Mishima: A Life in Four Chapters : film de 1985 de Paul Schrader sur l'écrivain Yukio Mishima

Pour voir les images en pleine définition, faire avec la souris "Clic droit/ouvrir le lien dans un nouvel onglet".


Notes liées dans mon blog : Liste articles cinéma japonais



Source Wikipédia : "Mishima (Mishima: A Life in Four Chapters) est un film américano-japonais réalisé par Paul Schrader et sorti en 1985. Il s'agit d'un film biographique sur l'écrivain japonais Yukio Mishima, interprété par l'acteur Ken Ogata. Y sont mis en scène des chapitres inspirés de trois romans : "Le Pavillon d'or", "La Maison de Kyôto" et "Chevaux échappés".

Le film est présenté au festival de Cannes 1985 où il obtient le prix de la meilleure contribution artistique. Le film reçoit des critiques plutôt positives, mais ne rencontre pas le succès commercial."

Ce film est assez délicat à suivre, car y alternent différentes scènes :
          - la dernière journée de Mishima
          - des flashbacks sur sa vie, depuis son enfance
          - des extraits de ses romans les plus emblématiques


Les quatre parties du film correspondent à autant de romans

Celui-ci, écrivain très japonais dans l'âme, habitait pourtant une maison de style occidental prononcé; kitsch diront certains...

Enfant, Mishima a été kidnappé par sa grand-mère afin qu'il s'occupe d'elle, car trop malade pour vivre seule.

Une fois morte, l'enfant rejoindra sa mère. Mais le mal est fait, Yukio est devenu un enfant faible, lâche, incapable de se comporter normalement avec ses camarades de classe.

Ses premiers émois érotiques, en voyant un tableau représentant Saint-Sébastien, martyrisé par les romains et tué par des flèches.

Séquence de son roman "Le pavillon d'or"; à noter l'apparition du mythique Chishû Ryü, l'acteur fétiche d'Ozu, comme moine bouddhiste.

Mishima, pourtant ultra-nationaliste, réussira à éviter la conscription sur un diagnostic erroné de maladie contagieuse.

Le voici avec ses acolytes, le dernier jour de sa vie. Il se rend au quartier général des forces d'auto-défense japonaise pour y accomplir son grand-oeuvre : la mise en scène de son suicide et sa répercussion mondiale.

Après la guerre, Kimitaké Hiraoka devient rapidement un écrivain reconnu dans son pays.

Dans les années 50, Mishima découvre la Grèce. Il sera bouleversé par ce pays, par son soleil surtout qui le remplit d'énergie et lui donnera envie de se sculpter un corps via le body-building.

"La maison de Kyôko"; livre très sombre, nihiliste, tournant autour du thème de l'auto-destruction.

Un individu masqué... le masque est vital pour comprendre la psyché de Mishima

Mishima sera toujours obsédé par son image, que ce soit à l'étranger ou dans son pays. D'où le nombre de portraits artistiques de lui, plus ou moins scandaleux.

Mishima en Saint Sébastien; une image iconique de l'écrivain.

"Chevaux échappés", le tome 2 de la tétralogie "La mer de la fertilité"

Source Wikipédia "La Tatenokai (楯の会, "Société du bouclier") est une milice privée fondée par Mishima le 5 octobre 1968. Son objectif est de protéger et de défendre les valeurs japonaises traditionnelles, de servir l'empereur du Japon et de contribuer à la restauration de son pouvoir et de son statut divin, abrogés par la Constitution du Japon de 1947. Ses membres sont de jeunes hommes issus d'un obscur journal étudiant nationaliste."

Mishima est fier de cette milice, sa petite armée; lui qui a échappé à la deuxième guerre mondiale, il peut rattraper sa "lâcheté" lors de l'examen médical; jugé comme trop malade pour servir son pays, il n'a pas eu le courage de démentir le docteur.

Deux points importants :
          - les membres ont un uniforme militaire superbe, dessiné par Mishima et le propre couturier du Général de Gaulle!
          - les personnalités et journalistes étrangers s'intéressaient à cette petite armée si exotique; ce qui ravissait Mishima, toujours soucieux de son image et de sa gloire

Le 13 mai 1969, Mishima est invité par des étudiants de l'université de Tôkyô à débattre. Ce sont des communistes alors que Mishima est un nationaliste, voir un fasciste. Le débat durera quatre heures et l'écrivain/soldat, seul, s'en sortira splendidement selon les observateurs.

Création incroyable du Mishima artiste, écrivain, guerrier, cinéaste et acteur : son film "Yûkoku, Patriotisme, Rites d'amour et de mort". Je vous renvoie vers cet article pour plus de détails http://japon.canalblog.com/archives/2007/04/21/4697178.html. En résumé, il s'agit d'une répétition de son suicide.

Lors des conférences de presse, Mishima ne cache pas son plaisir que tant de monde s'intéresse à sa mort. Sur la deuxième image, on dirait que le Soleil irradie Mishima, déjà rayonnant devant le portrait de son suicide (à ce moment, il sait déjà comment sa vie finira).

Le 25 novembre 1970, Mishima tente un coup d'État avec quatre de ses hommes. Il exige de parler aux troupes, tente de les convaincre, mais ceux-ci ne veulent pas de cette idéologie nationaliste, celle qui a provoqué la seconde guerre mondiale en Asie.

Ayant échoué, Mishima décide de se faire Seppuku; le film se termine sur la fin des personnages de trois des romans traités.

"Le Soleil et l'Acier" est un roman de Mishima; sa vie aura tourné autour de ces deux axes, ils seront son alpha et son omega, le Soleil comme source de vie, l'acier comme source de mort.