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Mon amour pour le Japon et Tôkyô
23 janvier 2016

Culte du phallus au Japon - Newlook N°13 Septembre 1984

 

 

 

 

 

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Le numéro 13 de Newlook de septembre 1984 publiait un article très intéressant sur les cultes de la fertilité au Japon et plus particulièrement le culte du phallus. Il contient nombre d'images vraiment étonnantes pour des occidentaux, notamment des sexes masculins géants en bois que les fidèles font défiler dans les villes.


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"CULTE DU PHALLUS

200 MILLIONS DE FIDELES

Les Japonais sont les plus religieux des hommes : 200 millions de pratiquants pour 120 millions d'habitants. Autrement dit, la plupart des Japonais vénèrent plusieurs dieux. Le 15 février, cent mille porteurs de phallus (postiches) pénètrent Yokotè à la recherche de « nids de bonheur ». Si la rencontre du principe mâle et du principe femelle est bonne, le riz sera turgescent. Le Japon est éternel."

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"LES JEUNES MÈRES BERCENT DES PHALLUS EN BOIS

Les femmes en kimono se mêlent aux hommes lors de la fête de la Fertilité de Komachi-City, dans l'île de Honshu. Chacune d'entre elles materne un phallus en bois comme s'il s'agissait de nouveaux-nés."

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"Un membre viril en érection est porté à travers la ville par des adorateurs imbibés de saké. Ceux-ci sautillent pendant des heures en répétant inlassablement « Yo-l-Cho » (« Oh hisse! »)."

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"LE TEMPLE SACRÉ ABRITE UN VAGIN EN ÉBÈNE

Un sexe de femme en ébène trône au milieu de dizaines de phallus offerts par des adorateurs. Ce n'est pas la vitrine d'un sex-shop nippon mais le « trésor» du temple de la fertilité de Kawasaki. A l'extérieur, deux fidèles masculins"

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"LE CODE DE LA FÉCONDITÉ EN 12 IMAGES LICENCIEUSES

en état d'ébriété avancée se laissent aller à des jeux que la morale nippone réprouve. Ces « retables » (ci-dessous) qui ornent les murs du temple de la Fertilité de Kawasaki figurent les diverses variantes de la fécondation..."

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"LES VIEUX IMPLORENT LE DIEU DE LA FÉCONDITÉ

LE DIEU DANKON: UN PHALLUS DE 4 MÈTRES DE LONG

Deux sexagénaires caressent un gland de bois afin d'obtenir une nouvelle vigueur sexuelle (à gauche). Dans la petite ville de Tagata, chaque dernier dimanche de mars est consacré à la fête de la Fertilité (ci-dessous). La foule en transe se"

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"presse. au passage du dieu Dankon (l'Homme-Racine), un phallus en bois massif long de 4 mètres. Le « dieu » recouvert d'un petit dais, est transporté par vingt-cinq prêtres chevronnés d'un temple à l'autre. Dans les rues des échoppes proposent aux enfants gourmands diverses sucreries « phalloïdes » (à droite)."

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"LA BANNIERE ANCESTRALE EN TÊTE DU CORTÈGE

Cette bannière vieille de plusieurs siècles n'est sortie du temple de Komachi-City qu'à l'occasion de la fête de la Fertilité. A Inattari, dans la presqu'île de Izu, les femmes exhibent leur propre phallus. Celui-ci est transporté du port jusqu'à la place du village où, au rythme des tambours, une danse sacrée simule le coït. A la fin de la journée, le phallus est rangé dans un coffre du temple après avoir été caressé longuement par chaque femme présente.

LA DANSE SACRÉE SIMULE LE COÏT

LES FEMMES D'INATTARI EXHIBENT LEU PROPRE PHALLUS"

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"L'HÔTEL ABRITE UN MUSÉE ÉROTIQUE

Le délire : dans cet hôtel de Izu, le propriétaire expose sa collection de phallus multicolores. D'honorables pdg se recueillent devant un petit temple (au centre) «donnez-nous aujourd'hui notre gain quotidien!» Ces phallus de pierre (à droite) témoignent de la persistance d'un mythe millénaire.

EN FEVRIER YOKOTÈ DEVIENT UN GIGANTESQUE LUPANAR RELIGIEUX

C'est le seul culte universel des Arandas (Newlook n° 11) aux Lapons en passant par la Grèce antique, tous les peuples ont adoré le phallus. Les Grecs qui croyaient à n'importe quoi pour être sûrs de ne rien rater, ont ainsi adoré quatre virilités (Ithyphallos, Orthanès, Conisalos et Tychon) avant de faire de Priape le dieu le plus répandu dans sa perpétuelle érection. La grande chance de Priape est sa parfaite humanité ce n'est pas un satyre aux pieds de bouc, c'est de l'homme pur jus. C'est le seul (petit) dieu dont l'image de marque n'a jamais bougé. Alors que la carrière de ses camarades du panthéon connaissait bien des aléas et des chutes de popularité, Priape tenait bon son cap. Même sa mère Aphrodite l'a renié ce déclassement social s'est répercuté dans l'inconscient collectif. Priape est devenu le saint patron des jardins. Taillé dans le plus vulgaire figuier —ce n'est pas un hasard-Priape protégeait les petites cultures potagères, les modestes récoltes, il préservait aussi du mauvais oeil, et faisait fuir les voleurs. Les malandrins étaient implicitement menacés de violences sexuelles s'ils franchissaient les bornes de la propriété. Comme on le voit, loin d'être un agent subversif d'un panthéon obsédé sexuel, Priape défendait la famille et la propriété conventionnelles. C'est la forme antique de Guignol, gare au gourdin! Pour amadouer Priape, pour l'alerter, on déposait des fruits en cire, pour qu'il donne — par mimétisme — de vrais fruits d'une taille et d'une fermeté exemplaires. L'ombre du pénis sacré devait arrondir les pêches, durcir les olives, gonfler les courges. Cela s'appelle de la prophylaxie. Cette permanence d'un dieu inamovible et inflexible a connu des manifestations extrêmement curieuses. Un frère lai cistercien (ceux qui n'étaient pas prêtres et qui faisaient marcher la boutique) se désespérait de voir mourir ses moutons et ses biques. Ce bon chrétien aurait dû invoquer les saints qui peuplent le paradis. A moins qu'il ne l'ait fait en pure perte? Il y a pourtant de très bons spécialistes des épidémies animales comme saint Roch pour ne citer que lui. Que s'est-il passé entre le Ciel et le couvent? En tout cas, le bon frère oublia son chapelet, et construisit en figuier véritable un Priape superbe qui ramena la santé sur les têtes frisées. Cela est parfaitement authentique la scène se passe en 1268 à Lanercost. On ne sait ce qui advint du bon berger.

Avant de filer au nord du Japon pour de semblables cérémonies, précisons que l'extraordinaire vogue de la figue dans le vocabulaire italien des conducteurs machistes vient du matériau des statues de Priape le figuier, Aristophane emploie l'expression « cueillir les figues » pour désigner l'accouplement.

2 400 ans plus tard, le culte du Phallus connaît un intérêt parfaitement actuel. Les fêtes de la fertilité attirent chaque année plus de cent mille personnes à Yokotè dans le Japon"

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"encore sous la neige. Le 15 février c'est le Nouvel An lunaire. Un petit Nouvel An particulièrement célébré dans cette préfecture d'Akita où, pendant trois mois, les rizières sont couvertes de neige. Côté mer du Japon, la couche peut atteindre six mètres d'épaisseur, ce qui explique l'inquiétude des masses laborieuses. Pendant quatre mois, des nuages épais comme des ciels de cyclones, empêchent toute lumière de filtrer. L'angoisse existentielle est telle qu'elle a inventé et maintenu la plus étrange fête du phallus qui soit. Bourgade paisible nichée dans le méandre d'une rivière murmurante, Yokotè devient un prodigieux lupanar (religieux). Sur la carte touristique cela s'appelle le festival des Bonten, équivalent japonais de Brama, dieu hindou de la création. Dès le premier jour, dans l'atmosphère glaciale réchauffée au saké, cinquante-quatre groupes de quarante personnes se réunissent devant l'école. Chaque corporation constitue sa « force d'invocation ». Les employés du gaz, ou les habitants du quartier des « Cent Fleurs » portent des vêtements liturgiques vestes trois-quarts taillées sur le modèle des kimonos aux couleurs du « club ». L'autre uniforme est la bouteille de saké deux litres. La Sibérie n'est pas loin. Chaque groupe brandit une chose longue, raide, violemment décorée. Ces faux mâts de cocagne sont les Bonten. Ces perches de deux mètres de long sont évidemment des ithyphalles, membres d'un concours de beauté qui ne rapporte que 10 000 yens aux vainqueurs! Juste de quoi acheter quatre bouteilles de saké. L'enjeu est tout autre. L'extraordinaire excitation qui s'empare des participants est d'ordre cosmique. C'est la fête de la fertilité, la fécondité révélée. Chaque Bonten porte tous les éléments du vocabulaire des formes de la religiosité japonaise. Sur ces trésors millénaires peuvent se greffer, sans limites, tous les trésors de l'imagination contemporaine. Pour juger cette réussite qui attendrira les dieux, le jury écoute les cris de bonheur ou d'horreur des spectateurs. Et les enfants sont noyés sous un déluge de gâteaux de riz qui doit provoquer l'abondance des prochaines récoltes. Dans la rue, les fidèles tombent la veste, le vent froid fouette les chairs blêmes l'excitation est à son comble et le saké demeure le plus loyal ami des amis du phallus. Jusqu'à ce que l'ivresse fasse tituber la forêt de phallus prophylactiques qui vont s'introduire dans les fils électriques — erreur qui se ramollisent pliés sur le sol désastre. Malgré les sandales de paille de riz qui mordent dans la neige, les fidèles titubent. La nuit les apaise. Dès le lendemain, la fureur sacrée du dieu générateur les reprend. Ils escaladent la montagne sacrée cinq kilomètres pour vivre enfin dans l'intimité d'un sanctuaire réceptacle qui symbolise la féminité. Les Bonten, phallus alors déplumés, ne portent plus qu'une coiffe symbolique, mais le rite est accompli.

C'est le sprint final, les prêtres détalent dans le raidillon enneigé en hurlant « Jo Yasa, Jo Yasa » « détruisons les mauvais esprits ! » « Chassons les. Le grain germera... »

La fête de Yokotè n'est qu'une des composantes de la religiosité japonaise. Un Japonais pratique toujours sa religion et celle du voisin. L'ordinateur n'a rien changé au pays des samourais les dieux n'ont pas été détrônés.

« La raison est trompeuse, toute existence n'est qu'une illusion et c'est uniquement par la voie directe du coeur que nous serons illuminés et nous entrerons en contact avec Dieu. » Voici, résumée, la théorie qu'enseignait le bouddhiste Bodhirdharna dès le 6e siècle, théorie qui fait aujourd'hui le plein au Japon. Les Japonais ne jurent plus que par le Zen. Mais ces adeptes ne sont pas tous des volontaires. En fait, c'est plutôt grâce ou à cause de leurs employeurs que les Japonais deviennent des prêtres par intérim. « Sord », une très importante entreprise d'ordinateurs par exemple, envoie tous ses nouveaux effectifs se recueillir une semaine par an dans un cloître Zen, et la multinationale « Kyowa Hakko » ordonne à ses employés un entraînement annuel de trois jours de méditation. Au programme exercices de méditation et coups de bâtons pour les distraits, plusieurs cours sur la religion et sur le respect dû aux supérieurs, discours de patron (Suite page 142)"

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"CULTE DU PHALLUS

(Suite de la page 99) sur des sujets aussi divers que « pourquoi je suis fier d'être Japonais » et « que signifie être un homme d'affaires japonais. » Après le lavage de cerveau, tous les participants prendront un bain commun. Le dernier jour, un grand patron industriel s'adresse aux « volontaires » et les conjure de mettre toute leur énergie dans l'entreprise. Les grands prêtres du cloître recevront en guise de remerciement une somme généreuse avant de donner leur bénédiction. La symbiose entre l'église et le commerce est exemplaire.

« L'attitude des Japonais envers la religion est un des grands secrets de leur réussite économique, ce que les Occidentaux n'ont toujours pas compris », explique le professeur Masao Takatori. Les statistiques prouvent que le Japon est la nation la plus religieuse du monde on trouve dans ce pays, tous les deux kilomètres carrés, soit un temple bouddhiste, soit une église, ou soit un « Torii », (« porte paradisiaque »). 98 millions de Japonais pratiquent le culte du shintoïsme, la religion du pays. 88 millions sont bouddhistes, un million de chrétiens et 15 millions vénèrent d'autres dieux. En gros, 200 millions de croyants pour une population de 120 millions d'habitants! Ce miracle statistique est dû au fait que les nippons appartiennent souvent à plusieurs religions à la fois.

La plupart d'entre eux sont baptisés shintoïstes, ils se marient traditionnellement en kimono de mariage, ou alors de plus en plus fréquemment « à la chrétienne » pour la belle robe blanche de la mariée. En revanche, ils préfèrent mourir bouddhistes, parce que ce dieu apporte plus de consolation dans les moments difficiles. Le christianisme n'est pas du goût des Japonais. Ils n'aiment pas les promesses incertaines et ne tolèrent pas qu'une religion se dise absolue. Le shintoïsme est inspiré d'une légende, selon laquelle le Japon est unique et représente le commencement et la fin du monde, et que les empereurs japonais sont de descendance divine. Cette religion est très nationaliste, chacun doit se soumettre à l'intérêt de la nation guidée par. le « Dieu-empereur », à qui l'on doit une obéissance inconditionnelle. Inconditionnelle au point que l'on retrouve dans la langue japonaise la même racine pour le mot « Matsuru » (vénérer) et le mot « Matsurigoto » (gouvernement). Le bouddhisme, deuxième grande religion au Japon, est lui-aussi très favorable aux classes dirigeantes, toutefois dans sa version nippone. Ces deux grands courants religieux ne se sont jamais affrontés. Au contraire, ils se sont rapprochés au fil des siècles shintoïsme et bouddhisme ont toujours considéré que leur devoir était avant tout de garantir l'existence de l'État. Lorsque le Japon prit le chemin du fascisme et du militarisme, les deux églises n'hésitèrent pas à accorder leur bénédiction aux raids japonais! Pis des prêtres shinto prêchaient sans réserve la haine de l'adversaire et incitaient les guerriers nippons au sacrifice total, pour en faire des kamikazes. Après la guerre, en 1946, les Américains imposèrent au Japon la séparation de l'Église et de l'État, mais ils n'osèrent pas démettre l'empereur de ses fonctions, craignant des révoltes dans le pays. Ils ont ainsi contribué à  sauvegarder l'unité nationale des Japonais, mais aussi enrayé toute auto-critique des responsables.

Car le « Dieu-empereur » avait tout de même signé tous les ordres de guerre et cautionné les crimes les plus horribles, laissant croire aux Japonais que cette guerre apporterait le bonheur au peuple. Aujourd'hui encore, toute résistance anti-fasciste est considérée comme un acte antinational. Aucun criminel de guerre n'a jamais été cité devant un tribunal japonais. Bien au contraire. En 1957 Monsieur Nobu-suke Nishi, un ancien membre important du Cabinet de guerre, devint Premier ministre du pays.

Les guerriers d'hier sont désormais les soldats de l'économie d'aujourd'hui. Un nouveau dieu a fait son apparition au pays du soleil levant le matérialisme.

Les Nippons, pour expier leurs péchés, ont recours à une cérémonie particulière ils se rassemblent au bord d'un fleuve et après avoir inscrit sur un morceau de papier leur nom et l'identité de leur sexe, jettent celui-ci à l'eau, accomplissant ainsi un acte d'épuration. 95 % des Japonais se réunissent la veille du Nouvel An pour fêter le « Hatsu-Modo », le premier pèlerinage shintoïste de l'année. La fête bouddhiste « Ura-bon » réunit, au mois d'août, 90 % de la population pour célébrer la visite annuelle des esprits. Dans la plupart des foyers japonais on trouve, à côté de la télévision, du magnétoscope et de la chaîne hi-fi, un autel, car les croyants voient partout des « Kami », des êtres divins. Il ne faut surtout pas déposer des ustensiles tranchants sur la cuisinière, cela pourrait fâcher le Dieu des cuisinières, et pour le Dieu des toilettes on fait brûler un petit lampion afin de chasser les esprits qui sentent mauvais! Les Japonais sont très superstitieux, le chiffre quatre est un signe de mort, il n'existe donc- pas de chambre numéro quatre dans les hôpitaux. Trouver une aiguille à coudre cassée est un signe de chance, tandis qu'une main gauche qui démange signifie méfiance. Beaucoup d'hommes d'affaires ont également l'habitude de faire bénir leur bureau lorsqu'ils s'installent dans de nouveaux locaux.

« Coca-Cola-Japon » a même fait venir un prêtre pour bénir les réclames en néon du bâtiment. Du berceau au cercueil, les prêtres sont toujours de la fête et s'en portent plutôt bien. Pour un baptême ils demandent en moyenne 450 francs. Les mariages sont encore beaucoup plus chers! Quant aux enterrements, ils sont presque inabordables, c'est pourquoi un supermarché de Tokyo propose des soldes, emplacement et cercueil compris. Avec un apport personnel de 16 000 francs et vingt mensualités de 2000 francs, on s'assure une place pour l'éternité. « Devenez religieuse pour un jour! », c'est l'offre spéciale de l'office du Tourisme de Kyoto, qui pour 300 francs environ, organise une visite dans un cloître bouddhiste, avec possibilité de se travestir en religieuse et de poser ainsi pour la photo souvenir.

Mais en vérité ces excès cachent une crise profonde que traverse la société nippone. De plus en plus d'enfants s'effondrent moralement sous la pression que leur fait subir le système de réussite forcené du Japon d'aujourd'hui. Si bien que des"

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" « explosions » humaines secouent l'édifice de l'école primaire, plus fragile que le secondaire ou le supérieur. L'an dernier, 1 850 instituteurs ont dû être hospitalisés à la suite d'agressions commises par leurs élèves à bout de nerfs et la police estime qu'un cas sur cinq seulement fait l'objet d'une procédure. Le banditisme, par ailleurs deux fois moins important qu'en Europe, est, dans trois agressions sur quatre, le fait de moins de 25 ans. Certains spécialistes se demandent maintenant combien de temps la paix sociale du pays pourra être ainsi maintenue.

C'est pourquoi de nombreuses sectes proposent des programmes extrêmement poussés de sauvetage de cette société, comme se propose de le faire la secte bouddhiste « Soka Gakkaï (« Société pour la reconquête des valeurs nationales »). Non seulement elle compte plus d'un million et demi d'adhérents, mais elle contrôle et finance également son propre parti politique, le « Komeito » (Politique propre). Celui-ci a même atteint le score de 9 % des voix lors d'une consultation électorale, et est devenue l'une des principales composantes de l'opposition. Pour le moment, la démocratie japonaise ne semble pas menacée, mais on ne peut exclure un retour idéologique a tendance ultra-nationaliste.

Les menées d'extrême-droite sont très visibles à Hiroshima, la ville symbole. Yukihiro Takoda, que l'on surnomme le « prêtre-ordinateur », a développé un système informatique qui diffuse des messages religieux. Les 3500 membres de sa secte sont fichés et toutes leurs activités sont surveillés par un dispositif de caméras placées partout à l'intérieur de son cloître. M. Takoda est au courant de tout, surtout du montant des oboles versées sur son compte. Big Brother is watching you!

Herbert Uniewsky"
 

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