Dans les arcanes de Hokuto No Ken l'héritier de l'apocalypse : livre sur "Ken le Survivant"

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Le livre "Dans les arcanes de Hokuto No Ken l'héritier de l'apocalypse" est un ouvrage consacré entièrement au manga connu en France comme "Ken le Survivant". Je ne ferai pas de longs discours, mais plutôt une liste de ses points forts et points faibles.

Attention, même si la partie "Points faibles" est plus imposante que celle des "Points forts", cet ouvrage est un "MUST READ BOOK" pour tout amoureux de Ken, mais aussi des mangas en général, tellement vous apprendrez de choses.


Auteurs : Paul GAUSSEM et Guillaume LOPEZ
Date de sortie : juillet 2023
Nombre de pages : 250
Taille : 25 * 17 cm
Éditeur : 03rd - Third éditions
Prix : 24,90€



Points forts

• beaucoup d'anecdotes sur le manga, l'anime et les auteurs
• les mangas, séries animés, films, OAV et jeux vidéos de la franchise "Hokuto no Ken" sont traités : cela permet de bien explorer l'univers de Ken
• une plongée dans le monde du manga des années 80 et 90, âge d'or des BD papier avant l'arrivée d'Internet
• des biographies passionnantes et détaillées de Tetsuo Hara et Buronson
• un boulot énorme, titanesque, qui force le respect; la passion des auteurs transpire à chaque page
• bibliographie généreuse en fin de volume (cinq pages pour aller plus loin!)

Points faibles

• aucune image, aucun dessin, aucune capture écran! QUE DU TEXTE!!!!! Pour un livre consacré à un manga et à un anime, c'est paradoxal puisque ce sont des arts visuels. Ceux qui ont déjà lu les livres de "Third éditions" ne seront pas surpris, c'est la signature de l'éditeur.
   
• aucun index
   
• le sommaire aurait pu être plus détaillé
   
• manque de tableaux synthétiques
       - sur les différentes écoles d'arts martiaux, que ce soit pour les évolutions du Hokuto, les écoles du Nanto, le Gento et quel est le rôle précis des unes par rapport aux autres
       - sur les relations entre les personnages; un arbre généalogique serait le bienvenu, car les vrais frères de Ken ne sont pas ceux que l'on présente comme tels pendant la première série
   
• trop de pages sur l'histoire en général de l'animation japonaise et des mangas plutôt que de se focaliser sur "Hokuto no Ken"; les auteurs se dispersent beaucoup trop par moment
   
• quasiment aucune information sur l'empire céleste. Lynn a une sœur jumelle, nommée Lui, prisonnière de Jako. C'est elle l'empereur céleste, mais nous n'en saurons pas plus, comment cet empire est composé, quelle est son histoire... dommage, car le rôle du Gento est justement de protéger la vie de l'empereur.
   
• pas d'analyse psychologique fouillée de Ken, à part un soi-disant rapport à l'amour un peu tiré par les cheveux. Ken est bien le héros de ce manga, mais je le vois plus comme un anti-héros qu'un nouveau Jésus-Christ venu sauver les pauvres. Ce qui m'avait frappé à plusieurs reprises, c'est que Ken ne se presse que rarement pour sauver les gens du peuple. Quand ceux-ci sont menacés, Ken marche lentement vers l'ennemi (qui parfois a eu le temps de tuer ses cibles), le tue, mais il ne court pas, il ne perd pas son masque flegmatique, il fait cela presque cela par obligation, comme si ces vies lui importaient peu. En revanche, on le verra courir à grande vitesse quand il s'agira de sauver ses amis Rei, Mamiya ou Toki. Ken est un héros ambigu, solitaire, tuant de manière violente et cruelle; c'est une sorte de Dr Jekyll et Mister Hyde, fréquentable à vos risques et périls.
   
• pas d'étude détaillée sur la publication en France de Ken et c'est bien dommage. La première édition, catastrophique de "J'ai Lu", était faite visiblement à la va-vite, sur du papier de mauvaise qualité, avec une qualité d'impression très quelconque. Les auteurs auraient pu interroger les responsables de l'époque pour avoir leur témoignage sur l'édition des mangas en France dans les années 90.
   
• rien sur la légende urbaine disant que l'anime de Ken, hyper violent, était diffusé à la télé japonaise non pas à l'heure des enfants/ados, mais tard le soir, vers 22h00. Cette histoire fait suite aux polémiques sur la violence du titre, disant que Dorothée n'aurait jamais dû diffuser cette série à une heure de grande écoute dans le Club Do. Cette légende, fausse, est tellement connue en France chez les otakus, qu'il y avait même eu, à l'époque de Nolife, une mise au point dans une émission comme quoi l'anime était, vraiment, diffusé au Japon à une heure de grande écoute et non pas la nuit.
   
• pas assez d'analyses profondes; je sais, c'est dur comme remarque, mais regardons les exemples ci-dessous basés sur des articles tirés de ce même blog
       - la stature des personnages, parfois démesurée, est traitée, mais c'est juste un survol... il y a tout une symbolique de la taille des hommes, des animaux, des objets également dans ce manga et je vous laisse lire cet article pour y voir plus clair "Ken le survivant et les géants" http://japon.canalblog.com/archives/2019/09/06/37616382.html. On pourrait même faire un parallèle entre le monde de Ken et la mythologie grecque avec ses combats contre les géants, les titans, les hécatonchires, ces monstres représentant la force brute, la barbarie avant que n'advienne un monde plus civilisé avec Zeus, Héraclès, Thésée... ou Ken :-)
      
       - mon article "Ken le survivant (Hokuto no Ken) : les brutes ridicules et la honte capillaire" http://japon.canalblog.com/archives/2020/11/28/38677682.html démontre que plus les ennemis sont puissants et bêtes, plus ils sont immenses MAIS plus aussi ils s'habillent n'importe comment et, de plus, avec des maquillages ridicules (il y a bien sûr des exceptions); c'est quand même une des premières choses que l'on voit dans cette série, cet aspect grotesque et infantile des méchants de base
  
       - le manga Ken est réputé pour le détail de ses dessins, le soin particulier apporté aux décors, à l'anatomie des combattants, aux costumes aussi; voir le scan ci-dessous "Une détermination sans faille" pour comprendre cette origine. MAIS, un point qu'y m'avait tout spécialement impressionné dans cette oeuvre, ce sont les nuages, les horizons avec leurs dessins hyper précis. J'en avais bien sûr fait un article sur ce même blog "Ken le survivant et les trames des nuages" http://japon.canalblog.com/archives/2016/03/05/33469912.html
  
       - on lit que Tetsuo Hara a redessiné de nombreuses pages pour l'édition Perfect ou Ultimate de sa série phare. Ça, c'est un point qui m'intéresse particulièrement : pourquoi redessiner des cases, ça répond à quel besoin : cases mal dessinées à l'origine, erreurs à corriger, auto-censure à cause du politiquement correct...? Voir cet article où je donnais plusieurs  exemples tirés du manga "Ken le Survivant" "Plusieurs éditions VF du même manga : surprises, surprises..." http://japon.canalblog.com/archives/2012/01/29/23366564.html
   
• rien sur l'ENOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOORME monstre orange du générique de début. Non, ce n'est pas Casimir, on se calme, mais cette créature... quel combat magnifique cela aurait fait mais finalement ce monstre n'apparait ni dans le manga ni dans la série... énorme déception pour l'ado que j'étais!

Regardons maintenant quelques extraits du livre.


Sommaire

Des infos très intéressantes sur les créateurs de la série ; j'ai encadré en rouge ce qui me semblait le plus important sur la page.

Des infos sur le travail d'un mangaka dans les années 70/80

Ce que j'attendais : des résumés sur l'histoire deux fois millénaire de "Ken le Survivant".

Impossible de parler de l'animé de "Ken le Survivant" sans s'attarder sur la VF du Club Dorothée des années 80/90; délirante ou insultante, par rapport à la série japonaise, à vous de juger.