Deuxième voyage à Tôkyô Avril 2004 - 01
Tôkyô, Shinjuku et ses lumières
Mon premier voyage à Tôkyô s'est déroulé en avril 1997, lors de la floraison des cerisiers. Je ne pensais pas à l'époque que j'attendrai sept ans pour retourner dans ce beau pays et pourtant... sept longues années se sont écoulées, entre-temps j'ai visité Bangkok et New-York mais le Japon me manquait trop et en avril 2004, du jeudi 08 au mardi 20, je repars pour deux semaines au pays du soleil levant.
Jeudi 08 Avril 2004
Levé à 5H30, départ de chez moi à 6H30, j'arrive à Roissy à 7H50 précisément! Je vole avec la Lufthansa cette fois avec un changement à Francfort. Décollage 9H30, arrivée 10H30 à Francfort puis redécollage à 14H00 dans un avion remplit à ras bord de japonais et de quelques rares occidentaux ( oui, je sais, je suis un peu maniaque avec les chiffres et les horaires mais ça ne se soigne pas :-) ) . Le voyage est calme mais long, 10 heures quand même pour rejoindre Narita! Heureusement j'avais une place près d'un hublot et de là j'admire à satiété les nuages; je dois vous avouer que les nuages me fascinent depuis mon premier voyage, je trouve ces entités émouvantes, éthérées, très belles égalemment, quel plaisir que de pouvoir se déplacer si haut qu'on puisse les admirer de dessus et non plus de dessous, de voir un océan de nuages, s'étendant à l'infini, jusqu'à la ligne d'horizon.
L'altitude de croisière est de 10 000 mètres, 10 kilomètres quand même, on ne plaisante plus à cette hauteur; pour vous donner une idée 1 Km ça représente 3 tours Eiffel l'une sur l'autre donc là on est à une hauteur équivalente à 30 tours Eiffel :-)). Outre les nuages, je garderai de ce voyage la vision d'une sibérie survolée la nuit, pays glacé avec de-ci de-là quelques ilôts de lumière correspondant peut-être à des villages, avant-postes militaires, missions scientifiques...? Qui peut bien vivre dans un espace aussi désolé?
Vendredi 09 Avril 2004
8H00, on arrive à Narita! Mon premier contact est catastrophique car il y a une file d'attente d'au moins 1000 personnes pour faire vérifier son passeport! Je répète : il y a une file d'attente d'au moins 1000 personnes!!!!! Là, j'avoue, j'accuse le coup, je me prépare à trois heures d'attente mais non, en une heure seulement tout le monde aura été traité : c'est ça l'efficacité japonaise. Je récupère mon sac, prends un ticket pour Ikebukuro via le NEX ( Narita Express ) où j'arrive à 11H40. Mon hôtel donc, le Dai Ichi Inn Ikebukuro, est situé à cinquante mètres de la sortie Est de la gare, encore plus près de celle-ci que le Kimi Ryôkan où je résidais il y a sept ans :-) Ca c'est hyper pratique pour se déplacer.
Mon hôtel, le Dai Ichi Inn kebukuro
Vue depuis mon hôtel sur la ligne de la Yamanote :-)
Une fois mes bagages déposés je pars me perdre dans ce quartier que j'ai tant aimé la première fois. Il est toujours aussi surpeuplé, avec énormément de magasins, pachinkos, salles de jeux vidéos, bars, restos et un quartier résidentiel où j'ai passé beaucoup de soirées, bien sur on ne peut passer sous silence le Sunshine 60, longtemps le plus haut building de tout le Japon, et le centre commercial Sunshine City ni le Toyata Amlux Building éclairé d'un étonnant bleu cobalt la nuit.
Ikebukuro
Quelques infos sur mon hôtel, il s'appelle donc le Dai Ichi Inn Ikebukuro et j'ai réservé 11 nuits à partir du site www.voyages-sncf.com. La nuit me coute 72 euros, et c'est le moins cher que j'ai trouvé dans le quartier et aussi bien situé ( la Yamanote passe à Ikebukuro, ne l'oublions pas ). Ma chambre est au dixième et dernier étage avec wc et salle de bain personnels, donc un excellent rapport qualité/prix :-) Du fait du décalage horaire je me couche, exténué, vers 17H00 et me réveille à 22H30 mais bon, je vais pas sortir à cette heure, pas envie, je vais bouquiner mes guides en attendant avec impatience demain matin.
Samedi 10 Avril 2004
Premier objectif du matin, trouver un combini store genre Family Market ou Lawson car je meuuuuuuuuuuuuuuuurs de faim! A ma grande surprise j'ai dû chercher pendant dix minutes car aucun ne se trouve à proximité de mon hôtel ou bien je ne l'ai pas vu. Une fois rassasié je file à la gare, prends une carte de transport à 3000 yens ( système inconnu il y a sept ans et très pratique puisqu'il évite d'acheter plusieurs tickets par jour ) et direction Shibuya avec la ligne de chemin de fer circulaire, la fameuse Yamanote que j'aime tant ( plus d'infos ici La Yamanote Sen - ligne de chemin de fer circulaire de Tôkyô )! Pour moi c'est un des symboles de Tôkyô et LE moyen le plus pratique de visiter la capitale.
La gare de Shibuya et ses guichets automatiques
Donc, Shibuya la jeune, Shibuya la folle, patrie des Ganguros brulées aux UV et autres styles vestimentaires tout aussi bizarres. Je vois la statue du chien fidèle Hachiko, l'immeuble 109 où se font et se défont les modes mais je n'y mets pas les pieds ( il n'y a QUE des filles là-dedans, si si, je vous jure, je veux pas passer pour un hentai ou un otaku occidental voyons! ).
L'immeuble 109, LE symbole de Shibuya la jeune
Ruelle de Shibuya, bardée d'enseignes
Un petit tour ensuite dans la librairie 1st Book où j'aurais pleuré de voir tant de livres et d'avoir si peu de temps à leur consacrer... Ensuite petite ballade dans ce quartier très sympa avant de remonter vers l'immeuble de la télé NHK puis de pénétrer dans le parc Yoyogi pour rendre visite au temple Meiji Jingu. Le parc est grand, les arbres nombreux et magnifiques, on croirait une vraie forêt au coeur de la capitale. Le temple est assez petit en revanche mais il possède une très grande cour de sable fin avec un superbe double arbre dont les branches forment un demi-cercle des plus harmonieux. Je m'y attendais mais c'est avec grand plaisir que j'assiste au sein de cette cour à un mariage en costumes traditionnels, comme il y a sept ans. Je mitraille bien sur les mariés avec mon appareil photos ainsi que la traditionnelle photo de mariage où ils sont entourés de leur famille respective; un véritable enchantement pour les yeux. Tiens, un autre mariage se déroule juste après le premier :-) Ce doit être une activité régulière du temple et rémunératrice je pense.
Arbres magnifiques, dans une cour déserte et reposante
Un des nombreux mariages auxquels j'ai assisté
Une fois satisfait d'avoir revu ces mariages ( j'en gardais un beau souvenir de mon précédent voyage ), je file à Harajuku me ballader dans la rue de la mode, celle qui s'appelle Takeshita Dori. Elle est parallèlle à Omotesando Dori et comporte de nombreux minuscules magasins de mode, dont certaines ont des noms français tels que "Bon parisien", "Comme ça"... et, le week-end, une des plus fortes concentration de jeunes japonais de tout le Japon.
La station Yamanote d'Harajuku
Poteau japonais type jungle de fils et panneau Sexy Dynamite :-)
Je rattrape ensuite Omotesando Dori, LA grande avenue de Tôkyô, rebaptisée même Les Champs Elysées de Tôkyô, que je remonte en entier avant de faire une halte au magasin de souvenirs Oriental Bazaar. J'y retrouve, merci mon dieu, une carte dessinée de Tôkyô achetée en 1997 mais qui est maintenant trop abîmée et à laquelle je tenais particulièrement. Après un saut à mon hôtel pour manger et me reposer un peu de toute cette marche ( c'est ma grande spécialité quand je suis à l'étranger, avaler les kilomètres de ville, marcher, marcher et encore marcher dans les villes que je visite, c'est une drogue, l'envie de fourrer mes yeux et mon nez partout ), je retourne dans le quartier résidentiel d'Ikebukuro. Ce quartier est à l'opposé du Sunshine 60 sur une carte, coincé entre la Yamanote et une autoroute; c'est un entrelas de petites rues, de maisons individuelles, le soir c'est un endroit calme, reposant pour l'esprit, qui rassure et détend le grand angoissé que je suis d'où mes fréquentes visites :-) Aucun touriste, peu de monde, beaucoup beaucoup mais vraiment beaucoup de verdure ( plantes en pots, arbres ) dans certaines ruelles minuscules où une voiture ne passerait pas.
Une ruelle, noyée sous sa verdure
La rue commerçante menant au quartier résidentiel d'Ikebukuro que j'affectionne particulièrement
Après cette visite reposante je grimpe à l'observatoire du Sunshine 60, situé comme son nom l'indique au soixantième étage; l'ascenseur met seulement trente cinq secondes pour parcourir 240 mètres. A la différence de la Tour Montparnasse on n'est pas à l'air libre et c'est bien dommage, surtout qu'on a une vue splendide sur Tôkyô et Shinjuku. La ville est si gigantesque qu'on ne voit pas ses limites car elle courre sur plus de 40 kilomètres jusqu'à Yokohama, formant la plus gigantesque mégalopole au monde!
Shinjuku, depuis le Sunshine 60
Ensuite un petit saut dans deux librairies de mangas, K-Book et Animate, mais force est de constater que la passion des BD m'est passée, ce n'est plus comme il y a sept ans, maintenant j'achète uniquement mes mangas en français. Retour à l'hôtel pour manger puis direction Ueno où je comptais bien voir les gens pique-niquer sous les cerisiers en fleurs mais visiblement cette année j'arrive trop tard, il n'y avait quasiment personne, c'est un gros regret par rapport à 1997 où j'avais passé ici de superbes moments. Pour ne pas perdre ma soirée je me ballade du côté du marché appelé Ameyoco vers 20H00. Il y a plusieurs petites rues disposées en parallèle avec quantité de bars, restos, bref une configuration typiquement japonaise et je trouve très agréable de s'y promener puisque les gens ne courrent plus comme dans la journée, on y sent moins de tension...
Que dire d'autre sur cette journée? Que les japonaises en uniformes sont mignonnes comme tout, qu'il y a très très peu de touristes occidentaux à un point que c'en est étonnant quand on voit l'engouement pour ce pays en France. De façon plus intimiste je dirais que je n'ai pas ressenti aujourd'hui la joie de 1997, à savoir découvrir pour la première fois un pays longtemps fantasmé. Certes il s'est écoulé sept longues années mais j'ai vite retrouvé mes marques dans Tôkyô, les endroits que j'aime et qui m'accompagnent depuis mon premier voyage. L'émerveillement n'est plus là, c'est triste dans un sens mais humain... en revanche le plaisir que je ressens est plus doux, comme retrouver un être cher dont on s'est séparé il y a longtemps.
Il faisait beau aujourd'hui, ni chaud ni froid, grand soleil, j'étais en t-shirt manches courtes, cooooooooooooooooooooooool!
Dimanche 11 Avril 2004
Ce matin c'est à Asakusa que je me rends. Là se trouvent la grande Kaminari Mon ( porte d'entrée d'un temple avec une lanterne en papier géante ), la Nakamise Dori qui mène au temple principal avec ses boutiques de souvenirs puis le temple Senso Ji proprement dit. L'endroit est noir de monde, quelques occidentaux mais surtout des centaines de japonais venus en car du reste du pays pour je ne sais quelle fête.
L'entrée de la Kaminari Mon avec son énorme lanterne
Ce matin il y avait vraiment trop de monde à Asakusa
Je ne reste pas longtemps, la foule est trop compacte alors direction la Sumida, la rivière qui traverse Tôkyô. Sur ses berges je retrouve l'hideux building Asahi avec, trônant à son sommet, l'horrible sculpture de Philippe Starck représentant soi-disant une flamme d'or mais qui ressemble plus à un étron doré de Godzilla.
Vous trouvez ça beau? Pas moi! Paris a Beaubourg, Tôkyô a le building Asahi
Bon, filons à Akihabara car j'avais oublié de visiter ce quartier en 1997. Akihabara, le royaume de l'électronique, des PC, des jeux vidéos, l'empire des geeks, des nerds et des otakus; en gros c'est comme la rue Montgallet à Paris mais puissance 1000. La grande avenue est fermée à la circulation, c'est sympa, je me promène une petite heure dans le quartier mais on en fait vite le tour surtout si on n'a pas envie d'acheter quoi que ce soit mais juste de voir le quartier.
Akihabara, fermé aux voitures :-)
Maintenant je vais voir le stade Kokugikan, le temple du Sumo. Grosse déception, je ne trouve pas dans son enceinte le musée du Sumo où je comptais bien acheter des DVD et des livres et, de plus, le stade semble fermé :-(
OK, ok, on va pas s'énerver, on est en vacances donc rebondissons sur cette petite contrariété en allant vers le bâtiment voisin d'architecture hyper moderne, à savoir le musée Edo-Tôkyô narrant l'histoire de la capitale japonaise. Il ressemble à une table donc avec un espace entre le sol et son plancher soutenu par quatre grands piliers. Vu la foule à l'entrée je ne vais pas me risquer à perdre une heure en file d'attente d'autant plus que sous le musée a lieu une démonstration de danses par des amateurs d'une vingtaine d'années. Ce sont des danses anciennes, folkloriques mais mélées à de la musique moderne; c'était très intéressant, j'ai beaucoup apprécié ce moment.
Le musée Edo-Tôkyô; impressionnant
Démonstration de danses folkloriques
Now ladies and gentlemen, let's go to Harajuku puisque nous sommes, nous sommes... vous suivez? nous sommes dimanche et, le dimanche, à Tôkyô on va à HARAJUKU!!!!! Je veux revoir les rockers qui m'avaient tant surpris en 1997 ( voir mon article ici Les rockers d'Harajuku ) sur Omotesando Dori ainsi que les filles déguisées sur la place en haut de l'avenue qu'on appelle Cosplayeuses et qui ont transformé cet endroit en site touristique de première importance. Comme prévu je passe tout l'après-midi dans ce quartier que j'adore, j'y reste plus de quatre heures à me ballader dans ses petites rues, je monte et descends deux fois Omotesando Dori, Takeshita Dori... je prends nombre de photos des cosplayeuses déguisées en infirmières, en jeunes gothiques, en stars de rock japonais... il y a une telle atmosphère bon enfant dans ce quartier le dimanche.
Takeshita Dori, toujours aussi surpeuplée le week-end
La place où se tiennent les cosplays du week-end
Le soir se couche sur la place en haut d'Omotesando Dori...
A ma grande surprise Omotesando Dori n'est plus fermée à la circulation à partir de 15H00 comme en 1997 ( alors que Akihabara l'est ). Je retourne au temple Meiji Jingu du parc Yoyogi où, comme hier, j'ai eu la chance d'assister à un superbe mariage en kimonos. A l'entrée de ce parc je retrouve le même groupe de rockers qu'il y a sept ans mais avec moins de membres, notamment il n'y a plus les filles avec leurs jupes volantes style années 50 :-(. Les rockers n'ont pas changé, bananes, lunettes noires, santiags, blouson en cuir, jean et t-shirt noir à danser sur du rock des années 50, 60. Une grosse foule de touristes amusés et étonnés les entoure, cette fraicheur d'esprit fait plaisir à voir, ça fait plus de vingt ans qu'on peut les voir à Harajuku, j'espère que dans vingt ans ils seront encore là ou bien leurs enfants :-)
Yeaaaaaah, les rockers sont encore là!!!!!
Ensuite un léger détour au temple Meiji Jingu pour assister à un mariage aussi beau qu'hier.
Kimono blanc, décor vert, que demander de plus?
Maintenant je vais me ballader dans le parc Yoyogi qui me rappelle Central Park de New-York par sa superficie immense et le nombre de personnes qui sont ici pour se reposer, s'amuser, faire du sport, donner des minis-concerts...
Ce soir je me ballade dans le quartier des love hôtels de Ikebukuro mais c'est décevant, je comptais trouver celui qui ressemble à un grand château fort noir mais je ne tombe que sur des petits hôtels de quartier, très discrets. Je me suis fait une réflexion aujourd'hui, à savoir que je n'ai pas encore mis les pieds dans une salle de jeux! Pourtant elles pullulent dans Tôkyô et en 1997 j'avais arrété de compter le nombre de fois où j'y étais allé... décidemment tout le monde change, plus de mangas, plus de jeux vidéos... cette fois c'est Tokyô la ville qui occupe tout mon esprit!
Ikebukuro avec, au fond, l'immeuble Toyota Amlux
Tiens, de retour à mon hôtel je vois que j'ai le visage tout rouge! Passer ses journées dans la rue, sous un soleil éclatant et sans casquette, pas très futé mon gars :-)
Lundi 12 Avril 2004
Dehors à 9H00, je prends comme tous les jours un petit déjeuner composé d'un gâteau et d'une boisson achetés au magasin Sun R Us qui est de l'autre côté d'Ikebukuro. C'est pas hyper nourissant mais c'est bon marché et comme ça je ne perds pas de temps à manger. Bon, aujourd'hui je commence la journée par photographier la gare de Tôkyô; c'est un beau bâtiment tout en brique rouge, qui rappelle fortement certaines gares européennes.
Ensuite direction le Nihonbashi, à savoir le pont de Tôkyô qui fait office de kilomètre 0, malheureusement recouvert par une autoroute urbaine qui défigure l'endroit.
Le pont du Japon, sous une autoroute très laide
Je continue à Ginza mais je n'aime pas trop ce quartier, il est trop européanisé à mon goût, on se croirait à New-York ou sur les grands boulevards de Paris. Je marche encore et encore, je passe devant le théâtre Kabuki puis devant le fameux marché aux poissons de Tsukiji mais sans pouvoir y entrer car je ne trouve pas l'entrée ( hein, je suis bête, idiot même? Oui, je sais, je sais, pas la peine d'en rajouter, j'ai assez honte comme ça! )
Bel immeuble Merryl Linch à Ginza
Ginza... pas terrible comme quartier, il n'y a aucune âme!
Le parc Hama Rikyu
A midi je déjeune dans un très beau parc nommé Hama Rikyu. Une fois mon repas terminé je vais sur la presqu'île de Tsukishima en me demandant avec angoisse à quoi elle va ressembler. Il y a sept ans de nombreuses tours étaient en construction dans un quartier encore préservé des folies immobilières, à quoi ressemble-t-il maintenant? Déjà, le pont pour y accéder a été entièrement refait, c'est dorénavant une horreur métallique qui m'emmène vers ce qui restera dans mes souvenirs comme un petit village dans Tôkyô. Toutes les petites maisons au bord de la Sumida ont disparu, rasées et remplacées par des tours sans âme. Je ne reconnais plus rien, on se croirait dans un quartier "normal" de Tôkyô, avec sa station de métro, ses tours, places et croisements... c'est pas désagréable mais ce quartier avait un autre visage il y a sept ans et tout a disparu, ça me rends triste, comme une partie de ma jeunesse qui s'est définitivement envolée. Tout ce qui faisait son charme n'est plus mais je n'abandonne pas si facilement, en cherchant bien, en fouinant à droite à gauche, près de la nouvelle station de métro, je trouve enfin des blocs de maisons individuelles, encore en bois, avec des ruelles si étroites qu'on ne peut y passer qu'à un. Il en reste peu mais j'ai pris suffisament de photos pour les sauvegarder pour l'éternité!
Il n'y a plus que des buildings :-(
Le nouveau pont, dieu qu'il est laid
Et dire qu'avant on avait l'impression de pénétrer dans un petit village
Ah, en cherchant bien on retrouve des traces de l'âme de l'ancien quartier :-)
La journée est loin d'être finie, je vais alors à Daïba, endroit que je n'avais pas vu en 1997 car il devait être en construction à l'époque. C'est une nouvelle île artificielle gagnée dans la baie de Tôkyô sur l'océan. Se trouve là le nouveau siège de la chaîne Fuji TV, construction futuriste sous forme de gigantesque mécano qui, même pour Tôkyô, sort de l'ordinaire. J'aurais aimé le visiter mais le lundi l'endroit est fermé au public. Je remarque une reproduction miniature de la statue de la liberté devant la baie et aussi des avions dans le ciel, l'aéroport d'Haneda étant proche. Ca m'a toujours plu de regarder les avions, une telle impression de liberté s'en dégage. La vue sur la baie de Tôkyô est superbe, notamment avec le Rainbow Bridge, la tour de Tôkyô. Etrange endroit quand même que Daïba, froid, futuriste, déshumanisé. Retour à mon hôtel à Ikebukuro pour me reposer et dîner avant de sortir ce soir à Shinjuku. Aujourd'hui j'aurais quand même fait à pied le trajet Gare de Tôkyô - Tsukishima, ce qui n'est pas rien ( regardez sur une carte, vous verrez! ).
L'immeuble Fuji TV
Le Rainbow Bridge
Donc, à 18H30 je suis enfin à Shinjuku et plus précisemment au Kabuki Cho, véritable coeur du Tôkyô nocturne. Par la sortie Est de la Yamanote on arrive sur une place où trône l'écran vidéo géant Alta et d'où partent deux longues avenues embrasées par des centaines de néons, les Shinjuku Dori et Yasukuni Dori. C'est comme dans mes souvenirs, un endroit gigantesque dédié aux sorties, à la fête, c'est comme Times Square mais puissance 100, les néons couvrent les immeubles, il y a un nombre incalculable de petites ruelles, de restos, de bars, de sex-shops ( le Kabuki Cho est le coin chaud de Tôkyô ). Ce lieu a une concentration de magasins sur 10 mètres qui serait inenvisageable à Paris, la foule aussi est impressionnante, on se croirait dans une fourmillière composée d'étudiants, salarymen... C'est, selon moi, l'endroit à voir impérativement à Tôkyô pour se donner une idée de l'énergie de cette ville et de ses habitants.
Tiens, j'ai retrouvé du côté de Shinjuku ouest la petite rue où des restaurants de yakitoris sont coincés entre des tours; j'avais été frappé en 1997 par cet endroit puisque le vieux Japon populaire du début du 20ème siècle y cotoie le Tôkyô du 21ème.
Paneau de la Yamanote
L'écran géant Alta
Shinjuku la nuit, ses néons innombrables
Plaque murale servant à identifier le quartier
Je me couche tôt ce soir aussi, je suis un lève-tôt mais aussi un couche tôt, à 21H30 je retourne à mon hôtel pour un repos bien mérité. Les sorties en boîte, bars, désolé cher lecteur mais ça n'a jamais été mon truc à l'étranger, en France OK mais à l'étranger j'ai pas envie d'être l'objet de tous les regards ( ben oui, en boîte, à Tôkyô ou à Bangkok, les occidentaux sont pas nombreux et on les dévisage), je déteste ça.
Mardi 13 Avril 2004
A 7H15 je suis dehors, Tôkyô j'arrive!!!!! Sortant de mon hôtel je croise des dizaines de lycéennes en uniformes bleu marine, jupes plus ou moins courtes et, bien sur, en socquettes blanches :-) Ces socquettes m'avaient bien marqué en 1997 et, après des recherches sur le web, j'ai découvert qu'on les appelle Loose socks ( pour en savoir plus, voici un article que j'ai rédigé Loose socks, les fameuses chaussettes tombantes des japonaises ); la journée commence bien, quoi de plus japonais que les lycéennes en uniformes :-)
Je file ensuite à Ebisu voir la Garden Place. Cet endroit a été créé de toute pièce et sonne assez artificiel mais s'y trouve la réplique d'un château français, transformé en restaurant, une immense verrière protégeant un petit jardin et une grande tour récemment construite. Le tout donnant quand même un air original à l'ensemble.
Après avoir pris quelques photos je rentre à l'hôtel me vêtir un peu plus chaudement car entre hier et aujourd'hui le thermomètre a pas mal chuté. Bon, je suis maintenant protégé du froid, je vais alors à Ueno visiter son fameux zoo : lions, tigres, gorilles et un aigle majestueux, avec une noblesse dans le regard et un port de tête... il était fascinant, que c'est triste de voir le roi des cieux prisonnier de la terre. J'ai été impressionné aussi par la cage aux lions car on est séparé d'eux que par une vitre qui fait seulement quelques centimètres d'épaisseur; les voir si proche de nous est une expérience à vivre absolument, d'autant qu'une lionne faisait les cent pas devant nous, collés à cette vitre.
Impressionnant!
Ok, maintenant direction Roppongi avec la célèbre Tour de Tôkyô, plus haute que la tour Eiffel mais, n'en déplaise à nos amis japonais, elle est loin d'être aussi belle, notamment à cause de ses couleurs rouge et blanc du plus mauvais effet. Du haut de la tour vous avez une vue superbe sur Daïba, la nouvelle presqu'île artificielle et, à ma grande surprise, je vois qu'une nouvelle tour a été construite dans le quartier, elle s'appelle Mori Tower, située à Roppongi Hills. Le temps était couvert mais une chose elle est visible, cette ville n'a pas de fin! Impossible de voir ses limites alors qu'en haut de la tour Eiffel on voit facilement les délimitations de notre capitale.
Daïba vu depuis la tour de Tôkyô
Le nouvel immeuble Mori Tower
J'ai vu Tôkyô de haut, maintenant direction Roppongi proprement dit pour voir cette nouvelle tour. J'apprends alors que le mot "Roppongi Hills" désigne un complexe immobilier construit après mon premier voyage. J'avoue être impressionné par sa tour centrale, la Mori Tower, peut-être la plus belle de tout Tôkyô. De son esplanade, on a une vue à couper le souffle sur la tour de Tôkyô.
Après je vais à Ikebukuro, à la librairie Junku Do. Pour ceux que ça intéresse, elle est située près de la sortie sud de la gare. Grand bien m'en a pris car j'ai trouvé des choses passionnantes, à savoir des cartes du métro et réseau ferroviaire de Tôkyô en anglais et japonais et un plan très détaillé de la ville. Cette gigantesque librairie occupe neuf étages et explose en nombre de livres la FNAC des halles qui est quand même la plus grande de France; plus qu'une librairie généraliste, on croirait une fusion de plusieurs librairies spécialisées! Je vous conseille vivement d'aller y faire un tour.
L'énorme librairie Junkudo d'Ikebukuro
Mercredi 14 Avril 2004
Ce matin, visite de Shinjuku de 10H00 à 14H30. Je commence par la partie ouest c'est à dire celle des gratte-ciels. Bien sur, à tout seigneur tout honneur, ma première visite est pour la mairie de Tôkyô. Ce batiment imposant, construit par Tenzo Tange, est immanquable avec ses deux tours jumelles. Je monte dans l'observatoire situé dans la tour nord pour admirer encore et encore Tôkyô de haut, on ne s'en lasse pas. Ensuite petit détour par le NS Building qui a la particularité d'être creux en son centre ( du plancher on voit directement son plafond ), à noter aussi la présence dans son hall d'une horloge géante. Je finis ma visite de Shinjuku ouest par le Shinjuku Center Building qui possède au 53ème étage un observatoire. Cette partie de Shinjuku est très intéressante mais elle est assez froide, à l'image de sa mairie alors que toute l'énergie est plutôt localisée dans sa partie est et plus précisemment dans le Kabuki Cho, le quartier chaud de Tôkyô.
Je l'aime beaucoup celui-là avec sa base s'élargissant
Avant hier j'ai visité cette partie de nuit mais la voir le jour est bien aussi, il ya moins de monde, on y circule plus facilement. J'ai beaucoup aimé la Golden gai, un petit ensemble de quatre, cinq ruelles de 50 mètres, constitué de bars et restos, anciennement quartier homo de Tôkyô. Il y a sept ans je l'avais visité de nuit et c'était un endroit quasi désert même si on entendait quelques conversations issues des établissements mais de jour c'est totalement diférent. Par exemple c'est beaucoup plus coloré et nombre de plantes déposées dans la rue donnent un aspect très nature à cet endroit. Détail amusant, les bars sont si petits dans ce quartier que beaucoup d'objets et ustensiles comme casier à bouteilles et échelles sont directement dehors et pas dans les magasins. Amoureux des films d'Ozu, cet endroit est pour vous, vous y retrouverez les petites ruelles de ses films des années 50.
Après une bonne sieste réparatrice je vais me promener de nuit dans le quartier résidentiel d'Ikebukuro, je ne cherche rien de précis, je me laisse guider par mon instinct, l'envie de découvrir un endroit non touristique, correspondant au "vrai" Tôkyô. Cet endroit est aussi agréable qu'il y a sept ans, les maisons individuelles font un étage, elles sont entassées les unes à côté des autres comme dans les dessins animés qu'on voit en France et pourtant quel calme, on se croirait dans un village. Je flane à droite à gauche, sous le ciel étoilé, sans but, perdu dans mes pensées en me disant "Mais qu'est-ce qu'on est bien ici, ça ferait une retraite dorée...". Finalement j'arrive à l'autoroute indiquant la fin de ce quartier que j'affectionne tant. J'ai tellement aimé cette marche, sous une légère pluie, que, rebroussant chemin, je dépasse mon hôtel pour aller traîner du côté du Sunshine 60, histoire de prolonger cette ballade.
Ce quartier est très agréable le soir, quand il est quasi-désert
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