24 février 2013
L'univers des mangas de Thierry Groensteen, le premier livre sur les mangas en France
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En janvier 1991, au tout tout début de la déferlante manga qui allait submerger la France, Thierry Groensteen a publié ce qui reste comme le premier livre sur le phénomène manga en France : "L'univers des mangas - Une introduction à la bande dessinée japonaise". Ce livre a été conçu par le CNBDI (Centre National de la Bande Dessinée et de l'Image) à l'occasion du 18ème salon international de la bande dessinée d'Angoulème de 1991 dont l'invité était le Japon.
Dans le titre il est bien précisé que c'est une introduction à l'univers de la BD japonaise mais, pour l'époque, c'est un cadeau tombé du ciel, une divine surprise pour les fans de dessins animés japonais puisque rien n'existait à l'époque, hormis un fanzine comme Mangazone; pour rappel le premier numéro d'Animeland date d'avril 1991, soit trois mois après la parution de ce livre. Certes il s'agit d'un essai sur le manga et non pas sur l'animation japonaise mais quelle bouffée d'oxygène pour les fans méprisés et moqués de l'époque (j'en sais quelque chose!) que de découvrir ce livre à la FNAC, exposé sur un présentoir, comme signe de reconnaissance de cet univers extraordinaire.
Ce livre est un incontournable et, avec Akira, marque le début d'une période faste pour la culture populaire japonaise en France.
"La bd japonaise est en termes quantitatifs, la première du monde. Beaucoup plus diverse que ne le donnent à penser les dessins animés diffusés sur nos écrans souvent passionnante déconcertante aussi par certains aspects elle demeure presque totalement inconnue des bédéphiles européens.
Ce livre, le premier ouvrage français consacré au phénomène manga, rassemble, en six chapitres bourrés d'informations, tout ce qu'il faut savoir pour aborder cet autre continent de l'imaginaire, peuplé de samouraïs, de robots, de petits employés, de jeunes filles en fleur, de monstres et de gangsters.
Rédigé dans une langue simple et précise, et très abondamment illustré, cet ouvrage invite à réécrire l’histoire du 9E art en y intégrant l’un de ses principaux foyers de production vingt-cinq dessinateurs parmi les plus importants font l'objet d'un article particulier."
"Sommaire
Avant-propos Pare 5
1. Chronologie Jalons pour l'histoire des mangas page 9
2. Une industrie du divertissement page 19
3. Autres thèmes, autres styles Quelques éléments d'esthétique page 27
4. Quand la BD sort des planches page Si
5. Osamu Tezuka, le fondateur page 63
6. Le tour des mangas en 25 auteurs page 89
Les mangas, produit d'exportation? par Jean-Paul Jennequin page 127
Bibliographie page 133 "
Voici un exemple des trésors renfermés par ce livre, très richement illustré.
Tout d'abord, un historique du manga au Japon avec l'incontournable Ashita no Joe.
Ensuite des pages et des pages d'étude sur le manga, sa structure narrative, le découpage des planches bien différent de la BD franco-belge, les spécificités de cette BD qui ne doit que très peu à la BD occidentale...
Un extrait de Touch de Mitsuru Adachi qui m'avait beaucoup marqué à l'époque.
On continue avec un panorama des mangakas les plus importants des années 60, 70 et 80, comme Leiji Matsumoto, Akira Toriyama.
Ce livre fut un tel succès qu'une nouvelle édition est sortie cinq ans plus tard, en 1996, avec un chapitre dédié au marché du manga en France puisque celui-ci commença vraiment à cette époque.
"La BD Japonaise, appelée manga, est en termes quantitatifs, la première du monde. Les dessins animés diffusés sur nos petits écrans en ont donné aux Français une image réductrice et infidèle. Il s'agit en effet d'une production extrêmement diversifiée, déconcertante par bien des aspects, mais quelquefois passionnante.
Cette nouvelle édition revue et mise à jour paraît alors que se multiplient les traductions françaises de mangas, suscitant un engouement considérable. Premier ouvrage français consacré à ce phénomène, l'Univers des mangas rassemble, en sept chapitres bourrés d'informations, tout ce qu'il faut savoir pour aborder cet autre continent de l'imaginaire, peuplé de samouraïs, de robots, de petits employés, de jeunes filles en fleur, de monstres et de gangsters.
Rédigé dans une langue simple et précise, et très abondamment illustré, cet ouvrage invite à reconsidérer l'histoire du 9e art en y intégrant l'un de ses principaux foyers de production. Vingt-neuf dessinateurs parmi les plus importants font l'objet d'un article particulier."
"SOMMAIRE
AVANT-PROPOS page 5
1. CHRONOLOGIE Jalons pour [histoire des mangas page 9
2. UNE INDUSTRIE DU DIVERTISSEMENT page 19
3. AUTRES THÈMES, AUTRES STYLES Quelques éléments d'esthétique page 27
4. QUAND LA BD SORT DES PLANCHES page 53
5. OSAMU TEZUKA, LE FONDATEUR page 63
6. LE TOUR DES MANGAS EN 29 AUTEURS page 89
7. MANGAMANIA: LA FRANCE À L'HEURE JAPONAISE page 131"
10 février 2013
Revue Génération 4 n°31 Mars 1991 - Akira, Mourir pour le Japon, Rêves d'enfants
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Le numéro 31 de la revue Génération 4 de Mars 1991 conserve dans mon esprit une place particulière puisque c'est la première fois que je lisais dans une revue grand public des articles consacrés aux mangas et à l'animation japonaise.
Cette revue sur les jeux vidéos nous a offert ce mois là trois excellents articles sur des mangas traduits, enfin, en français, à savoir l'immense Akira, Gen d'Hiroshima (Mourir pour le japon) et Rêves d'enfants.
"Débarrassez vos étagères, faites place, voici venir la première BD mondiale du XXIe siècle: Akira. Une saga qui s'étire sur plus de 2000 pages. Un vrai phénomène de société au Japon; près de deux millions de lecteurs. L'histoire? 2019. Sur les ruines de Tokyo dévastée par un holocauste, Neo Tokyo, une mégapole tout aussi impressionnante, élève ses tours. Violence, drogue et état policier se déchirent la ville. Une bande de motards menée par Kaneda va se retrouver mêlée à un conflit politico-militaire dans lequel sont impliquées les plus hautes instances de Néo-Tokyo. Lors des courses, Tetsuo, un des membres du gang et ami d'enfance de Kaneda, est blessé en entrant en collision avec un petit garçon. Enlevé par des scientifiques militaires, Tetsuo transformé en cobaye va peu a peu prendre conscience du pouvoir qui le dévore. "Contacté" mentalement par Akira (que toutes les instances essayent de manipuler), il va s'échapper et tenter de le retrouver avant de ne plus contrôler ses nouveaux pouvoirs psychiques. Parti à la recherche de son ami, Kaneda va rencontrer des terroristes qui essayent de renverser le régime en approchant ce mystère Akira (que je ne dévoilerai pas). Ça a l'air simple, mais croyez-moi ça ne l'est pas et même l'auteur, Katsuhiro Otomo, a bien du mal à se dépêtrer de cette interminable et haletante saga qui dure depuis sept ans au Japon et aborde des thèmes de plus en plus philosophiques (la légende veut que ce soit Jodorowski lui-même qui ait soufflé la fin à Otomo, mais il faudra attendre au moins un an pour que le dernier volume paraisse au Japon et voir). Quoi qu'il en soit, c'est la claque! Même si à force d'en parler, le pétard est un peu mouillé, la sortie d'Akira dans un format enfin normal, cartonné et diffusé dans toutes les bonnes librairies, est un petit événement. Vous allez enfin pouvoir découvrir ce qui passionne les Japonais depuis 84 : une série si vaste et plébiscitée qu'un dessin animé de long métrage avec une première fin parabolique a été tournée en 1988. Et pour ceux qui aiment les belles images dessinées, pourquoi ne pas aller faire un tour au Japon, puis aux USA pour découvrir les secrets de fabrication de ce qui s'annonce comme un dessus grands best-sellers mondiaux et de toute façon, la première BD à réunir (non sans mal) l'Orient et l'Occident (si l'on excepte les estampes).
La BD au Japon est une affaire sérieuse. D'abord on dit manga (traduisez image drôle). Ensuite il y a plus de 3 millions de lecteurs, de tout âge et de tout sexe. Achetés comme un journal, ces pavés noir et blanc de 300 pages sont lus dans le métro ou le bus et abandonnés tout de suite après (quand je pense qu'on a du mal à les trouver en France...). Il existe même des distributeurs automatiques pour les accros noctambules ou insomniaques. Et comme dans la nature, il y en a pour tous les goûts: de la romance à l'eau de rosé au polar sexe ultra-violent en passant par l'humour gag et même un Spiderman bridé! Kodansha, l'honorable et heureux éditeur d'Akira, se définit lui-même, et sans fausse modestie, comme une compagnie moyenne, avec ses tirages moyens de 1,5 million d'exemplaires par semaine et ses bénéfices nets de 2 milliards de francs. Moyen quoi...
Akira a pour la première fois comblé le fossé culturel. Mais de quelle profondeur était ce fossé? Premier gouffre: les Japonais écrivent et donc lisent verticalement de droite à gauche. Au début, migraines et embrouilles garanties pour la VO (de toute façon incompréhensible pour ceux qui ne lisent pas le Japonais dans le texte). Il suffit en fait de les lire... avec un miroir. C'est sur ce principe physique tout bête qu'Epic, la branche adulte de Marvel, va pouvoir adapter Akira sur les marchés occidentaux. C'est ce travail-là, cette collaboration éditoriale et artistique toute bête en apparence, gui se révèle être une grande aventure. A partir des pages originales d'Otomo, des tirages photo inversés sont envoyés aux Etats Unis avec une première traduction Japonais-Anglais. C'est à New York, chez Marvel, que les bulles verticales, les onomatopées et autres cris stridents sont gommés sur ce tirage et les traits redessinés de telle façon qu'aucune retouche ne soit visible. Pendant ce temps la traduction est retravaillée par un pro du dialogue. Imaginez sa peine quand une idée s'exprime en trois mots en Japonais; il lui en faut au moins 10 en Anglais (et 25 en Français). "
"Les corrections apportées, le texte rédigé et les bulles horizontales correspondantes, sont indiqués sur la nouvelle page. Le tout est alors envoyé au Japon pour contrôle. Une fois la totalité de ces modifications dûment visée et approuvée par Otomo ou ses honorables assistants mandatés, le paquet repart pour les Etats-Unis, direction le lettreur. Ce dernier dessine les nouveaux ballons et écrit les textes à l'intérieur. Une fois son boulot achevé et les fautes corrigées, devinez où vont les pages? Au Japon! D'autres honorables assistants vont cette fois vérifier si chaque personnage dit bien son texte et non pas celui d'un autre et si les bulles sont assez bien dessinées. C'est au coloriste de rattraper le bébé. Steve Oliff va d'abord indiquer sur des photocopies sa vision couleur de la page. Il indique les lumières, les ambiances... et renvoie le tout au Japon. Une fois l'accord donné, il peut s'attaquer à la phase informatique. En effet, le petit père Oliff, aidé de son équipe les "Olyotpics Computer Crew", s'est déjà fait un nom dans la BD américaine. Il utilise le procédé Pixelcraft couplé avec un scanner et un traitement de texte graphique pour obtenir des couleurs beaucoup plus nuancées et surtout retravailler au point par point les modelés ou les effets de lumière. Le tout, sauvegardé sur disquette, est enfin envoyé à l'imprimeur. Les chromalins sont envoyés à nouveau au Japon, pour un dernier contrôle de qualité.
Peu à peu, tous les pays viennent à Akira. L Allemagne, le Portugal, la France, l'Italie, l'Espagne ont craqué, ces trois derniers pays s'associant pour éditer deux fois par mois un magazine au format légèrement plus grand que les Comics et à la présentation quelconque. Suite à ces cafouillages la parution est devenue mensuelle, comme tout magazine qui se respecte.
Pour bien commencer l'année, Glénat nous offre donc le premier tome tant attendu de l'intégrale d'Akira. Présentée sous un format de qualité avec une maquette audacieuse, cette parution souffre malheureusement d'une traduction approximative. Quoiqu'il en soit, les 180 pages de ce premier volume plongent très rapidement le lecteur dans l'histoire qui démarre sur les chapeaux de roue. Toute la force du trait et des cadrages explose au fil des pages, et on s'attache immédiatement aux divers personnages. Un album à posséder absolument.
Pour en savoir plus sur les mangas, un fanzine semestriel, Mangazone, peut se révêler intéressant. Son adresse: Mangazone, association Saga, 68 rue Jacques Prévert, Bât. G, Appt 141, 95320 St-Leu-La-Forêt. Sinon une librairie spécialisée dans l'import et la vente par correspondance: Dangereuses visions, 81 rue de la Monnaie 59800 Lilles.
Bien qu'au Japon toutes les BD les plus appréciées fassent tôt ou tard l'objet d'une adaptation à la télé ou au cinéma (dessins animés, feuilletons ou films), Otomo était contre ce genre de vulgarisation de son oeuvre maîtresse Akira. Son scénario était trop dense, le nombre de personnages et de détails trop important, selon lui, pour être correctement adapté. Mais devant l'engouement et la pression du public, Otomo a cédé. II devient pour l'occasion scénariste, adaptateur, "designer", scripte et réalisateur d'un "film". Il ne garde que la trame de l'histoire d'Akira, ainsi que les décors, la mégapole Neo Tokyo, une ville tout droit sortie du monde cyberpunk imaginé par l'écrivain William Gîbson (Neuromancer).
L'histoire débute toujours par la destruction de Tokyo par une force inconnue. Puis, saut dans le temps, on se retrouve en 2019 dans un Neo Tokyo reconstruit sur les ruines de la capitale japonaise. Les vingt premières minutes sont d'ores et déjà d'anthologie. Une succession de cascades et de poursuites en moto au coeur d'une ville sinistre et violente. En toile de fond, une guerre de gangs sauvage, sans pitié, avec Kaneda, un des chefs et Tetsuo, son ami, gravement blessé par un enfant aux pouvoirs para-nor¬maux. Suite à cette blessure, il développe des pouvoirs psychiques incontrôlables, qui pourrait bien cette fois aboutir à la libération d'Akira, un terrible secret capable de détruire la terre toute entière. Le projet est financièrement et artistiquement si monstrueux à monter que 8 grosses compagnies japonaises (dont Bandai, Laserdisc Corporation et Kodensha, l'éditeur de la manga) se regroupent sous le nom d'Akira Comitee pour réunir les 7 millions de dollars nécessaires à la production du film. Fan de Walt Disney, Otomo fera honneur à son modèle. 160.000 dessins, soit trois fois plus que pour n'importe quel dessin animé "normal", ce qui donne une fluidité et une animation dignes d'un véritable film. Otomo n'hésita pas à utiliser d'ailleurs les meilleures techniques d'animation occidentales et les meilleurs techniciens en la matière. Avec en plus une palette de 327 couleurs dont 50 créées spécialement pour le film, le résultat est à vous couper le souffle. La bande son n'est pas en reste, alternant des périodes de calme et d'apocalypse sonore, les musiques rappelant plutôt celle d'un véritable film. A voir absolument.
L.FOX
La BD Akira - L'autoroute est éditée par Glénat"
"Hiroshima, avril 1945. La ville vit sous l'emprise de la guerre. L'Empereur, même s'il sait que la bataille est perdue, exige une défaite honorable. Pour ia population civile du Japon, ce comportement héroïque se change rapidement en cauchemar. Mobilisation des adolescents, famine, abus de pouvoir et dénonciations se succèdent, sur fond continuel de propagande belliciste. Antimilitariste, la famille Nakaoka va subir la haine et les tracasseries d'une populace embrigadée, pour qui la voix deJ'Empereur a remplacé les opinions personnelles. Tandis que nous suivons leur lutte au jour le jour pour la survie, face à la faim et au mépris de leurs concitoyens, la destruction d'Hiroshima se prépare... pour l'exemple! Né en 1939, Keiji Nakasawa a six ans lorsque la bombe atomique tue son père, sa soeur aînée et son frère cadet. Marqué à vie par cet événement, il lui consacrera la quasi-totalité de son oeuvre. En 1968, il publie Sous la pluie noire, une première vision de l'horreur d'Hiroshima, qu'il achèvera avec Soudain un jour en 1970. Puis, son récit devient autobiographique avec Mourir pour le Japon, publié à partir de 1972, qui raconte, presque au jour le jour, les quatre derniers mois que vécut sa famille à Hiroshima avant la catastrophe. Témoignage cru et direct, Mourir pour le Japon, malgré son graphisme hésitant (mais néanmoins typique des mangas japonais), est un indispensable réquisitoire contre la guerre. À lire absolument.
Darvirk RANDALK"
"La couverture l'annonce clairement, j'ai bien entre les mains le tome 1 de Rêves d'enfants, mais où est la fin! Katsuhiro OTOMO dans cette bd au dessin épuré, où la recherche dans les graphismes des décors, avec une trame onirico-policière, laisse percevoir le vide des grandes cités qu'elles soient françaises ou japonaises. L'histoire est simple, une série de meurtres inexpliqués à lieu dans une cité, les hommes en charge de l'enquête ne délaissent aucune piste et vont même jusqu'à émettre l'hypothèse d'un phénomène surnaturel. ..mais pourquoi tout révéler. L'action se situe dans trois lieux, la salle de réunion de la police locale, l'immense cité de cette banlieue japonaise et surtout point de passage de tous les enfants et seul lieu de communication et d'échange de ce microcosme : la place de la cité, sorte d'Agora des temps modernes. Tout le livre s'attache à décrire la vie de cet échantillon de civilisation, en insistant sur les maux de la société japonaise; l'angoisse des jeunes, le replis sur soi et cette non-communication responsable de toutes les rumeurs, seules informations que peuvent recueillir les policiers. L'histoire bien que banale permet à l'auteur d'exposer au travers de dessins sobres (noir et blanc) et riches en détails et grâce à des dialogues quelque-fois incohérents, toute la richesse du titre. Il illustre un univers de rêves dans un monde qui en est privé. Mais où donc est la fin
C. SLAHOUI"
Et puis, cerise sur le gâteau, une adresse postale (pas de lien Internet ni d'adresse mail à l'époque :-) ) du magazine Mangazone, référence pointue sur le sujet, et aussi celle de la librairie Dangereuses Visions de Lilles où j'ai acheté par correspondance beaucoup de mangas traduits en anglais, dans une édition US bien en avance sur la France!
30 septembre 2012
Kawaii Café - le premier maid et cosplay café de Paris
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Le Kawaii Café, un soir, doucement illuminé
En Novembre 2011 un duo de passionnés de la culture Otaku a ouvert le premier café Maid et Cosplay de Paris. Ce bar s'appelle le "Kawaii Café" et il est dédié au cosplay, aux jeux vidéos, aux mangas et aux animés japonais. Sa situation géographique dans Paris est idéale car situé entre République et Oberkampf, au 20 rue de Nemours. Il est très facilement accessible par métro donc vous n'avez aucune excuse pour ne pas vous y rendre!
Si l'endroit peut sembler petit, l'ambiance y est chaleureuse, les gens décontractés et le personnel très serviable. La déco est entièrement tournée vers le monde du manga et de l'animation japonaise; on est clairement entre fans :-). Autre point important, le bar abrite régulièrement des évènements consacrés à la JPop, au rétrogaming... bref, il y a toujours de l'animation!!!!! Ajoutez à cela que le barman et la serveuse sont toujours costumés, et vous aurez une idée de l'endroit.
Autre spécialité du lieu, les cocktails aux doux noms japonais comme "Aoi midori", "Japanese mojito", "Shinigami".
Vous l'avez compris, ce café est un passage obligé pour tout fan de la culture populaire japonaise!
Leur site web : http://www.kawaiicafe.fr/Le%20Kawaii%20Cafe.htm
09 août 2012
"Otaku Tôkyô isshukan - Une semaine au coeur de la passion manga"
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"Otaku Tôkyô isshukan - Une semaine au coeur de la passion manga" de Morgan Magnin est un petit guide touristique sur Tôkyô, destiné aux passionnés de la pop culture nippone, sorti en mai 2012 chez Univers Partagés éditions.
Prix : moins de 7€ pour la version papier et 2 euros en version kindle en août 2012.
Nombre de pages : 40 selon le web mais seulement 32 si on ne compte que celles imprimées (le reste étant constitué des couvertures et de pages blanches).
Dimensions : 14.5cm x 21cm.
"Voyager à Tôkyô est un rêve pour tout fan de pop-culture japonaise. Et si vous n'aviez qu'une semaine pour vous faire de mémorables souvenirs de passionné? Relevez le défi grâce à cet ouvrage! Il vous guidera vers les lieux emblématiques des anime/mangas et vous permettra de découvrir les différents visages de la capitale du Japon. Un compagnon de voyage et un concentré de culture otaku.
Morgan Magnin est Maître de conférences à l'École Centrale de Nantes, ainsi que Coordinateur culturel depuis 2007, après avoir été rédacteur pour le magazine Mangajima. Organisation d'événements, conférences, conseil, ... À travers ces actions pédagogiques, son but est de promouvoir la création dessinée auprès des jeunes et du grand public. Il est notamment le responsable du Pôle Asiatique du festival international de science-fiction Utopiales."
Ce guide pour otakus vous propose donc de découvrir la capitale japonaise sur une semaine en visitant les endroits dédiés aux mangas et animes. Ne perdons pas de temps, le livre est EXCELLENT, que ce soit pour le texte, dense et fourmillant d'informations, ou pour la multitude d'adresses et de quartiers référencés. Même les spécialistes de Tôkyô qui s'y sont rendus à de nombreuses reprises découvriront des endroits peu connus comme la Tôkyô Character Street ou Otome road. Il faut dire que l'auteur à déjà travaillé dans le milieu du manga et on sent le passionné dans ses écrits.
Le problème est qu'il est beaucoup beaucoup trop court, seulement 32 pages, et ce qu'on lit est tellement passionnant qu'on se dit "Déjà la fin?". C'est aussi dommage que chaque quartier n'ait droit qu'à une seule page, que ce soit le temple des otakus Akihabara, le mythique quartier de Shinjuku ou bien Shibuya; quatre pages ne seraient pas de trop tellement ces endroits sont riches et renferment des trésors.
A noter l'absence cruelle de carte qui permettrait de trouver rapidement les adresses référencées car, croyez-moi, Shinjuku ou Ikebukuro sont des quartiers gigantesques et, sans carte très précise, il est impossible de s'y retrouver.
Dernier bémol, les photos mériteraient d'être reproduites en plus grand car là elles sont beaucoup trop petites; celui qui n'est jamais allé à Tôkyô doit baver d'envie devant celles-ci mais pester de frustration à cause de leur toute petite taille.
En résumé, un achat indispensable pour tout fan d'animation et de mangas se rendant à Tôkyô, mais a utiliser en complément d'un "vrai" guide car celui-ci ne comporte aucun plan de la ville.
Le programme de la semaine, avec plusieurs quartiers visités par jour sauf le lundi, entièrement consacré à Akihabara.
Exemple de la page consacrée à Shinjuku. Vu que les images sont limitées en taille chez Canalblog et que la police du livre est petite, j'ai coupé la page en deux pour que vous puissiez la lire intégralement et bien vous faire une idée du style de l'auteur.
31 mars 2012
Hiroshima de Yoshihiro Tatsumi - édition française de 1983
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Le manga Hiroshima de Yoshihiro Tatsumi est un des premiers mangas publiés en France puisqu'il est sorti chez Artefact en 1983. La traduction est de Atoss Takemoto, le créateur de la mythique revue "Le cri qui tue". Ce manga est sorti dans un format de BD Franco-belge classique, à savoir une couverture cartonnée, un nombre de page limité à 56 et un sens de lecture occidental.
Cette BD regroupe deux histoire se déroulant dans le Japon occupé de l'après-guerre. La première s'intitule Good-bye et raconte la vie d'une femme obligée de se prostituer pour survivre; elle a aussi été publiée dans le numéro 1 du Cri qui tue. La deuxième s'intitule Enfer et c'est l'histoire d'un malentendu à propos d'une photo. Cette photo prise à Hiroshima représente un mur sur lequel se découpent les ombres chinoises de deux personnes atomisées par la bombe et dont l'explosion a figé leur dernier instant. Cet instant était-il un acte d'amour filial ou bien la réalité est plus sordide?
Les quatre premières pages de Good-bye.
Les quatre premières pages de Enfer.
A noter que ce mangaka est republié en France depuis le début des années 2000 et que deux de ses créations sont sorties avec le même nom que ces deux histoires. Je n'ai pas lu ces histoires mais le nombre de pages plus conséquent me fait penser que celles publiées dans le livre de 1983 sont en fait des extraits de mangas plus longs.
Good-bye édition 2005, Vertige Graphic, 94 pages
29 janvier 2012
Plusieurs éditions VF du même manga : surprises, surprises...
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A une époque il n'y avait aucun manga traduit en français, AUCUN!
Puis les années 90 sont arrivées, avec Akira, Dragonball, Cobra... suivies des années 2000 avec des titres par dizaines, par centaines et où, chose curieuse, on a vu des mangas déjà traduits sortir soit chez d'autres éditeurs ayant récupérés des droits échus soit ressortir chez le même éditeur mais dans une version remaniée ou une version Deluxe. Parmi ces séries avec plusieurs éditions française, on peut citer Hokuto no Ken, Saint Seiya, Dragonball, Dr Slump, L'habitant de l'infini, Captain Tsubasa, Video girl ai, City hunter, Blame... bref, le phénomène est rare mais pas unique!
Ce qui est amusant c'est qu'on peut comparer les différentes éditions françaises et noter les différences, parfois étonnantes, parfois scandaleuses, parfois incompréhensibles, surtout si on se réfère à l'édition japonaise qui fait foi.
Différentes éditions
Depuis les VF d'Akira et Dragonball au début des années 90, vingt ans se sont écoulés; certaines séries ont connu une seule VF, d'autres deux et certaines, beaucoup plus rares, carrément trois.
Ken le survivant : deux éditions françaises
Le manga "Ken le survivant", "Hokuto no Ken" pour les puristes, de Buronson et Tetsuo Hara, a été publié deux fois en France : une première fois par "J'ai lu" fin 1999 puis une deuxième fois par Kaze depuis mi 2008.
En 1993 j'avais acheté l'intégralité de la série en japonais à la boutique Glénat de Grenoble. Inutile de vous dire que ce fut une grosse surprise pour moi que de voir enfin en France un manga japonais, hors de Paris, et à un tarif assez abordable (45 francs quand même le tome, soit 7 euros, il y a 20 ans).
Quand "J'ai lu" a sorti sa VF, je me suis précipité dessus. Même si la qualité de l'impression n'était pas top, et c'est un euphémisme, on n'avait pas le choix. Dix ans après, une nouvelle VF est éditée, par Kaze. Je ne rachèterai pas la totalité des tomes, pour une question de prix et de place, mais seulement ceux avec des combats importants puisque c'est tout l'intérêt de "Ken le survivant".
La version de "J'ai lu" reprend les jaquettes de la version japonaise des années 80 et le même nombre de pages, 190. La version de Kaze fait 224 pages et possède des jaquettes différentes; elle est en outre légèrement plus petite en hauteur mais pas en largeur.
Tome 1 VO 1984
Comparaison du tome 1 "J'ai lu" avec la VO
Comparaison du tome 1 "J'ai lu" avec le tome 1 Kaze : la hauteur est différente.
Video Girl Ai : quatre éditions françaises
Cet excellent manga de Masakazu Katsura a eu droit à quatre éditions françaises différentes, toutes publiées par Tonkam. La première est sortie en 1994, qu'on dira pudiquement de pas franchement réussie, d'où une deuxième sortie rapidement après la première, en 1996 avec une meilleure qualité d'impression, un meilleur papier et la dernière en 2002. Attention, celle de 1996 n'est pas une simple réimpression de celle de 1994, il s'agit vraiment d'une édition différente car sur certaines pages des bulles ont changé de place, par exemple page 1.
Tome 1 VF 2012
Dragonball : trois éditions françaises
Dragonball d'Akira Toriyama a lui aussi eu droit à trois éditions françaises par Glénat. La première sous forme de fascicules vendus en kiosque à partir de 1993, la deuxième au format Standard en 1993 aussi (deux tomes en fascicules réunis en un tome normal) et la version Deluxe en 2009.
Tome 1 VF Standard 1993
Tome 1 VF 2009
La taille des éditions
Nous entrons ici dans un domaine complexe car avant la vague manga des années 90, certaines BD japonaises ont été publiées en France mais dans des éditions plus proches du format de la BD franco-belge que de la BD japonaise. A partir des années 90, le format de l'édition originale a été respecté quasi systématiquement.
Formats hors norme
"Le vent du nord est comme le hennissement d'un cheval noir" de Shôtaro Ishinomori a été publié en France en 1979 dans un format de 23cm x 32cm, soit largement en dehors des standards des éditions japonaises; voir ci-dessous la comparaison avec un volume standard de Saint Seiya.
"Rêves d'enfants" de Katsuhiro Otomo, publié chez les Humanoïdes associés en 1991 dans une édition de 21cm x 31cm. Là encore, on est dans un format de la BD franco-belge mais certainement pas japonaise.
Editions Standard et Deluxe
Les mangas à succès au Japon ont droit à des éditions plus grande que les éditions normales. On surnomme parfois en France cette édition "Deluxe" par opposition avec l'édition "Standard".
"Saint Seiya" (Les chevaliers du zodiaque) de Masami Kurumada a connu deux éditions VF différentes, une Standard en 1997 et l'autre Deluxe depuis 2011. On voit bien que la Deluxe est plus large et plus haute que la Standard.Tome 1 VF 1997 Tome 1 VF 2011
Idem avec "Video Girl Ai" : comparaison des tailles avec la première version de 1994 et la version Deluxe de 2002. Largeur et hauteur sont revues à la hausse.
Le sens de lecture
Les séries traduites en France sont soit adaptées pour avoir un sens de lecture occidental soit justes traduites pour respecter le sens de lecture japonais.
Grosso modo on peut dire qu'au début des années 90 les grosses maisons d'édition ont cru que les jeunes lecteurs rejetteraient le sens de lecture japonais et ont donc proposé des mangas au sens occidental. Néanmoins, devant le succès, on publie maintenant majoritairement dans le sens japonais, ce qui économise de coûteuses opérations d'adaptation sur chaque page si on veut le sens de lecture occidental.
Même sens de lecture sans retouche - sens japonais
Pour Ken le survivant, les deux version françaises respectent le sens de lecture japonais.
Tome 1 VO 1984
Tome 1 VF" J'ai lu" 1999
Tome 1 VF Kaze 2008
Même sens de lecture avec retouche - sens occidental
Akira de Katsuhiro Otomo a été traduit deux fois en France, une fois en 1990 sous forme de fascicules puis de volumes reliés, puis une fois en 1999. Dans les deux cas le sens de lecture est le sens occidental mais, allez savoir pourquoi, la première page a été retournée; je n'ai pas d'autres exemples mais ça ne veut pas dire qu'ils n'existent pas.
Akira tome 1 VF cartonnée 1990
Tome 1 VF 1999
Akira tome 1 VF 1990
Tome 1 VF 1999
Vous avez vu, le sens des nuages est différent entre les deux versions...
Sens de lecture différent avec retouche
Pour Dragonball, l'édition de 1993 est au sens occidental, celle de 2009 au sens japonais. Rien de spécial à signaler pour l'édition de 1993, les pages ont simplement été retournées dans un effet miroir, sans modification. Ce choix est assez gênant car un droitier devient gaucher, un gaucher droitier, on meurt d'un coup de poignard porté au côté droit...
Tome 1 VF 2009
Sens de lecture différent avec et sans retouche
Le tome 1 de "L'habitant de l'infini" est un cas très bizarre car des cases ont été remaniées voir déplacées pour mieux correspondre au sens de lecture occidental mais toutes les cases ne sont pas concernées...
Tome 1 VF 1995
Tome 1 VF 1995, pages 4 et 5 - Sens lecture occidental
Tome 1 VF 2004 - Sens lecture japonais
Je les mets en plus grand pour qu'on voit mieux!
Sur la deuxième et la troisième bande on voit bien que l'ordre des cases est différent entre les deux versions. Cela a été fait pour correspondre à l'ordre de lecture japonais; je pars de façon arbitraire du principe que l'édition de 2004 correspond plus à la VO que la VF de 1995. Si on lit la VF de 2004 dans le sens japonais et la VF de 1994 dans le sens occidental, les mêmes cases se lisent dans le même ordre; et vous remarquerez que ces cases n'ont pas été retouchées dans la VF de 1994, il n'y a pas l'effet de miroir qu'on observe dans la première VF de Dragonball. Est-ce bien, est-ce mal... au moins un droitier reste un droitier avec cette technique.
Par contre, sur la page d'à côté, on a le contraire de ce que je viens de vous dire!!!!
Regardez, sur la première bande, la case avec la tête du personnage a été inversée entre la VF de 1995 et celle de 2004! Mais pas la case d'à côté! J'y perds mon latin! Idem bande 2, les cases ont été déplacées, celle avec la tête du personnage adaptée au sens occidental (effet de miroir) mais pas la case à côté.
Tome 1 VF 2004
Un dernier exemple sur ce tome 1 bien mal traité : dans les deux images ci-dessous, une seule est possible, laquelle?
Tome 1 VF 1995 page 188
Tome 1 VF 2004 page 194
Celle de la VF de 2004 bien sur! On a deux points de vues différents sur le sabre, l'un avec la jeune fille vue de face et l'un avec cette fille vue de dos, donc le sabre ne peut pas avoir la même place! Et c'est pourtant ce qui se passe dans la VF de 1995, il est à la même place sur le papier (à droite des deux cases) mais, "dans la vraie vie" c'est impossible! Ce qui s'est passé c'est que la première case de la version de 1995 a été basculée (effet miroir) mais pas la deuxième... Étourderie, quand tu nous tiens!
Colorisation
La colorisation des mangas en France est un phénomène rare mais pas absent.
La première édition française d'Akira par exemple était coloriée. On aime ou pas mais cette VF était traduite d'une version américaine coloriée aussi et cette colorisation avait été approuvée par les japonais. L'édition de 1999 a repris le format Noir & Blanc.
Tome 1 VF 1999
Certaines nouvelles éditions françaises, dites Deluxe comme Dragonball, Dr Slump, Saint Seiya..., ont aussi quelques pages coloriées mais il s'agit d'un cas différent. En effet, ces éditions sont traduites d'éditions Deluxe japonaises qui comprennent déjà ces pages couleur alors qu'elles n'existaient pas dans l'édition japonaise Standard. Souvent il s'agit des pages couleurs qui avaient été publiées dans les magazines de prépublications comme le Shonen Jump et non reprises dans l'édition Standard voir d'une colorisation réalisée spécialement pour l'édition Deluxe.
Dragonball Tome 1 VF 1993
Tome 1 VF 2009
La traduction
La qualité de la traduction
Un point très sensible, souvent pointé du doigt sur les forums, est la qualité de la traduction. Les mangas en France semblent suivre le modèle des romans japonais, à savoir que certaines oeuvres sont traduites directement du japonais en français alors que d'autres sont traduites à partir de la version américaine...
Quand une série déjà traduite en français sort chez un autre éditeur qui a récupéré les droits du manga, il a le choix, soit il achète aussi les droits de la traduction précédente, qui appartient au premier éditeur français, ou bien décide d'en faire une nouvelle; ce qui ne garantit pas qu'elle sera de meilleure qualité.
Mon niveau de japonais n'est pas très élevé mais regardons le tome 1 de "Ken le survivant".
Tome 1 VF Kaze 2008
Çà commence bien : premier tome, première page, premier mot, première faute!!!!! Un vrai cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire. Dans la VO il est bien marqué 199X, pourquoi dans la VF de 1999 on a traduit ça par "En 2010"? Ça ne laisse augurer rien de bon pour la suite! Kaze a bien traduit par "En l'an 199X".
Vous croyez que c'est un exemple isolé? Malheureux, dans Akira de Katsuhiro Otomo c'est pareil, regardez la première planche du manga ci-dessous!!!!! Dans l'édition française de 1990 on parle d'une bombe explosant en 1992 alors que dans la version de 1999 on parle de 1982. Je n'ai pas la VO mais je suis convaincu que l'édition de 1999 est plus conforme. Pour rappel Akira a commencé à être publié au Japon en décembre 1982, soit de façon contemporaine par rapport à l'action du manga :-) Je pense que Glénat a voulu aussi publier un manga en se positionnant dans le futur et pas dans le passé car intéresser en 1990 des ados à une BD futuriste mais se situant dans le passé dix ans en arrière, c'est dur!... En 1999 la question ne se pose plus, on ne retouche plus les BD, sinon pourquoi ne pas rebaptiser 2001 de Kubrick en 2051 ou 1984 d'Orwell en 2044...
Tome 1 VF 1999
Parfois le traducteur se laisse aller et interprète plus qu'il ne traduit. Pas la peine de parler couramment japonais mais de se baser sur le nombre de caractères du texte en VO et de constater que le japonais doit être une langue extrêmement dense pour mettre tant de sens dans si peu de texte si on se base sur la traduction de Kaze.
On voit bien dans les cases ci-dessous qu'en japonais Ken dit peu de choses; la traduction de "J'ai lu" me semble bien plus pertinente que celle de Kaze. Pourquoi Kaze a t-il voulu s'éloigner à ce point du texte original... allez savoir.
Ken Tome 1 VO 1984
Regardons un autre manga, Dr Slump d'Akira Toriyama. Il a été édité par Glénat en 1995 puis une version Deluxe est sortie en 2009, chez le même éditeur.
Tome 1 VF 1995
Page 30 : entre "Prends-ça, face de rat!" et "Il est derrière, j'te dis!", on peut pas dire que les traducteurs soient d'accord. Attention, je n'ai pas la VO des années 80 ni la VO des années 2000; peut-être que le texte japonais a changé entre les deux versions mais je penche plutôt pour des traductions plus ou moins bancales.
Tome 1 VF 1995
Tome 1 VF 2009 - page 30
La censure dans la traduction
Chose très étonnante, j'ai constaté que certains textes étaient censurés dans des éditions françaises. Prenons l'exemple de la page 41 du tome 1 de Dragonball. Dans la VF de 2009 Bulma dit "Je pensais qu'ils en avaient une seulement devant" mais ce texte est absent de la bulle du bas de la VF de 1993. Si on regarde la VO, ce texte est bien présent, dans la même bulle, avec le même sens.
Pourquoi cette censure? Ben, c'est trop sexe pour le public enfantin visé par les éditeurs de mangas des années 90 car Bulma dit qu'elle pensait que les hommes avaient une queue seulement devant et, par queue, elle parle bien sur d'une bite!!!!! Eh oui, le manga de Dragonball a quelques scènes assez coquines.
Tome 1 VF 2009
Des dialogues ajoutés
Parfois on constate une grosse bizarrerie, quelques choses de difficilement imaginable : des dialogues sont ajoutés par rapport à l'édition japonaise! Incroyable n'est-ce pas?
Regardons le tome 1 d'Akira! Dans trois des cases ci-dessous des dialogues sont présents dans la version de 1990 et sont absents de la version de 1999. Je pars du principe que la version de 1999 est la plus proche de l'original japonais et que les deux VF sont traduites à partir de la même VO, donc sans ajout ou suppression de ces dialogues par l'auteur.
Que s'est-il passé? Je suppute que la VF de 1990 a été traduite à partir d'une édition américaine puisque la première VUS est sortie en 1988 chez Epic Comics. Quel rapport entre une VUS et des dialogues en plus? Je me souviens avoir vu les films de Patlabor en DVD et, sur certains plans contemplatifs, longs et silencieux, on voyait des dialogues en sous-titres alors que les personnages ne disaient rien! Parait-il que le public américain n'aurait pas compris ces plans zen et donc des dialogues ont été inventés pour combler ces vides! Et, vous avez compris, les sous-titres français ont été traduits à partir des dialogues de la VUS donc avec les ajouts. Je suis sur que c'est la même raison pour la VF d'Akira de 1990.
Akira tome 1 VF 1990
Les bruitages et textes manuscrits
Selon les séries, les bruitages sous formes de kanjis ou hiraganas seront traduits ou non selon les VF.
Regardons Dr Slump : dans le volume 1 de 1995, les sons de cloche sont uniquement en français mais en 2009 nous avons les deux systèmes d'écritures, l'alphabet romain et les hiraganas.
Tome 1 VF 1995
Tome 1 VF 2009
Dans d'autres séries, on garde les kanjis des bruitages sans même les traduire.
Exemple du manga "L'habitant de l'infini", tome 1 page 4, avec de superbes kanjis!
Tome 1, VF 1995
Tome 1, VF 2004
Plus particulier encore, les textes manuscrits qui seront ou non traduits selon les éditions. Dans la VF de 1995 de "L'habitant de l'infini" le texte en japonais est remplacé mais dans la VF de 2004 le texte japonais est gardé et la traduction est mise en note de bas de page.
Tome 1, VF 1995 page 68
Tome 1, VF 2004
La taille du texte
Autre surprise quand on compare différentes éditions, c'est la taille de la police utilisée.
Pour "Ken le survivant", celle de l'édition "J'ai lu" fait grossière, trop large si on compare avec la VO; Kaze en revanche a repris la même taille que celle japonaise, ce qui lui confère un rendu plus clair, plus lisible.
Tome 1 VO 1984
Tome 1 VF Kaze 2008
Des textes coupés
Là, c'est beaucoup plus gênant! Dans la VF de "Ken le survivant" de "J'ai lu", on a parfois des textes positionnés sur les bords des pages et qui sont coupés, erreur que n'a pas fait Kaze! Ça n'empêche pas la lecture mais ça ne fait pas professionnel; à croire que personne n'a relu avant la publication et qu'il n'y avait aucune politique de qualité chez cet éditeur.
Tome 1 VF "J'ai lu" 1999
Tome 1 VF Kaze 2008
On voit mieux en grossissant : le texte "C'est quoi" à droite est bien coupé...
Et non, je vous arrête, ce n'est pas un problème lié à un seul numéro mal conçu ou mal coupé puisque sur le tome 7 on a le même souci. Le texte "Hé hé hé, restez tranquilles" est quand même amputé du R et du Q!
Tome 7 VF "J'ai lu" 1999
Autre exemple, toujours dans le tome 7 de la version "J'ai lu". Le texte "On va prendre leur place" a perdu deux P...
Tome 7 VF "J'ai lu" 1999
Des dessins coupés
Plus grave, des dessins sont parfois coupés entre la VO et la VF ou même entre les VF...
Pour "Ken le survivant", ben là c'est simple, les planches de la version de "J'ai lu" ont été mal positionnés pour l'impression, résultat on a un grand blanc en haut de la page et des dessins coupés en bas...
On voit bien que chez "J'ai lu" le bas du collier a été coupé; c'est pas très grave, non, non, mais ça fait amateur.
Tome 7 VO 1985
Tome 7 VF "J'ai lu" 1999
Même problème : un grand blanc de deux centimètres ajouté en haut de la VF de "J'ai lu" donc deux centimètres en moins en bas et une image coupée.
Continuons avec "Ken le survivant" : entre la VF de "J'ai lu" et celle de Kaze, les dessins sont coupés dans la version de Kaze. L'explication est toute simple : les mangas de Kaze sont moins hauts que ceux de "J'ai lu" mais, curieusement, les dessins n'ont pas été redimensionnés, d'où des dessins tronqués!
Jusqu'à présent Kaze avait fait du très bon travail mais là c'est très désagréable. Attention, je ne dis pas que c'est illisible mais il manque un centimètre en haut et un en bas... Pourquoi Kaze a t-il fait ce choix? Est-ce que la version japonaise sur laquelle s'appuie Kaze a le même problème?
A gauche "J'ai lu", à droite Kaze : deux centimètres de moins!
Dans l'exemple suivant, on voit bien que la VF de "J'ai lu" reprend l'intégralité de la page de la version japonaise, il ne manque rien, ni en haut ni en bas! En revanche, sur la version de Kaze, il manque un centimètre en bas et un en haut. Comme je l'ai dit, la raison est simple, si on compare les deux VF, il n'y a pas eu de mise à l'échelle, les dessins ont la même dimension dans les VF de "J'ai lu" et Kaze mais comme il manque des centimètres chez Kaze, il a fallu couper les dessins...
Tome 1 VF Kaze 2008
Pour ceux qui n'ont pas compris, voilà un agrandissement de ce qui a été coupé!Le menton de Ken est coupé ainsi que la bouche de son ennemi!
La main gauche de cet homme est coupée aussi en haut!
Même problème avec le tome 17 mais là, curieusement, c'est la version de "J'ai lu" qui est coupée par rapport à celle de Kaze. Allez donc y comprendre quelque chose!
Tome 1 VF "J'ai lu" 1999
Dans la version de "J'ai lu" on perd tout le dos de Ken et sa main gauche; vous remarquerez une nouvelle fois les bandes blanches en haut et à gauche.
Prenons un autre manga, Dr Slump, et là aussi on constate qu'on a des dessins coupés...
Vous avez vu, dans la VF de 2009 il manque les rangées de fauteuils du cinéma en bas, puis à droite on a un oeil d'Ultraman qui est coupé ...
Tome 1 VF 1995
Tome 1 VF 2009
Là où on atteint des sommets c'est sur des dessins qui sont en soi de superbes illustrations et qui sont charcutées. A nouveau je ne rejette la responsabilité sur personne, je ne sais pas si c'est l'auteur qui a retouché ses planches, si c'est l'éditeur français qui est responsable de ce gâchis mais regardez ce qui a été fait sur la planche suivante de "L'habitant de l'infini".
Dans la VF de 2004 tout le haut de la tête a été coupé alors que la coiffure de cette courtisane est magnifique! C'est triste de voir de si belles images mal reproduites.L'habitant de l'infini VF 1994, tome 2, page 126
L'habitant de l'infini VF 2004, tome 2 page 132
Des dessins retouchés?
"Ken le survivant" tome 1 page 1 : VF J'ai Lu
"Ken le survivant" tome 1 page 1 : VF Kaze
Rien ne vous choque dans ces deux dessins espacés de 20 ans? Regardez mieux voyons, ce n'est pas le même dessin! Le champignon atomique est différent, la colonne qui le supporte est plus étroite dans la VF J'ai Lu et même les bâtiments ont été redessinés! Il ne s'agit pas de qualité d'impression différente qui rendrait plus ou moins visibles certains détails mais bien d'un nouveau dessin. Si on agrandi le building du premier plan, on voit que les étages sont mieux dessinés, il y a moins de zones d'ombre et même les rochers du tout premier plan sont différents (voir agrandissement ci-dessous)!
Je n'ai pas trouvé d'autres différences dans le premier tome mais c'est étonnant d'avoir retouché ce dessin. Quel est le but de cela? Est-ce que les japonais ont perdu l'original de cette page et ont dû la redessiner, est-ce qu'une illustration couleur dans la nouvelle VO remplace une illustration noir et blanc de l'ancienne et c'est celle couleur que Kaze a édité?
Première page du tome 1 : VO
Première page du tome 1 : VF Kaze
On constate la même chose dans d'autres mangas, regardez par exemple Docteur Slump, tome 1, page 30.
Tome 1 VF 1995
Tome 1 VF 2009 - page 30
Que dire de la tête de ces personnages? Entre 1995 et 2009 le politiquement correct semble être passé par là; la version de 1995 fait que le personnage est trop typé sauvage africain? La version 2009 donne plutôt à voir des démons avec une corne sur la tête, des dents de vampires et des oreilles pointues. Tome 1 VF 1995
Tome 1 VF 2009
Toujours avec "Dr Slump", dans le dessin ci-dessous les yeux du super héros de la version 1995 à l'arrière plan sont différents, ils sont moins ronds et on voit bien les pupilles, quant au super-héros du premier plan son costume est différent sur la poitrine et aux épaules car des bandes blanches ont disparu... Ne me demandez pas pourquoi il y a eu ces retouches, je ne sais pas, peut-être que la version utilisée pour celle de 1995 ressemblait trop à Ultraman et qu'il y a eu un problème de droits d'auteurs?
Tome 1 VF 1995
Tome 1 VF 2009 - page 30
La qualité de l'impression et du papier
Une autre différence entre les deux versions françaises de "Ken le survivant" c'est la qualité d'impression : les dessins sont plus détaillés et plus clairs chez Kaze. Le papier est aussi de meilleure qualité avec Kaze, il est plus agréable au toucher et permet justement une impression plus respectueuse de l'oeuvre originale. Le papier de "J'ai lu" est vraiment de mauvaise qualité, ce qui pénalise l'impression et, en outre, les dessins apparaissent plus sombres.
Tome 1 VF "J'ai lu" 1999
Tome 1 VF Kaze 2008
Autre différence, entre la première version de "Saint Seiya" et la version Deluxe, c'est carrément le type de papier qui a changé; on est passé d'un papier classique, un peu bon marché, à un papier glacé. La différence ne se voit pas trop avec des scans mais faites moi confiance, c'est vraiment différent. Maintenant on aime ou non le papier glacé et on peut se demander si ce type de papier est adapté à cette bande dessinée.
Tome 1 VF 1997 page 62
Les mêmes pages mais collées sur une seule page pour mieux comparer. Vous remarquerez les reflets lumineux de la lampe du scanner à l'extrème gauche de la version de 2011, preuve que le papier est vraiment glacé et brillant.
Couvertures rigides
Certains mangas en VF ont des couvertures cartonnées rigides alors que la norme est la couverture souple. J'ai peu d'exemples à ma disposition mais il y a la nouvelle version de Video Girl Ai de 2002 et la version française de Takeru, une BD de Buichi Terasawa datant de 1996.
Tomes 1 et 2 de la VF de Takeru en 1996; on ne voit pas vraiment l'aspect rigide mais croyez-moi :-)
Edition 2002 de Video Girl Ai
Numérotation des pages
Selon l'édition française, les numéros de pages sont présents ou non... Pas grave, mais gênant; pas grave car ces numéros ne sont pas nécessaire pour apprécier un manga mais gênant pour faire référence sur le web à un dessin précis, pour pointer une erreur de traduction...Tome 1 VO 1985 - pages 16 et 17 numérotées
Tome 1 VF fascicules 1993 - pages 17 et 18 non numérotées
Tome 1 VF Standard 1993 - pages 16 et 17 non numérotées
Tome 1 VF 2009 - pages 16 et 17 numérotées
Conclusion?
Dur dur d'y voir clair avec toutes ces différences qui peuvent exister entre une VO et ses versions françaises. Le sujet est bien plus riche et complexe qu'on ne pourrait le croire de prime abord.
Quelle version doit privilégier un nouveau lecteur? La japonaise bien sur mais, OK, c'est bête car qui est bilingue franco-japonais parmi vous, amis lecteurs? La version Deluxe alors si elle existe ou bien la dernière version sortie car, de mon expérience, elles sont bien plus respectueuses de l'oeuvre japonaise puisque sorties dans un contexte plus favorable aux mangas. Dans les années 90 les mangas étaient méprisés par le grand public et les éditeurs de BD, les versions qui sortaient pour gagner de l'argent étaient en général de mauvaise qualité; ceux qui ont la première de "Video Girl Ai" en sont restés marqués à jamais.
25 septembre 2011
Kanjis, furiganas et mangas
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
Les élèves japonais apprennent quatre types d'écritures à l'école : les kanjis (idéogrammes chinois), les kanas qui se subdivisent en hiraganas et katakanas et les romajis (caractères romains, soit notre alphabet).
Il y a aujourd'hui 2000 kanjis officiels que ces élèves doivent maîtriser avant l'entrée à l'université; cet apprentissage se fait sur presque dix années et certains ne seront vus que très tardivement. On retrouve des impacts de cette longue, longue étude dans les mangas avec ce qu'on appelle les furiganas! Ces furiganas sont de petits hiraganas placés à côté des kanjis qui n'ont pas encore vus par le lectorat auquel s'adresse le manga. Par exemple, un manga pour enfants de dix ans contiendra uniquement les kanjis qu'ils ont vu à leur niveau, avec ou non leur prononciation sous forme de furiganas.
J'ai acheté mes premiers mangas en 1991 à Junku, en japonais puisque à l'époque extrêmement peu de mangas étaient disponibles en français ou anglais et j'étais très surpris de voir ces petits signes à côté des idéogrammes. En lisant ces mangas on voit donc immédiatement à quel public il s'adresse si on se base sur le nombre de kanjis et de furiganas présents. La règle est que plus le lecteur est jeune moins il y a de kanjis, même si ceux-ci seront vus plus tard, et ceux présents sont accompagnés des furiganas.
Néanmoins cette règle n'est pas toujours vraie comme nous allons le voir car il faut toujours s'attendre à des surprises avec les mangas :-)
ATTENTION : si vous ne connaissez pas le japonais, cet article sera dificile à comprendre.Une sélection de hiraganas
Une sélection de katakanas
Une sélection de kanjis sans furiganas
Exemples de furiganas à côté des kanjis
Les romajis - alphabet romain
Touch N°3 (Théo ou la batte de la victoire) de Mitsuru Adachi
Première surprise, tous les kanjis ont leur prononciation en furigana alors que certains sont pourtant très connus comme les kanjis "kyô" pour "aujourd'hui" et "eiga" pour "cinéma". En outre Touch est un manga pour ados, pas pour enfants comme Doraemon donc pourquoi tous ces furiganas?
On remarquera le grand nombre de kanjis dans ce manga; même si les furiganas sont là, le lecteur en a déjà étudié plusieurs, ce qui confirme bien ce que je disais, à savoir qu'il s'adresse à un lectorat qui connaît déjà plusieurs kanjis donc pourquoi associer les furiganas à des kanjis aussi connus que "kyô"?.
Saint seiya N°1 (Les chevaliers du zodiaque) de Masami Kurumada
Comme pour Touch, beaucoup de kanjis dans les dialogues avec systématiquement les furiganas associés.
Dragonball N°1 d'Akira Toriyama
Idem, un manga pour enfants-adolescents avec des kanjis mais systématiquement doublés avec les furiganas.
Ashita no Jo N°1 de Tetsuya Chiba
Ce manga aussi semble s'adresser à un public jeune si j'en juge par la première case où il y a peu de kanjis. Il pourrait y en avoir plus car je suis sur que des verbes et noms sont écrits en hiraganas alors que les kanjis existent. En effet, ce n'est pas parce que le kanji existe qu'il va forcément apparaître dans un manga, on peut très bien ne pas l'écrire et le remplacer par son équivalent en hiraganas.
Grendizer (Goldorak) de Go nagai
Pour Goldorak le manga s'adresse visiblement à un public plus âgé que Saint Seiya. On le comprend si on regarde le nombre de kanjis présents et surtout quels sont ces kanjis; les japonisants verront tout de suite que certains sont rares et ne doivent être connus que pour les niveaux 1 ou 2 du diplôme JLPT. Si c'était un manga pour enfant, ces kanjis auraient été remplacés par leur prononciation en hiraganas.
City hunter N°34 (Nicky Larson) de Tsukasa Hojo
Le manga de City Hunter me surprend car je pensais qu'il était lu majoritairement par des ados mais là aussi, comme pour Dragonball, tous les kanjis ont leur furigana...
Captain tsubasa N°1 (Olive et Tom) de Yôichi Takahashi
Alors là c'est la grosse surprise, pour moi Captain Tsubasa a toujours été un animé et un manga pour enfants, ne serait-ce que par rapport à l'âge des héros mais regardez bien, dans certaines bulles il y a des kanjis sans un seul furigana!
De plus en plus surprenant, aucun kanji avec furigana alors que certains me sont inconnus et pourtant j'ai le JLPT niveau 3 (à l'époque où il y avait que 4 niveaux et pas 5 comme maintenant). A quel lectorat s'adresse alors ce manga... j'avoue ne pas comprendre la différence entre ce manga et City Hunter ou Dragonball.
Gunnm N°5 de Yukito Kishiro
Gunnm est clairement un manga destiné aux ados et jeunes adultes, que ce soit par les thématiques traitées, la complexité des intrigues et la noirceur des personnages. Le premier scan ci-dessous est un message de l'auteur aux lecteurs qu'on trouve sur le rabat de la jaquette : de nombreux kanjis, compliqués et aucun furigana! Dans les autres scans, beaucoup de kanjis avec quelques furiganas.
Panorama of hell (Panorama de l'enfer) de Hideshi Hino
Ce manga est très gore, très malsain mais c'est un chef d'oeuvre qui a été traduit en français il y a quelques années. La même règle s'applique, à savoir beaucoup de kanjis, un seul avec des furiganas --> public adolescent ou adulte!
Urotsukidoji N°4 de Toshio Maeda
Bon, avec Urotsukidoji on tombe dans les mangas pornos et là le public visé est âgé donc censé connaître la liste des 2000 kanjis. A quoi voit-on cela? Les deux premiers scans n'ont aucun kanji compliqué, c'est vrai mais le troisième est autrement plus ardu, avec une longue suite de kanjis, qui serait le nom de la bande de voyous, et aucun furigana; bonne chance si tu es étranger pour décrypter!
Yume no Q-Saku de Suehiro Maruo
Avec Suehiro Maruo nous entrons dans le monde d'une bande dessinée torturée, avec des histoires perverses et violentes, un style graphique souvent déroutant... une oeuvre à ne pas mettre entre toutes les mains et réservée à un public adulte qui n'a pas besoin d'être aidé pour lire les kanjis.
Esther de Keizo Miyanishi
Avec Keizo Miyanishi nous franchissons encore un degré de plus dans le monde de la BD, dans un domaine clairement pour adultes où chacun maîtrise la lecture des kanjis, même les plus rares. Aucune bulle, l'impression d'avoir sous les yeux un roman mis en image...
19 septembre 2011
Maki Kusumoto et ses mangas très esthétiques
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Maki Kusumoto est une mangaka née en 1967. Elle a dessiné en 1994-1995 un chef d'oeuvre du nom de "K no souretsu -The funeral procession of K-" chez Shueisha. Ce manga m'a séduit par son esthétisme, ses grands décors blancs, l'athmosphère de sérénité qui se dégage de ces pages; bref, une divine surprise :-)
En 2009 son manga Dolis a été publié en France mais pour un prix scandaleux de 18€ les 120 pages! Rien ne justifie un tel prix sinon peut-être l'envie de créer une élite dans le public des mangas basée sur l'argent...
09 juillet 2011
Naruto, le blockbuster manga le plus glauque qui soit?
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Oui je sais, le titre est provocateur, parler de glauque alors que Naruto est LE grand succès manga des années 2000, l'un des plus grands blockbuster avec des dizaines de millions de volumes vendus, mais quelle mouche me pique? Le public se passionne pour cette belle histoire d'amitié entre Naruto, Sasuke et Sakura, pour l'épopée d'un gamin pestiféré qui devient un héros, triomphant de tous les dangers, devenant de plus en plus fort. Le problème est que si le grand public prenait le temps de lire ce manga, il serait sacrément horrifié de découvrir des scènes dignes de Saw ou L'exorciste.
C'est en effet un manga très dérangeant et morbide où se retrouvent des personnages incroyablement malsains. Les rapports entre les personnes y sont très violents mais, curieusement, personne ne semble s'en émouvoir ou même le remarquer si on s'en tient aux articles de la presse. Pour beaucoup de monde, on s'arrête à une vision très superficielle du manga, à savoir le petit ninja qui devient de plus en plus fort, qui veut sauver son ami Sasuke, qui veut devenir Hokage, tout ça dans la joie et la bonne humeur.
En réalité Naruto c'est l'enfer sur Terre!
Loin de moi l'idée de vouloir donner une mauvaise image de ce manga que je suis depuis des années mais il est infiniment plus profond et complexe qu'une lecture rapide ne le laisserait supposer.
Les vies brisées par les familles
Je commencerai par les rapports familiaux dans Naruto, qui sont à l'image du monde en guerre dans lequel vivent les personnages : durs, dangereux voir pervers! Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'exemples de rapports familiaux normaux dans ce manga, où les parents aiment vraiment leurs enfants, mais cela est le comportement attendu alors que certains, et non des moindres, ont agi de façon inacceptable envers leurs enfants.
Naruto
Rien ne sera épargné à notre héros, à croire qu'un destin sadique a décidé de s'acharner sur lui. Tout commence quand son père scelle en lui le renard à neuf queues qui venait d'attaquer Konoha; c'était selon lui le seul moyen de sauver le village. Ses parents sont ensuite immédiatement assassinés, alors qu'il vient juste de naître. Il sera après ça ostracisé par son village, considéré par tous comme un pestiféré, laissé seul sans ami, durant toute son enfance... une vie de chien qu'on ne souhaite à personne. Certes, à l'adolescence il va devenir le héros du village en battant Pain et Nagato mais cela en valait-il la peine?
La bête qui est en lui et qui effraie tant le village
Gaara
Gaara est le personnage de l’extrême, celui sur qui tous les malheurs de la Terre se sont abattus et qui pourtant arrivera à échapper à sa condition de monstre.
Lui aussi est le résultat d'une manipulation de ses parents. Son père l'a fait posséder encore embryon par le démon du sable pour renforcer la puissance de son village. Sa naissance a provoqué la mort de sa mère puis il s'est fait haïr de son père qui voyait en lui une arme instable et donc dangereuse. Ce père a alors essayé de le tuer mais en vain car le démon en lui protégeait son réceptacle. Lui aussi aura connu la solitude, la haine des enfants de son âge, les accidents mortels quand il tuera des gamins en ne contrôlant pas son pouvoir... il voudra même se suicider alors qu'il n'est qu'un gamin. Gaara aura eu un destin digne des pires tragédies grecques.
Gaara mêle même sa mère à ses désirs de meurtre
La folie des clans
Au dessus de la famille se situe le clan. On peut le voir comme une famille élargie mais là non plus aucun espoir n'est à attendre. Les clans peuvent se sacrifier pour leurs membres, les protéger mais aussi les considérer comme de la chair à canon sacrifiable. Certains n'hésitent pas à tuer leurs propres membres pour des raisons politiques, de chasse aux sorcières... quand ils ne créent pas eux même des monstres à partir de leurs enfants comme Gaara pour augmenter leur pouvoir.
Lui, il a perdu son père, tué par d'autres membres du même clan, pour des raisons politiques
Le clan des Uchiwa
Que dire sur Sasuke? Il a vu son père, sa mère, son clan massacrés par son frère aîné qu'il aimait plus que tout! Comment mener une vie normale après ça? Le pire est que ce massacre a eu lieu sur ordre des dirigeants de Konoha quand ils apprirent que le clan Uchiwa fomentait un coup d'état. Itachi, désirant plus que tout la paix, a accepté de tuer ses parents et son clan pour éviter une nouvelle guerre. Sasuke a grandi avec cette haine pour son frère puisque Konoha ne lui a jamais révélé la vérité et il a dû grandir avec ce mensonge; tous les jours il a été rongé par ce sentiment au point de devenir inhumain et de basculer du côté obscur de la force. Quand Madara lui expliquera tout, le vrai rôle de Itachi, sa haine ira grandissante envers Konoha au lieu de disparaître.
Ajoutons à ce destin tragique une composante fondamentale du clan Uchiwa. Dans ce clan, le meilleur moyen d'améliorer ses capacités, d'acquérir de nouvelles techniques, consiste à se conduire comme le pire des malades mentaux, soit en tuant son meilleur ami, soit en prenant les yeux de son frère... Un clan violent ne reculant devant rien, qui ne peut que produire des monstres.
La folie du clan Uchiwa s'exprimera pleinement dans la relation entre les deux frères, Sasuke et Itachi. Sasuke est en admiration devant son grand frère jusqu'au jour où il découvre sa famille assassinée par Itachi. Depuis ce jour il n'aura de cesse de devenir plus fort pour se venger et tuer son frère.
Sasuke est finalement devenu un monstre froid, détruit par la folie du monde des ninjas, contaminé par leur violence et prêt à tuer ses anciens amis par pur caprice. Sasuke est devenu un assassin, une ordure, n'hésitant pas à vouloir tuer ceux qui l'ont suivi. Il s'est abandonné à la haine, s'est laissé corrompre par Orochimaru alors que Naruto au contraire a su maîtriser cette haine.
Étonnamment, qui est le plus aimé parmi les lecteurs? Qui a le plus de potentiel comme personnage, qui est le plus intéressant? Naruto ou Sasuke? C'est le vieux duel entre le héros et le bad guy, entre Son Goku/Vegeta, Olivier Aton/Mark Landers, Luke Skywalker/Han Solo... Sasuke ne serait-il pas le vrai héros de ce manga, le nouveau Dark Vador?
Autre clan, autre folie, faire s'entretuer les enfants qui passent le diplôme de ninja pour que seuls survivent les plus forts.
Les pervers, fous et égarés
L'univers de Naruto est celui d'un monde en guerre perpétuelle, de guerriers où beaucoup meurent, certains survivent mais d'autres s'y épanouissent sans retenue, y trouvant un terrain de jeux orgasmique!
Orochimaru
Orochimaru fait parti de ces êtres nés mauvais et jouissant du mal qu'ils développent autour d'eux. Il fut chassé de Konoha après avoir pratiqué des expériences humaines sur des membres de son village pour découvrir le sort d'immortalité. Il n'aura ensuite de cesse de vouloir détruire celui-ci. Très intelligent, imaginatif, c'est le génie du mal de la série, celui qui ira jusqu'à renoncer à son humanité et à devenir serpent. Vous noterez que le sexe est absent de Naruto, heureusement sinon on aurait certainement vu Orochimaru s’accoupler avec un serpent pour obtenir de nouveaux pouvoirs; pas de zoophilie dans Naruto pour l'instant!
Orochimaru ne laissera même pas les morts reposer en paix, il excelle dans l'art de la nécromancie, la magie des morts, et rappellera les disparus pour se battre à ses côtés. Difficile de faire plus morbide!
Hidan
Hidan est un autre exemple de psychopathe croisé au fil des histoires. Ce guerrier est un mystique, perdu dans son délire religieux, quasi immortel. Sa technique est étonnante puisqu'il paralyse son adversaire et le fait mourir lentement par des blessures qu'il s'inflige lui même et qui se répercutent dans le corps de son ennemi jusqu'à ce que mort s'ensuive; la mort pour son ennemi, l'orgasme pour Hidan... le masochisme mystique utilisé comme technique de combat. Reconnaissons à l'auteur de Naruto d'être particulièrement inventif.
Kakuzu
kakuzu, autre membre de l'Akatsuki, tout aussi pervers que son compère Hidan. Sa technique consiste à tuer son adversaire, prendre son cœur encore frais et l'incorporer dans son corps pour profiter de ses techniques et prolonger sa vie. Son âme est aussi noire que les démons en lui.
Deidara
Deidara de l'Akatsuki, lui aussi s'est égaré dans sa voie; il cherchait la forme ultime de l'art puis il est devenu meurtrier. Vaincu par Sasuke il se suicide pour briller une dernière fois, sa mégalomanie ne pouvant accepter qu'il existe un être plus fort que lui.
Sasori
Sasori, autre membre de l'Akatsuki, tué par sa grand-mère qui manipulait les marionnettes des propres parents de Sasori. Un enfant tué par sa grand-mère qui l'a élevé c'est malsain, un enfant tué par une image de ses parents c'est encore plus malsain mais le plus délirant de tout cela c'est que Sasori aurait laissé volontairement une ouverture pour que sa grand-mère le tue... On en arrive dans ce combat à avoir un suicide, un infanticide et un enfant qui a voulu mourir de la main de ses parents! Certes Sasori n'a plus l'âge d'un enfant depuis longtemps mais sa marionnette ne vieillit pas et son visage est bien celui d'un enfant.
On pourrait écrire tout un article sur ce combat mais sa complexité et sa symbolique ne cessent de me surprendre; qu'à voulu faire l'auteur, quels comptes veut-il régler avec la famille, quelles sont ses obsessions? Reconnaissons lui un grand talent, celui d'avoir rendu haletant et passionnant l'assassinat d'un enfant par ses parents. Un vrai régal pour psychanalystes!
Danzô
Danzô n'est peut-être pas aussi fou que les membres de l'Akatsuki mais il l'est suffisamment pour avoir tué plusieurs membres du clan Uchiwa et insérer leurs pupilles surpuissantes dans son bras droit pour augmenter ses pouvoirs. A noter qu'il est normalement du côté des bons même si ses méthodes s'apparentent à celles de l'Akatsuki.
Madara Uchiwa
Vieux, très vieux puisqu'il était déjà là à la naissance de Konoha, son esprit a eu le temps de se pervertir pendant des décennies au point qu'il veut contrôler la Terre entière et tous ses habitants. Manipulateur, mégalomane, Madara Uchiwa n'est pas fou, il n'a même pas cette excuse, non, c'est un monstre froid, insensible, inhumain, qui se rêve semblable à un dictateur d'un état totalitaire!
Gaara
Il ne faut pas oublier qu'avant d'être débarrassé de son démon et de devenir Kage, Gaara était un être instable, sanguinaire, capable de tuer sans hésitation et ce alors qu'il était encore enfant.
Nagato
Lui aussi a vécu tragédie sur tragédie; l'assassinat de ses parents lors d'une énième guerre de clans, la famine, l'errance, la trahison, la mort d'un ami... Il croyait tellement en la bonté de l'homme, à la paix qui pourrait revenir sur terre comme le lui avait confié Jiraya qu'il bascula dans la folie suite au meurtre de son ami d'enfance. Il créera pour se venger Pain (douleur en anglais), pour que le monde entier souffre encore et encore et encore. Aucune douleur n'est assez terrible et il rasera même tout le village de Konoha avec ses habitants avant de changer d'avis, grâce à Naruto, et de les ressusciter.
La solitude
Le Japon est un pays où les groupes sont omniprésents, que ce soit la famille, la société, le quartier... en être exclu est une punition terrible; ce manga montre bien à quel point cette exclusion peut avoir comme conséquences traumatisantes.
Dans Naruto la Solitude, la vraie, a été pleinement vécue par plusieurs personnages et les a marqué à tout jamais. Elle est à l'origine de bien des drames. Certains étaient seuls, exclus par leur communauté, d'autres ont vécu intérieurement cette solitude comme Itachi qui a trahi deux fois ceux avec qui il vivait : sa famille puis l'Akatsuki car à chaque fois il était l'ennemi de ceux parmi lesquels il mangeait et dormait.
Sasuke est donc seul depuis la disparition de son clan, même s'il a des amis, mais au fond de son cœur il est rongé par la haine et le désir de revanche sur son frère.
Naruto aussi a connu la solitude, il a été mis à l'écart par les villageois puisqu'il renferme le démon renard en lui qui a ravagé le village de Konoha il y a plusieurs années de cela et cause de nombreuses morts.
Gaara aussi a été seul durant son enfance; sa mère est morte en couches, son père ne le voit que comme une arme, les autres enfants le craignent avec raison...
Les monstres
Les transformations en monstres sont courantes dans ce manga, que ce soit Naruto, Gaara, Sasuke, Orochimaru... chacun se sera abandonné à un moment ou à un autre au mal tapi en lui et celui-ci se matérialise sous forme de démon. Mais ne nous y trompons pas, ces horreurs sont plus le reflet du monde des ninjas, des mauvais traitements tolérés par les clans, les horreurs perpétrées par les ninjas que simplement un problème d'une personne précise. Le monstre de Naruto est la face cachée de Konoha, qui a ordonné à un enfant de tuer ses parents (Itachi Uchiwa), qui a condamné à la solitude un autre enfant (Naruto). Idem pour Gaara, c'est l'âme noire de son village, les actes passés qu'on voudrait oublier.
La technologie dans Naruto
Qu'est-ce que la technologie vient faire dans cet article? Hé bien c'est que comme le caractère malsain que je viens d'expliquer ci-dessus, à savoir que la technologie est présente dans le monde de Naruto, qu'on ne peut pas s'en passer mais elle aussi est très peu montrée, très discrète ou, si elle est clairement exposée, on ne s'appesantit pas dessus; limite si on ne veut pas la voir. L’extrême violence des rapports entre les personnages suit le même schéma, on la considère comme normale puisque le monde de Naruto est à feu et à sang, que les situations extrêmes exigent des actions extrêmes mais personne ne s'arrête vraiment pour dire que non, c'est anormal, il faut ouvrir les yeux et regarder en face le monde dans lequel on évolue.
Par technologie j'entends l'électricité, la télévision, la photographie, la radio... Le monde de Naruto a atteint un haut niveau technologique, qui n'a rien à envier au notre. Cet aspect du manga est si peu mis en avant que si vous demandez à n'importe quel lecteur à quelle époque se situe le manga, beaucoup vous répondront au moyen-âge japonais à cause des ninjas, dans un monde d'héroic-fantasy ou de dark-fantasy mais très peu diront dans une époque aussi avancée technologiquement que la notre.
Le paradoxe est que le monde des shinobis est basé sur des capacités surhumaines, que ce soit dans les aptitudes physiques, dans les techniques de combats s'apparentant à de la magie (notamment l'utilisation du sharingan) et donc les guerriers n'ont pas besoin de technologie, leur corps suffit à remplir leur tâche. Vous noterez que les armes à feu sont absentes, les voitures également. Pourtant l'histoire de Naruto se situe dans un monde semblable au notre mais seule une fraction de ce monde nous est dévoilée, celle des guerriers. Ces guerriers ne sont en réalité qu'une partie du village de Konoha, du village du sable, leur rôle est de défendre le reste de la population mais cette population, sans défense, on la voit rarement... Konoha n'est pas un simple village mais une vraie ville, très étendue, aves ses immeubles, tours, rues... Y a t-il un métro, un tramway? Possible mais cela ne nous sera pas montré.
Pain, surplombant sa ville qui a tout l'air d'une capitale
L'électricité n'est pas absente du monde de Naruto
la photographie existe
Les caméras existent aussi, ce qui requiert une science et une technologie avancées
Radios miniatures pour rester en contact; technologie discrète mais bien présente
Les autres mangas glauques publiés en France
Alors certes d'autres mangas publiés en France sont très violents, voir plus que Naruto, mais ils différent sur Naruto en un point : aucun ne conjugue comme lui une incroyable popularité doublée d'une extrême violence psychologique.
Hokuto no Ken
Ce manga est tellement violent qu'il en devient caricatural et presque comique. Certes les assassinats d'innocents y sont monnaie courante mais ce sont des adultes qui meurent, les enfants sont très rarement touchés si ce n'est l'épisode où des centaines de gamins servaient d'esclave à Sozer pour construire sa pyramide. Quant aux salauds, ce sont des brutes épaisses, stupides et adultes qui se font tuer par Ken donc on va pas pleurer. Très très peu de violence psychologique dont je parle plus haut, Hokuto no Ken est un manga infiniment plus simple et manichéen que Naruto. Violent oui mais limite bon enfant et moral.
Dragonball
Naruto est dans la droite ligne de Dragonball où un gamin devient, à force d'entraînement, de persévérance, de plus en plus fort jusqu'à pouvoir défier le monde entier voir l'univers. Mais Dragonball est un manga drôle, plein d'humour où les combats sont très violents mais entre combattants sachant ce qui les attend et si l'un meurt ce n'est jamais sous la torture et il peut ressusciter avec les Dragonball. Même Végéta ou Freezer (responsable de millions de morts quand il a fait exploser la planète Végéta) serait incapable de faire les horreurs d'un Orochimaru ou Hidan.
MPD Psycho
Manga très très glauque, plus malsain que Naruto mais réservé à un public averti, peu connu du grand public justement donc non comparable.
Naruto, la version manga des Atrides?
Naruto restera pour moi un grand manga, très bien dessiné, avec des personnages forts et complexes, une imagination débridée, des combats passionnants mais aussi une énigme du fait de son incroyable popularité associée à une violence inimaginable.
26 juin 2011
"Une révolution nommée Garo", rétrospective sur une revue mythique
Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".
Notes liées dans mon blog : Liste articles mangas et dessins-animés
Du 07 Juin 2011 au 09 Juillet 2011 se tient à l'Espace Japon, 12 rue de Nancy à Paris, une rétrospective sur la célèbre revue GARO, sur ses années les plus actives (1964-1974). Cette revue a révolutionné le monde du manga avec un ton adulte, irrévérencieux, avant-gardiste et une envie de rompre avec le monde enfantin d'Osamu Tezuka.
Le hall de l'espace Japon avec, des deux côtés, des exemplaires de la revue
GARO a aussi publié en gros tome ses meilleures histoires
Vous trouverez ci-dessous quelques extraits des numéros présentés
Extrait de Kamui den (la vie de Kamui), le grand succès de Garo