Métal Hurlant 127 de janvier 1987 : article racoleur sur les mangas
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En janvier 1987, la revue Métal Hurlant publie un reportage sur les mangas qui ne fait ni dans la dentelle ni dans le bon goût. C'est d'ailleurs étrange pour une revue qui se voulait moderne, transgressive, à la pointe de la B.D.... Étonnamment, l'article n'est pas mentionné sur la couverture alors qu'il fait cinq pages et qu'il avait l'attrait de l'exotisme ; n'oublions pas que, à cette époque, la culture populaire nippone se résumait aux dessins-animé de Récré A2 puisque le Club Dorothée ne débuterait qu'en septembre 1987.
L'article commence très mal en accusant les mangas d'être une sorte de sex-shop où toutes les perversions, même celles illégales en France, sont complaisamment représentées ; je m'attendais même à ce que le mot Nazi soit employé, c'est dire à quel point le rédacteur semble avoir détesté ce qu'il a été obligé de lire ; surement pas un volume de Dragonball ou de Candy Candy... Dieu merci, l'article continue sur de bien meilleures voies en décrivant notamment le marché de la B.D. japonaise, le travail quotidien et infernal des dessinateurs, comment se lisent les histoires...
Je ne sais pas si les deux auteurs de l'article, Jean-Luc Cochet et François Corteggiani, étaient de vrais connaisseurs de la B.D. japonaise, on est en 1987, la BD Akira n'est pas encore sortie en France, mais cela fait quand même plus de quinze ans que des articles sur les mangas ont été publiés dans la presse B.D. (voir le lien en début d'article). Aucune indication n'est donnée sur le travail effectué par chacune de ces deux personnes, je ne sais donc pas qui blâmer pour l'introduction désastreuse.
On notera malheureusement de nombreuses erreurs d'orthographe, particulièrement dans les noms des mangakas, qui gâchent la lecture. Par exemple, page 68, Osamu Tezuka est écrit correctement (lettre B) puis Osamu Tasuka (lettre T - deux fautes dans le nom, bravo !) puis Osamu Tesuka (3ème ligne en partant du bas), page 69 Shōtarō Ishinomori est écrit Shotaro Ishimori, page 70, le père d'Akira est appelé Ohtomo au lieu de Otomo, page 69 Yakuza est écrit Yakusa ; est-ce que l'article a été relu avant publication ?
Bref, l'article est racoleur, vulgaire dans son introduction (voir Intromission dans le derrière des passionnés de mangas !), rédigé avec la volonté de choquer, mais la suite est quand même beaucoup plus intéressante. Mention spéciale pour les deux illustrations magnifiques et pleines pages du Devilman de Go Nagai.