ la moitié d'une bande. Peut-être, avec l'augmentation des lecteurs abonnés, pourrons-nous augmenter le nombre de pages de la revue et alors publier des histoires complètes". Il est étonnant, à la lecture de cet éditorial de juin 1970, de voir qu'il est toujours moderne et qu'il pourrait tout à fait convenir à de nombreux supports presse actuels en guise de réponse au lectorat avide de production.
Mais revenons à ces bandes dessinées romancées "d'histoires vécues de samouraï qui se déroulent pour la plupart au japon féodal. Les intrigues sont multiples, c'est en tout cas ce que nous révèle un sommaire de 1970: "dans les précédentes BD, vous avez appris les traditions du Oibara (suicide par idéal). puis aussi la facilité avec laquelle un Seigneur haut placé pouvait être déchu par le pouvoir central simplement pour avoir perdu la face avec sa fille..."
Et les titres des récits semblent également inspirés : "L'assassin" (Ansatsu Sha) publié en 1973, "Le duel" (Matashiaï), "Le démon de Gion" (histoire de Okiia Sosi) également publiés en 1973 ; "Le vagabond Naga Romono", "Kakeï Sankuro". "A la conquête du pouvoir" publiés en 1972; "Samouraï Kito Zaëmon en 1971 ou "La dramatique histoire budo du samouraï Shinsaburo" publié en 1970. La plupart du temps, ces histoires n'étaient pas signées et non créditées (hormis Kakeï Sankuro" de Shibata Rensaburo). Elles étaient adaptées ou lettrées par un certain Patrick Clerc et se lisaient dans le sens de lecture japonais (de droite à gauche, les cases étant numérotées).
Ainsi, "Budo" fut-elle la première revue à publier et traduire des mangas... Peut-être ! ? Ce fut, en tout cas l'une des rares et des plus ferventes dans son domaine. Ayant produit plusieurs dizaines de récits aujourd'hui quasi introuvables ou presque. Cela dit, et pour conclure, quelques numéros sont peut-être encore disponibles. Vous pouvez toujours vous renseigner auprès du Budostore qui se trouve à Paris : 34. rue de la Montagne Saint-Geneviève 75005 (VPC : 44.41.63.30 & Boutique : 44.41.63.33). C'est, en réalité, l'adresse originelle de la revue "Budo'' car, Henry Plée est surtout l'initiateur en Europe d'un certain nombre de fédérations d'arts martiaux. Pour l'anecdote, en 1972. il fut le premier non-japonais à être nommé 8ème Dan par la Fédération japonaise de Karaté.
Christian Marmonnier (qui remercie R. Habersetzer pour ses précisions)"
05 septembre 2014
Je découvre le Japon - Club Dorothée Magazine 08 du 07/11/1989 avec Dragonball
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
La revue "Club Dorothée magazine" était un magazine lancé en septembre 1989 et parlant, comme son nom l'indique, de l'émission de Dorothée sur TF1.
A l'époque c'était la seule revue où on pouvait retrouver nos héros des dessins-animés japonais. Quelle ne fut pas ma surprise quand, dans le numéro 08 du 07 Novembre 1989 j'ai découvert l'article ci-dessous. On y parlait de Dragonball mais SURTOUT on y voyait des extraits d'une revue japonaise nous annonçant les prochains évènements de la série animée.
Cet article fut pour moi un véritable choc et c'est pourquoi je veux en parler aujourd'hui. Au fin fond de la province, loin de Paris, à une époque où Internet n'existait même pas, j'avais d'un seul coup une fenêtre ouverte sur un monde lointain appelé Japon, j'avais entr'aperçu ce qu'était une revue japonaise, je découvrais qu'on n'était pas obligé de subir passivement une émission de télé et attendre les rediffusions aléatoires mais qu'on pouvait assouvir sa passion différemment via les livres et un pays étranger.
Vous imaginez un gamin qui découvre une carte de l'île au trésor? Ce fut moi et depuis ce jour cette passion de la culture populaire japonaise a représenté quelque chose de très fort et de très important pour moi. Tout ne découle pas de cet article mais il fut une incroyable bouffée d'oxygène, il m'avait donné l'envie de m'envoler vers le Japon et d'y rester longtemps, longtemps :-)
Waouh, cette image je ne l'oublierai jamais, ce fut LA fenêtre qui ouvrit mon esprit, me disant qu'au bout du monde il y avait le Japon, un pays où on pouvait sans honte dire qu'on aimait les dessins animés alors qu'en France c'était un signe de débilité.
31 mars 2014
Couvertures de "L'habitant de l'infini", le plus beau manga sur les samouraïs
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
"L'habitant de l'infini" est un manga de Hiroaki Samura, au superbe dessin à l'encre de chine. C'est l'un des plus beaux mangas qui existe sur le monde des samouraïs, ronins et mercenaires dans le japon féodal. L'intrigue est complexe (meurtres, vengeances, immortalité...), longue, les personnages fouillés et charismatiques, les décors réalistes. Néanmoins l'objet de cet article n'est pas de parler du manga proprement dit mais de vous offrir toutes les couvertures de l'édition parue chez Sakka; ce sont de magnifiques illustrations et j'espère quelles vous donneront envie de découvrir ce chef d'oeuvre.
28 décembre 2013
"Big Bang Anim - Confessions du fondateur d'Animeland"
La couverture du livre, rappelant les cassettes VHS BASF des années 90.
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
Si sur ce blog il est un sujet qui me tient particulièrement à coeur, c'est bien l'histoire du développement de la culture populaire japonaise en France. J'adore remonter dans les années 70, 80 et 90 sur le phénomène mangas et dessins animés japonais, trouver des articles, des expositions, les premières fois et visiblement je ne suis plus seul.
En effet plusieurs livres de témoignages et de synthèse sont sortis ces dernières années sur ce sujet. Est-ce là la marque d'une nostalgie, la volonté de faire des résumés sur tel phénomène, de témoigner d'un glorieux passé où tout était à faire ou bien, plus prosaïquement, un simple business attirant des gens ayant flairé le bon filon?
On peut citer par exemple
"Nos Années Récré A2 1978 - 1988" : http://japon.canalblog.com/archives/2013/12/17/28684565.html
"Nolife story" : http://japon.canalblog.com/archives/2012/12/10/25118792.html
"La télé : un destin animé" : http://japon.canalblog.com/archives/2011/01/16/20140621.html
"Nos dessins animés 70 80" : http://japon.canalblog.com/archives/2010/12/19/19911705.html
"Les chroniques de Player One" : http://japon.canalblog.com/archives/2010/03/13/17218815.html
Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre tournant autour d'AnimeLand (le pays de l'animation en français!). AnimeLand... quatre syllabes qui représentent depuis plus de vingt ans l'île au trésor et le Saint Graal pour les fans de mangas et de dessins animés japonais. Cette revue a toujours été une source d'informations inépuisable, de découvertes continues et, plus que tout, de plaisirs immenses; ceux qui ont achetés les DVD de Lain ou de Haibane Renmei suite à leurs articles leur en seront éternellement reconnaissants. Animeland, c'est un télescope géant pointé non pas sur notre univers mais sur le Japon et plus précisément sur son monde extrêmement riche de l'animation.
Néanmoins, plus qu'un livre sur AnimeLand proprement dit, ce livre est consacré à l'histoire d'un homme, Yvan West Laurence (Youli ou Yeuweuleu pour les intimes), à sa lutte obstinée pour faire reconnaître l'animation en général, et japonaise plus précisément, comme un art à part entière méritant bien plus que la condescendance affectée du public des années 80 et début 90. Certes on y parle beaucoup d'AnimeLand puisque Yvan a consacré plus de quinze ans de sa vie à cette revue, on replonge avec délice dans cette époque de pionniers où tout était à découvrir, à partager, à faire accepter par le public; c'est au final une histoire humaine qui est racontée, faite de passions, rencontres, trahisons, déceptions, ponctuée de mille anecdotes.
Présentation du livre par Omakebooks.com
"En 1991 naissait AnimeLand, un fanzine sur l’animation et le manga qui tentait cinq ans plus tard l’aventure kiosques avec un succès depuis lors non démenti. Même si le cap des vingt ans est passé et que le mensuel tient vaillamment la route, le monde a changé et le public aussi. Big Bang Anim’ retrace, par le biais de son fondateur Yvan West Laurence, une aventure humaine riche en souvenirs qui a conduit nombre de collaborateurs à oeuvrer dans le secteur de l’animation et du manga. Par-delà les coulisses d’une revue de référence, l’ancien rédacteur en chef rend hommage à presque 25 ans d’histoire de l’animation en France sur près de 300 pages richement illustrées !"
"Yvan West Laurence : Né à Paris en 1970, Yvan West Laurence est un vétéran de la défense de l’animation en France. Il fonde en 1991 le magazine AnimeLand, où il occupe la fonction de rédacteur en chef durant 15 ans, et collabore à la revue Dixième Planète. Il est également consultant pour de nombreuses sociétés et intervient régulièrement dans le cadre de conférences sur l’animation."
Titre : Big Bang Anim' - Confessions du fondateur d'AnimeLand.
Auteurs : Yvan West Laurence et Gersende Bollut.
Editeur : Omaké books.
Date de sortie : Novembre 2013.
Nb de pages : 290.
Format : 20,8 x 14,6cm.
Prix : 20 euros.
Les auteurs du livre!
Le sommaire.
SOMMAIRE
Le mot de l'auteur 022
Avant-propos 026
CHAPITRE 1 L'enfance de l'art 030
CHAPITRE 2 Une affaire de rencontres 056
CHAPITRE 3 Les festivals et conventions 084
CHAPITRE 4 Des hauts et des bas 116
CHAPITRE 5 L'aventure kiosques 142
CHAPITRE 6 Les à-côtés 177
CHAPITRE 7 La vision du métier 190
Annexes/témoignages :
Les couvertures d'AnimeLand 004
Olivier Fallaix 210
Cedric Littardi 220
Pierre Giner 228
David Siegl 232
Bounthavy Suvilay 238
Grégoire Hellot 240
Han Nguyên 242
Julien Bastide 246
Matthieu Pinon 247
Philippe Karakasian 254
Entretien croisé : YWL & Gérald Galliano 256
Entretien croisé : YWL & Erwan le Vexier 266
Souvenirs et rencontres en photos 280
Postface 288
Première page du premier chapitre; tout le reste du livre sera comme ça, à savoir beaucoup beaucoup de texte et quelques illustrations N&B ou photos.
La liste complète des couvertures des anciens numéros d'AnimeLand est dans le livre mais je n'ai mis ici que les deux premières pages. A noter qu'il s'agit des seules photos couleur de tout le livre, particulièrement pauvre sur ce point.
Le numéro 1 d'AnimeLand d'Avril 1991 avec sa couverture Noir et Blanc. Ce numéro mythique sera réimprimé en 1993 avec une couverture couleur (voir photo plus haut).
L'éditorial du numéro 1!!!!! L'envie de partager sa passion avec le plus grand nombre est déjà dans l'ADN du fanzine mais on peut aussi y lire une déclaration de guerre envers ceux qui méprisent l'animation japonaise et nous prenaient de haut à l'époque.
Pour le lire plus facilement, ouvrez le lien dans un nouvel onglet ou une nouvelle fenêtre.
"EDITORIAL
Here it comes ! Le voilà, le premier numéro d'ANIME LAND, le magazine en français sur l'animation, suivant la grande lignée d'Animage et New Type au Japon, Animag et Animenominous aux Etats-Unis, et Yamato en Italie.
Vu l'ampleur de ce phénomène qu'est, en France, le succès du Dessin Animé japonais, nous nous devions de renseigner les nouvelles recrues, le public (même réticent ) et les professionnels de la distribution ou de la production qui bien souvent savent rarement apprécier correctement leurs produits. Ainsi, nous essaierons de vous présenter une vision assez complète du Dessin Animé et de ses dérivés (vidéos, mangas, jouets, maquettes, livres, CD). Nous vous donnerons les bases, les connaissances et les références nécessaires à l'appréciation du D.A. dans son intégralité.
Bref, sur bien des points, nous remettrons les pendules à l'heure en tant que groupe de passionnés et de spécialistes impliqués depuis longtemps dans ces polémiques. Le Dessin Animé, et à plus forte raison le D.A. japonais, n'est pas réservé uniquement aux enfants et c'est là l'erreur qui persiste malheureusement en France."
Le numéro 2, et déjà une époque s'envole puisque c'est le dernier à avoir une couverture en Noir et Blanc...
L'histoire d'Yvan et d'Animeland furent aussi celles de multiples rencontres dont l'une avec le grand dessinateur français Jean Giraud alias Moebius. Mais lisez le livre pour en savoir plus :-)
Dans le livre il y a pas mal de photos des années 90 à 2010 mais elles sont malheureusement petites et mal exposées (opinion personnelle!). C'est quand même sympa de découvrir l'envers du décor avec des photos des locaux d'AnimeLand ou bien des évènements qui ont marqué cette époque.
Beaucoup de monde a participé à l'aventure AnimeLand. Moi même, en 1993, j'avais rédigé un dossier sur Jeanne et Serge et je fus extrêmement fier d'avoir apporté ma modeste contribution à cette aventure.
Au fait, Cédric Littardi, c'est avec vingt ans de retard que je t'informe que je suis la personne qui un jour a débarqué chez toi, rue de Phalsbourg, pour récupérer le collector Panini sur Jeanne et Serge. Je l'avais envoyé pour illustrer mon article des numéros 11 et 13 de 1993 car la rédaction d'Animeland n'avait pas d'illustration originale pour le dossier. Comme j'y tenais comme à la prunelle de mes yeux et que je trouvais le temps très long depuis la publication de l'article, je m'étais déplacé chez toi un jour que j'étais à Paris (exceptionnel pour le provincial que j'étais). Tu étais absent... j'ai laissé un message à la personne qui avait ouvert la porte et quelques temps après j'ai reçu mon précieux par la Poste. Aujourd'hui je l'ai encore :-) Voilà, comme quoi, après tout ce temps, on a encore des anecdotes à raconter...
Photo de Sébastien Ruchet, avec le numéro 15 d'AnimeLand, daté de 1994. Il a lui aussi travaillé pour la revue et, treize ans plus tard, il lancera la chaine Nolife avec Alex Pilot. Cette chaine est consacrée à la culture japonaise, surtout pop culture (animation, mangas, musique), aux jeux vidéos mais aussi au Japon tout court (langue, tourisme...). Dans cette chaine, il y a une partie d'AnimeLand!
Cédric Littardi, qui fut présent dès les débuts avec Yvan, et dont la mère a prêté les locaux pour héberger la rédaction du fanzine pendant un certain temps.
Olivier Fallaix, un vieux de la vieille aussi, qui sera resté pratiquement vingt ans à travailler sur la revue... bravo l'artiste!
Le livre fait également la part belle à l'univers de l'animation japonaise en France (convention, librairies).
Tonkam, LA librairie parisienne consacrée aux mangas (bien plus que Junku) et devant laquelle, pendant vingt ans, se sont nouées bien des amitiés (et des protestations des riverains car les trottoirs étaient constamment occupés le samedi après-midi).
Le premier Cosplay parisien, devant Tonkam, en Juin 1997.
Une autre boutique des débuts du fanzine, Déesse, où Yvan mettait AnimeLand en dépôt vente.
Un stand Animeland dans une des multiples conventions et salons qui ont éclos dans les années 90 et 2000.
Yvan a quitté le poste de rédacteur en chef d'Animeland en février 2006. Il a continué à rédiger des articles pour sa revue puis a renoué avec d'anciennes passions, notamment les maquettes, les produits dérivés de films comme Star Wars (il a collaboré avec la revue Dixième Planète). Il a ensuite donné de nombreuses conférences sur l'animation japonaise (FNAC et autres) avec toujours cette envie acharnée de défendre ses passions et de mettre en avant les univers imaginaires développés par des artistes d'horizons divers depuis des décennies.
Yvan, si aujourd'hui en France on peut aussi facilement lire des mangas traduits et visionner des dessins animés japonais, c'est en partie grâce à toi. D'autres personnes ont joué un rôle important dans cette histoire mais sans toi, la face de la culture japonaise en France n'aurait pas été la même.
Pour tout ce que tu as fait, je te dis un grand merci!
08 décembre 2013
Cyber Momotaro, manga samouraï hystérique de Takayuki Yamaguchi
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
"Cyber Momotaro" est un manga du dessinateur Takayuki Yamaguchi, l'auteur du très violent Shigurui. Cette oeuvre de 1992 est très étrange car le héros, un guerrier a priori normal, se révélera vite être un fou hystérique aux techniques mortelles étonnantes.
Sur son chemin le menant on ne sait où, il croisera des assassins ou des samouraïs encore plus bizarres que lui et ces rencontres se termineront inévitablement en combats non seulement sanglants, gores et déjantés mais aussi par des finish hallucinants à la Mortal Kombat (pour les connaisseurs)!
Momotaro ne se contente effectivement pas de défaire son adversaire ni de le tuer, non, il leur tranche les membres, arrache leurs tripes, déchire leur visage, explose à coup de poings leurs os avec une préférence pour le crane... vous l'avez compris, ce manga est du délire total et c'est fort réjouissant à lire.
Allez, c'est parti pour le monde déjanté de Cyber Momotaro!!!!!!!!!!!
Couverture du manga.
Premier chapitre : un héros jeune, déterminé, avec tous ses membres, une belle armure et déjà ce regard de tueur.
Première page, Momotaro quitte son chez-soi.
7ème page, il se fait déjà embrocher par un guerrier bien plus grand et plus fort que lui... du moins le croit-on!
La riposte avec une attaque typique de Momotaro : il saute dans les airs, se jette sur son adversaire et, malgrè le fait qu'il perde ses intestins, inflige son coup spécial : le coup de poing pénétrant dans la bouche qui fait sortir par l'arrière les organes de la tête (cerveau, crane...)!!!!!
Encore un autre coup spécial, mi cannibale mi barbare.
Et ça continue, on arrache la langue, on explose le crane... même chez Ken le survivant j'ai rarement vu autant de sauvagerie.
Encore un autre combat où Momotaro explose et défonce littéralement son ennemi! Vous noterez que comme son nom l'indique, il est maintenant cyber Momotaro avec un bras gauche surhumain!
Au fur et à mesure des chapitres, Momotaro va utiliser des armures de plus en plus sophistiquées en remplacement des membres qu'il perd progressivement pour finalement devenir un androïde.
L'action a lieu dans un Japon féodal mais des monstres mécaniques y sont présents; certains de taille très respectable d'ailleurs!
Le manga connaît néanmoins quelques moments de calme, bien rares il est vrai, comme ce passage.
Momotaro n'est encore qu'un ado dans ce manga, il découvre le monde mais aussi l'amour; Et une romance, une :-)
Euh, oui, là ce n'est plus de la romance mais de la perversion! Notre héros rencontrera lors de ses aventures toutes sortes de monstres et devra utiliser chaque arme à sa disposition, y compris de l'urine inflammable!
23 novembre 2013
"La demeure de la chair", manga ero guro de Kazuichi Hanawa
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
"La demeure de la chair" de Kazuichi Hanawa, édition française
Le courant artistique japonais baptisé "Ero Guro" (ou "Ero-Guro" ou "Eroguro") a pour particularité de combiner des éléments érotiques (Ero) à des éléments grotesques (Guro) voir macabres ou morbides. Ce courant, relativement confidentiel au Japon et en Occident, n'en a pas moins une certaine aura, au point que des artistes se soient faits une réelle renommée dans ce genre, par exemple les auteurs de mangas Suehiro Maruo et Kazuichi Hanawa.
Si "La demeure de la chair" n'est pas le premier manga de Kazuichi Hanawa publié en France, certains remontent à 2005, il s'agit du premier qui soit ouvertement et pleinement issu du courant Ero Guro. Les histoires sont sordides, les meurtres, viols et violences sont au coeur des intrigues, avec souvent une forte connotation sexuelle et SM. Ce ne sont qu'histoires de jeunes filles subissant les pires outrages et tortures, parfois même très jeunes, l'inceste le dispute aux assassinats, les complots sont légions, les haines familiales sordides, les viscères sont largement exposées, même le cannibalisme y est présent... Ce livre est un recueil à l'ambiance malsaine et vénéneuse mais oh combien puissant et dérangeant; à réserver à un public averti.
Toutes les histoires du recueil datent des années 70, même si le style graphique des histoires est très hétérogène et qu'on constate une progression dans la façon de dessiner les personnages, les visages... Néanmoins cette progression est trompeuse car une histoire comme "La demeure de la chair", au dessin très stylisé et maitrisé, date de mai 1972 et qu'une histoire comme "Le sein maudit", au dessin plus grossier, date de juillet 1972 soit quelques mois plus tard!
Saluons aussi le très beau travail effectué par les éditions "Le Lézard noir", que ce soit pour la couverture rigide, le papier épais de très bonne qualité et la traduction directement faite depuis le japonais par Miyako Slocombe sans passer par l'anglais.
Date de sortie : Novembre 2013.
Editeur : Le lézard noir.
Format : 21.6cm * 15.5cm.
Nb de pages : 200.
Nb d'histoires : 18 (même si on lit 14 sur Internet).
- N°1 : La demeure de la chair.
- N°2 : Le sein maudit.
- N°3 : La bête maudite.
- N°4 : Le rouge et la nuit.
- N°5 : Le chasseur.
- N°6 : La vengeance de la femme lézard.
- N°7 : L'abominable homme cafard.
- N°8 : Le chat revenant.
- N°9 : Histoire de l'enfant abandonnée.
- N°10 : La truie.
- N°11 : La combattante.
- N°12 : Le grenier en terre.
- N°13 : Histoires de monstres japonais 1 - Hitotsume, le petit garçon borgne.
- N°14 : Histoires de monstres japonais 2 - Dorotabô, le monstre des rizières.
- N°15 : Ubume, la femme en couches.
- N°16 : Tsuchigumo, l'araignée monstrueuse.
- N°17 : Histoires de monstres japonais 6 - Futakuchi onna, la femme aux deux bouches.
- N°18 : Histoire nocturne de fantôme - Akaname, le lèche-crasse.
Avant de vous donner quelques extraits du livre, je tiens à faire un retour de vingt deux ans en arrière...
Le premier livre consacré aux mangas en France, le fameux "L'univers des mangas" de Thierry Groensteen, sorti début 1991, parlait déjà de Hanawa. Page 50 du livre, on peut admirer une illustration pleine page de toute beauté, chargée d'une vénéneuse sensualité, intitulée "Le manoir de la chair". Plus de vingt ans après, cette histoire sera publiée par "Le lézard noir" dans le recueil "La demeure de la chair". Imaginez l'effet produit par cette illustration sur un fan d'animation japonaise, à cette époque de la préhistoire du manga... Pas ou très peu de mangas à l'époque, juste des dessins animés japonais dont le plus violent était "Ken le survivant" dans une version déformée par un doublage ridicule. Et là, au détour d'une page, on découvre un autre univers, un télescopage mortel entre Sade et les estampes japonaises, entre Maldoror et un Godzilla sexualisé. Je n'ai jamais oublié ce dessin; quelle émotion de le découvrir enfin dans une édition française, presque un quart de siècle après la première fois... j'ai l'impression qu'une injustice a été réparée.
Place maintenant à des extraits de ce superbe recueil.
"La demeure de la chair", une des histoires les plus connues de Kazuichi Hanawa, donnant son titre au recueil. L'histoire ne fait que dix pages mais elle est vraiment représentative de ce mélange de sexe et de mort qui définit l'Ero Guro; en voici trois pages.
Notez bien ce mélange : un superbe corps nu, en sang, mourant... c'est la quintessence de l'art de l'Ero Guro.
Autre histoire, "Le rouge et la nuit", toute aussi violente et superbe pour son dessin.
D'autres extraits de ce recueil.
Voici maintenant d'autres extraits d'histoires, datant aussi des années 70, mais avec un style graphique moins maitrisé par l'auteur si on compare à ses dessins ci-dessus.
Voici maintenant des livres de Hanawa, en japonais, tirés de ma collection personnelle.
Recueil publié en 1994 et trouvé à la librairie "Un regard moderne" de St Michel, le temple de la culture underground. A noter que l'encre utilisée pour tout le livre est bleutée et non pas noire, ce qui confère une certaine atmosphère aux histoires.
Autre recueil de Hanawa où apparait la fameuse histoire "La demeure de la chair". Ce livre a été publié en 1996 au Japon et je l'ai acheté la même année dans la librairie "Un regard moderne".
01 septembre 2013
Urotsukidoji, tentacules dans jeunes filles
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
Notes liées dans mon blog : Liste articles sexe
L'histoire
Urotsukidoji est un manga et dessin animé porno japonais, devenu culte en occident depuis le milieu des années 90. Ce manga s'est décliné en film et en plusieurs séries d'OAV (Original Animation Videos) mais c'est le film, réalisé par Hideki Takayama, qui a déclenché la folie autour de ce titre; il fit scandale à l'époque car il fut le premier à mettre en scène des viols par des monstres armés de tentacules. Néanmoins il ne faut pas oublier que à la base c'est un manga, hentai et fantastique, de Toshio Maeda, publié dans les années 80. Il a eu un grand succès grâce à son style très réaliste, des décors fouillés et, comment dire, des scènes sexuelles très crues et très excitantes malgré, ou à cause, de la censure habilement contournée.
Voici un résumé de l'anime tiré de wikipédia "Une légende connue de tous les êtres - sauf des humains - raconte que tous les 3 000 ans le monde des humains (ningenkai) est uni avec le monde des démons (makai) et des homme-animaux (jūjinkai) par la renaissance de l'être suprême, le Chōjin, le dieu des dieux. La saga suit Amanojaku (un homme-animal) dans sa quête pour trouver le vrai Chōjin parmi les humains et s'assurer l'arrivée de ce monde meilleur. Cependant ses croyances sont ébranlées lorsqu'il rencontre de nombreux démons recherchant le Chōjin afin de le détruire et d'empêcher la fusion des trois mondes".
La liste des séries détaillées ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Urotsukidoji.
Les couvertures de l'édition manga japonaise.
Tome 1 de la version française, sorti en 2002 dans la collection Extreme Manga.
L'édition française du film.
L'aspect fantastique est omniprésent au travers des nombreux monstres, en fait des démons, qui veulent tuer le super démon, mais aussi par de gentilles démones ou démonesses.
Les personnages principaux.
Tatsuo Nagumo, le héros involontaire de l'histoire. C'est lui qui doit faciliter la venue dans notre monde du Chōjin.
Akemi Itô, la copine de Nagumo qui s'avèrera être la mère du Chōjin. Elle subira beaucoup beaucoup d'outrages sexuels dans ce manga, pour le plus grand plaisir des démons.
Yūichi Niki, un humain qui sera utilisé par les démons pour détruire le Chōjin.
Jyaku Amano, un "gentil" démon, très immoral, qui cherche à protéger le Chōjin des autres démons.
Megumi Amano, la soeur nymphomane de Jyaku, toujours partante pour faire plaisir aux humains.
Kuroko, l'aide de Jyaku dans sa tâche; un petit obsédé qui n'hésite pas à jouer au rôle du spéléologue de l'intimité féminine en entrant en entier dans celle-ci (voir plus bas).
Le fameux Chōjin qui doit unir les différents mondes.
un des démons qui cherche à détruire le Chōjin pour protéger son propre univers.
La censure
Le manga présente de multiples techniques pour censurer les sexes et poils pubiens car à l'époque la censure était bien plus intransigeante qu'aujourd'hui.
On démarre avec un grand classique, le sexe caché par une pastille noire; pastille ronde ou carrée, allez savoir pourquoi.
Autre classique, le sexe transparent :-)
La technique du sexe en ombre. Dans le deuxième exemple, le sexe passe de l'ombre à la transparence par je ne sais quel mystérieux phénomène physiologique.
Autre astuce, le sexe inexistant! Il n'est ni masqué ni caché mais tout simplement non dessiné!
Sinon on peut utiliser des objets ou éléments du décors judicieusement placés pour cacher les sexes mais, comment dire... ça me semble bien plus excitant que sans censure.
Et comme dit en introduction, Urotsukidoji est un manga célèbre pour ses pénétrations hors-norme de tentacules dans de jeunes et innocentes jeunes filles. Voici un petit florilège de cette spécificité japonaise qui permet aussi de contourner la censure puisque celle-ci est beaucoup plus laxiste dans le cas de rapports avec des non humains... (allez savoir pourquoi!).
Parité oblige, certains hommes aussi auront affaire aux tentacules démoniaques; bien sur ça se terminera mal pour eux.
Autres
Maintenant qu'on a bien étudié la censure dans ce manga, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer d'autres images bien hot et assez délirantes de ce manga exceptionnel.
Tout d'abord, un petit démon qui a décidé de faire un fist à sa voisine et qui va aller dire bonjour à son utérus. Ensuite le fameux démon qui se transforme en géant taille hulk et continue à s'amuser avec sa copine qui n'en espérait pas tant. Et on finit par une nana élastique roulée en boule... un manga délirant je vous dit!
Autre particularité de ce manga, les personnages s'envolent pour un oui ou pour un non, grâce aux pouvoirs des démons, souvent dans des positions acrobatiques, donnant une vue plongeante sur leur intimité qui est ainsi généreusement exposée aux regards.
Urotsukidoji est aussi un manga très gore, les gens y meurent souvent dans d'atroces souffrances après avoir servi de chair à sexe.
A noter que les décors de ce manga sont bien plus travaillés que dans d'autres BD, même non hentai, ce qui contribue à renforcer l'aspect réaliste et excitant des histoires. Dans certaines planches, on se croirait dans un manga de Mitsuru Adachi.
14 août 2013
"Un drôle de père", portraits de Rin la petite fille orpheline
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
"Un drôle de père" est un manga en dix tomes, paru chez Delcourt, de l'auteur Yumi Unita. Il raconte l'histoire de la petite Rin, une fillette adoptée par Daikichi, après le décès du père de Rin, qui s'avère être également le grand-père de Daikichi (oui, je sais, ça devient compliqué).
Rin est une enfant triste, songeuse, bouleversée par le décès de son papa alors qu'elle était en bas âge et par l'absence de sa mère. Nous suivrons au cours des volumes la vie quotidienne de Rin, de petite fille à jeune femme, avec ses peines de coeur, sa découverte de la vie, ses relations pas simples avec son père adoptif qui est aussi son neveu (si je ne me trompe pas :-) )...
Dans cet article j'ai juste voulu rendre hommage au grand talent de dessinatrice de Yumi Unita. Elle a créé un personnage touchant, très émouvant, heurté par la brutalité de la vie, et qui arrivera pourtant à s'en sortir grâce à sa forte personnalité. Ses portraits de Rin enfant sont superbes, ils ont une touche maternelle qui est visible immédiatement, on sent l'amour d'une mère pour son enfant dans ces dessins si tendres, bien éloignés des portraits d'enfants ou de femmes qu'on voit en général dans les mangas dessinés par des hommes.
25 juin 2013
Animapa, fanzine participatif sur l'animation japonaise et les mangas (1992 - 2000)
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
Le fanzine Animapa sur l'animation japonaise et les mangas fut créé par Philippe Lhoste dans les années 90. C'était un fanzine très particulier dans le sens où il était diffusé uniquement aux contributeurs du dit fanzine; c'est ce que nous pourrions appeler aujourd'hui un fanzine participatif.
Ce fanzine aura 25 numéros (si on compte le numéro 0), de Février 1992 à Janvier 2000, soit huit années d'une grande aventure humaine pour ceux qui y ont participé. Pour rappel, nous étions à l'époque pré-Internet où partager sa passion sur l'animation japonaise et les mangas était extrèmement difficile, surtout pour les non parisiens, et mal vu des gens dits "normaux". C'était une époque où il fallait taper à l'ordinateur ou à la machine à écrire ses articles, les envoyer par la poste, les photocopier... bref, un autre monde où il fallait prendre son temps et où tout n'était pas accessible immédiatement.
Quelques grands noms du milieu de la japanime française auront participé à ce fanzine, comme Yvan West Laurence, Cédric Littardi...
L'aventure commence dans un autre fanzine, Sumi Joohoo numéro 0 de novembre/décembre 1991, où Philippe expose son concept. Voici le texte complet du manifeste (j'ai juste supprimé l'adresse postale de Philippe dans la photo ci-dessous).
_________________________________________________________________
"Projet de création d'une APA
Philippe Lhoste
Je propose ici de créer une APA ayant pour thème l’animation, et en particulier l’animation japonaise, ainsi que tout ce qui gravite autour : mangas, BGM (BOF en français), maquettes, etc.
Qu’est-ce qu’une APA ? Aha, en voilà une question qu’elle est bonne ! Une autre question ?
Par exemple, que veut dire cet acronyme ? Ça c'est facile, ça veut dire Amateur Press Association. En effet, c'est un concept né aux Etats-Unis, où il est très prospère (yop-là-boum). Il y a là-bas des APA sur tous les thèmes imaginables, et il existe même un annuaire les recensant. En France, il n’y en a que deux à ma connaissance.
Tout ça ne vous dit pas ce qu'est une APA, me direz-vous. Vous avez raison. En résumé, une APA est une association informelle, sans but lucratif, composé de 10 (minimum vital) à 40 (maximum pour éviter l’asphyxie) membres. Ces membres, les apaïens envoient régulièrement (périodicité à définir, mensuelle, bimestrielle…) une participation (ou aparticipation ou contribution ou contrib), qui peut être une lettre où il parle de sa passion et répond / réagit éventuellement aux contribs des autres, un article sur sa série ou son auteur préféré, une fiction, des dessins, etc.
Les contributions sont envoyées à un responsable qui, après une date limite, les réunis recto-verso et en fait une photocopie reliée à autant d'exemplaires qu'il y a de membres et les envoie à chacun. Qui le lit et prépare sa contrib pour le prochain, et ainsi de suite. Au fil des numéros, on en vient à se connaître et à dialoguer, ce qui fait tout l’intérêt d’une APA : pouvoir donner son opinion, connaître celle des autres, échanger des idées et des informations.
Le tout est financé par un compte individuel que chacun alimente régulièrement, et qui est débité par les frais d’impression et d’envoi (uniquement ! C’est entièrement bénévole. En cas d’abandon, le compte est remboursé).
L'intérêt est que la liberté d'expression est totale : il n'y a personne pour sélectionner ou censurer. On peut y mettre ce qu’on veut (de préférence dans le thème choisi). Il n’y a pas de limitation de place, il est seulement demandé d’envoyer des feuilles entières pour simplifier la pagination. La contrib minimale est d’une page, il n’y a pas de maximum (dans des limites raisonnables, pour votre roman, demandez à un éditeur, ou alors envoyez-le sous forme de feuilleton). Il est très fortement recommandé de dactylographier sa participation, ou à la rigueur d’écrire très lisiblement, sur une feuille de format A4 (21x29,7 cm) (ou A5, la moitié, si ce format est adopté et si c’est possible).
L'originalité du concept est que ce sont ceux qui écrivent les articles qui financent leur diffusion. Deux types de financement sont possibles (entre autres) :
Le système originel, veut que chacun paie la duplication de sa participation. Certains envoient même leur contrib, déjà dupliquée (permettant un contrôle précis du prix et de la qualité). Mais c'est assez injuste puisque les plus actifs doivent débourser plus, et ceux qui ne participent pas à un numéro donné ne payent que les frais d'envoi (ou ne reçoivent rien...). Une variante plus égalitaire fait payer aux non-participants une partie du financement du tirage.
Une autre système fait tout simplement payer à chaque membre recevant un exemplaire les frais d’impression de ce numéro, plus les frais d'envoi. C'est plus éloigné du concept original d'APA, mais plus simple à gérer et plus égalitaire. C'est celui qui est adopté dans les APA françaises (APA de SF et APA de rock).
Dans tous les cas, il est fortement incité à participer, l'altitude "abonnement passif à un fanzine" étant découragée, s'il le faut par exclusion en cas de non-participation répétée. On peut rater une participation, par manque de temps généralement, mais trop d’absences peuvent être sanctionnées.
Pour que cette APA démarre, il faut des participants. Je demanderai donc à tous ceux qui sont intéressé de m'envoyer une première lettre, avec évidement votre nom et adresse complète, une courte présentation de vous-même et de ce qui vous intéresse, et des votes : quelle fréquence préférez-vous, quel format (A4 permet une bonne reproduction des dessins, A4 réduit à A5 fait faire des économies de duplication et de frais d’envoi), quel système de financement désirez-vous, quel nom suggérez-vous pour cette APA ? (Par exemple, APAnime ou jAPAnimation, bien que je n'aime pas trop ce dernier terme. APA dans le titre n'est pas obligatoire mais préférable.)
Je prends en charge provisoirement les frais de ce premier numéro constitué de vos lettres. Si j’ai suffisamment de réponses, il sera déduit de vos futurs comptes, sinon, j’en serai de ma poche, mais j’en prends le risque. C’est pourquoi je vous demande de ne pas m'envoyer de chèque avec votre première contrib. Mais un timbre pour le retour serait apprécié. Réponse assurée dans tous les cas.
Tous à vos claviers, et envoyez votre prose à l’adresse donnée en haut de cette feuille ; A bientôt !"
_________________________________________________________________
Voici l'ensemble des couvertures, avec leur date de parution; la date mentionnée est celle à laquelle j'ai reçu le fanzine et non pas la date figurant parfois sur la couverture qui était juste une date prévisionnelle de sortie du fanzine. Je mets aussi, pour quelques numéros, le nombre de participants et de pages pour vous donner une idée de son importance.
Chacune des couvertures était une création originale d'un des participants. Je mets ici la couverture et la quatrième de couverture, sauf dans les cas où cette dernière est la fin d'un article et non pas un dessin (exception du dernier numéro où, par nostalgie, j'ai voulu mettre les dernières lignes de ce fanzine qui m'a beaucoup tenu à coeur et permis de rencontrer bien des personnes formidables).
Numéro 0 Février 1992, dix participants, 24 pages
Numéro 4 Octobre 1992
Avec le numéro 5, Animapa fait deux volumes du fait du nombre des participants et de la taille des contribs. On est à la période forte du fanzine, qui durera presque trois ans jusqu'au numéro 15.
Numéro 5 Décembre 1992, tome 1 88 pages, tome 2 80 pages
Numéro 10 Novembre 1993, 22 participants, tome 1 116 pages, tome 2 104 pages
Numéro 14 Janvier 1995
Numéro 16 Novembre 1995 - nous repassons à un tome seulement, 8 participants, 96 pages
Numéro 17 Janvier 1998, 5 participants, 26 pages.
Animapa revient après une absence de deux années, la lassitude se fait sentir, le nombre de participations a chuté, plusieurs personnes ne reviendront plus... dommage.
Numéro 24 Janvier 2000, 4 participants, 24 pages (il y a un rectangle blanc car j'ai supprimé les noms des contributeurs).
Dernier numéro et fin d'une belle aventure papier mais Internet est là et prends le relais :-)
09 mars 2013
Androïde, manga porno publié dans la revue Mutants en 1985
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
Notes liées dans mon blog : Liste articles sexe
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Nous sommes en France, début 1985, soit deux ans et demi avant que Dorothèe ne quitte Récré A2 et ne crée Le Club Dorothée et six ans avant la publication d'Akira par Glénat!
A cette date seuls quelques très rares mangas ont déjà été publiés en France http://japon.canalblog.com/archives/2010/09/05/18984219.html sans grand succès. C'est alors que surgit la revue Mutants, avec la traduction en français d'un manga pornographique (le premier en France?) appelé Androïde, dessiné par Sesaku Kanoh avec un scénario de Kazuo Koike. Pour les connaisseurs, Kazuo Koike est le scénariste du fameux manga "Kozure ōkami" aussi connu sous les noms de "Lone Wolf and Cub" ou "Baby cart".
Le numéro 2 de Mutants que je possède contient 180 pages de ce manga.
L'histoire est celle d'un savant appelé Tokyo, spécialisé dans les androïdes qui construit ceux utilisés dans les tests de sécurité des voitures Volkswagen. Le problème est que ce savant a créé un robot à son image, Oscar, qui est son double maléfique et, bien sur, une bête de sexe :-)
L'histoire est anecdotique, il y a certes des meurtres, des accidents, des trahisons mais elle est prétexte à des dessins pornos, à des étreintes hommes-femmes classsiques, parfois SM. Intéressant mais bon, tout est flouté (années 80 oblige) et les dessins ont mal vieilli selon moi.
Néanmoins cette BD restera un jalon dans la difficile histoire du manga en France comme le premier manga porno traduit, à ma connaissance.