03 octobre 2016
Les acteurs des films de Yasujiro OZU
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Ozu a souvent travaillé avec les mêmes acteurs dans ses films, que ce soit Setsuko Hara, Chishû Ryû, Nobuo Nakamura... et ce pendant près de trente ans. Il avait réuni une famille d'acteurs avec qui, en confiance, il a tourné certains des plus beaux films du cinéma japonais d'après-guerre.
Dans cet article je souhaite leur rendre hommage, en vous les montrant tel que Ozu les mettait en scène dans ses films, à savoir qu'ils regardent très souvent la caméra, les spectateurs droits dans les yeux. Cet aspect du cinéma de Ozu m'avait beaucoup frappé car plutôt que de filmer ses acteurs de profil, il choisit de les filmer de face, comme si Ozu s'adressait directement à nous.
Voici les visages de plusieurs des plus grands acteurs japonais des années 40, 50 et 60.
1951 Eté précoce.
27 août 2016
Ryô (Yumiko Miyada), actrice non échevelée dans Gemini, film de Shinya Tsukamoto
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Gemini est un film japonais de Shinya Tsukamoto sorti en 1999.
Dans celui-ci, Rin, une jeune femme de médecin, cache un lourd secret qui va peu à peu nous être révélé.
Rin est jouée par l'actrice Ryô (Yumiko Miyada) et son personnage, avec sa coiffure surréaliste, est des plus étonnants.
Un couple apparemment normal.
Progressivement la folie s'installe dans le couple, la violence aussi.
26 août 2016
Kirina Mano, actrice triste dans "Bullet ballet", film de Shinya Tsukamoto
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Dans le film "Bullet ballet" de Shinya Tsukamoto, un cadre du nom de Goda tombe amoureux de Chisato, une jeune femme qu'il a sauvé de ce qu'il a pris pour une tentative de suicide. Celle-ci est membre d'une bande de voyous qui subsiste en revendant de la drogue. Peu à peu va se construire une relation trouble entre les deux personnages, surtout que Goda est battu et menacé de mort par la bande de Chisato.
C'est le réalisateur Shinya Tsukamoto qui interprète le rôle de Goda; quant à Chisato, c'est l'actrice Kirina Mano qui lui prête ses beaux traits... tellement beaux et troublant que j'ai tenu à faire un article pour lui rendre hommage.
Le premier regard échangé entre Goda et Chisato.
Celui-ci sera littéralement envoûté par elle.
Chisato, risquant sa vie en se faisant frôler par un train. Que de sensualité dans cette presque mort.
Quelques photos de la jeune femme.
Tout se termine dans le sang et la rage de vivre.
25 août 2016
Asuka Kurosawa, actrice bleutée dans "A Snake of June", film de Shinya Tsukamoto
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A Snake of June est un film japonais de Shinya Tsukamoto, sorti en septembre 2002.
Dans celui-ci une femme, Rinko, jouée par Asuka Kurosawa, devient la victime et l'esclave sexuelle d'un maître chanteur.
Le film baigne dans une lumière bleutée du plus bel effet, magnifiant la beauté d'Asuka Kurosawa. Voici quelques captures d'écran de cette femme.
05 avril 2015
Carmen revient au pays de Kinoshita
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"Carmen revient au pays" est un film de Keisuke Kinoshita, sorti en 1951. Il est célèbre pour avoir été le premier film tourné en couleurs de l'histoire du Japon. L'histoire est simple : c'est une fille partie chercher gloire et fortune à Tôkyô qui revient passer quelques jours dans son village natal et qui va, malgré elle, causer bien des soucis à son père. L'intrigue est aussi mince que cela, c'est un film sans prétention mais qui respire la joie de vivre et la bonne humeur.
On notera la présence de deux très grands acteurs japonais dans ce film : Chishû Ryû, l'acteur fétiche de Ozu, dans le rôle du directeur de l'école et Hideko Takamine dans le rôle de Carmen.
[SPOILERS]
Le générique en dit déjà long sur le caractère rigolo et naïf du film.
La campagne japonaise des années 40 : un cadre bucolique où rien ne semble pouvoir perturber l'harmonie de la nature.
Le père de Lili Carmen et sa fille aînée, lisant la lettre annonçant son retour au pays. Celle-ci est partie travailler à Tôkyô comme danseuse mais son père est catastrophé car il a honte de sa fille et ne comprends rien à ces histoires de danse et d'art!
Le mari de la soeur aînée de Carmen; vous noterez sa moustache, son air satisfait et sa superbe cravate colorée!
Le village a un poète, devenu aveugle durant la guerre, discutant ici avec l'instituteur du village. C'est aussi un musicien prenant grand plaisir à jouer de l'harmonium pour mettre en chanson ses poèmes sur son village natal (le fameux Furusato).
La femme du poète aveugle, obligée de travailler pour faire vivre sa famille; elle utilise son cheval pour transporter des charges lourdes des habitants du village.
Le directeur de l'école, poète à ses heures et grand défenseur des arts. C'est lui qui convainc le père de Carmen de la recevoir chez lui car c'est une artiste, une danseuse, il pense qu'elle est certainement très célèbre à Tôkyô et le village peut s'enorgueillir d'avoir vu naître une telle artiste. Il lui arrive fréquemment de déclamer des poèmes au mont Asama, le témoin de sa jeunesse. Ce rôle est interprété par Chishû Ryû, l'acteur fétiche de Ozu.
Maruju, le méchant de l'histoire (à gauche) et son employé; c'est l'homme le plus riche du village mais aussi le plus radin et le plus antipathique.
L'arrivée de Lili Carmen dans son village ne passe pas inaperçue avec son amie : robes colorées, chapeaux, lunette de soleil... c'est la mode de Tôkyô qui débarque à la campagne et cela crée de suite un attroupement.
Hideko Takamine, une grande actrice japonaise.
Lili Carmen était amoureuse du poète quand elle était plus jeune; elle prend plaisir à discuter avec lui du temps passé.
Son amie ne se gêne pas pour draguer ouvertement l'instituteur.
Dans ce village campagnard des fêtes à l'école sont organisées en plein air. Tout le village est là, il y a des courses, des chants mais malheureusement la jupe de l'amie de Carmen va tomber et dévoiler ses sous-vêtements... Tout le village va éclater de rire, ce qui va provoquer le départ des deux artistes de la fête et une grande humiliation pour elles.
Vexée, Carmen se jure de prendre sa revanche et de ne rentrer à Tôkyô que couverte de gloire dans son village. Elle va donc donner avec son amie un spectacle de danse que les campagnards n'oublieront jamais puisqu'il s'agit de danse nue!
Le père de Carmen confie sa honte au directeur de l'école car sa fille va danser nue devant tout le village! Le directeur va voir Maruju pour lui faire part de son mécontentement, que ça ce n'est pas de l'art, qu'il est un rapace, prêt à tout pour gagner de l'argent, même à laisser Carmen et son amie se ridiculiser. Finalement les esprits vont s'échaufer et, incroyable pour qui connaît les rôles de père effacé joués par Chishû Ryû dans les films de Ozu, il va se laisser aller à la violence et terrasser Maruju par une superbe prise de judo.
Le soir venu les villageois sont présents au rendez-vous et très très excités. Que le spectacle commence, place aux danseuses artistiques!
Tout le monde n'a pas assisté au spectacle; ceux qui doivent rester dignes (l'instituteur, le directeur de l'école...) et le père de Carmen sont restés ensemble pour méditer sur la vie devant une bouteille de saké.
L'histoire se termine, Lili Carmen et son amie rentrent à Tôkyô, pensant avoir conquis le coeur des campagnards et montré leur art. En ce qui concerne ces derniers, ils ont beaucoup apprécié le spectacle mais les considèrent quand même comme des idiotes sans cervelle.
Et la vie reprends son cours dans ce petit village blotti au pied du mont Asama. La venue de Carmen fera un beau souvenir, on en parlera en rigolant pendant quelques décennies, les anciens s'en souviendront et puis tout s'évanouira avec le temps qui passe...
20 mars 2015
Marebito de Takashi Shimizu
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Marebito est un film japonais sorti en 2004 de Takashi Shimizu (réalisateur de la série des Ju-On). Son acteur principal est le grand réalisateur japonais Shinya Tsukamoto (Tetsuo, Tôkyô fist, Bullet ballet...).
[SPOILERS]
L'histoire de ce film est complexe; Masuoka est un cameraman free-lance obsédé par la peur, filmant des faits-divers pour les télés locales. Il y a quelques jours il a enregistré le suicide d'un homme s'enfonçant un couteau dans un oeil; Masuoka se demande bien ce qu'il a pu voir, qui l'a effrayé au point de préférer mourir.
Il va essayer de percer à jour ce mystère et retourne sur les lieux du drame. Sur l'écran de sa caméra, filmant les lieux du suicide, vont surgir des créatures blanchâtres, chauves et nues, venant des bas-fonds de Tôkyô. Masuoka décide de les suivre et va s'enfoncer sous terre, descendre toujours plus bas dans les souterrains de Tôkyô, mis en place lors de la seconde guerre mondiale pour échapper aux bombardements. Puis, allant encore plus loin, il découvre de gigantesques cavernes, aux stalactites et stalagmites géantes; est-il arrivé dans ce monde mythique, composé de tunnels qui relient tous les pays de la Terre?
Dans une caverne il découvre une jeune fille nue, belle, au regard sombre. Il décide de la ramener chez lui, de l'élever, d'essayer de communiquer avec elle mais en vain, elle reste désespérément muette, il saura juste qu'elle se nourrit de sang humain! Masuoka découvre ensuite avec stupeur qu'on a forcé son appartement, détruit toutes ses caméras... mais qui, pourquoi alors que la créature est toujours là? Et qui est cette femme qui suit Masuoka, se présentant comme son épouse, lui demandant ce qu'il a fait de sa fille disparue depuis plusieurs jours, dont le prénom commence comme celui donné à sa découverte?
Le départ de tout : l'enregistrement du suicide d'un homme qui semble avoir vu l'enfer.
Masuoka va retourner sur les lieux du suicide.C'est là qu'il va rencontrer des créatures cauchemardesques.
D'escalier en escalier, de couloir en couloir, Masuoka va descendre dans les ténèbres de Tôkyô puis dans celles de la Terre. Il y retrouvera d'ailleurs l'homme suicidé, découvrira un SDF terrifié... Masuoka est-il encore sain d'esprit?
Dans une petite grotte Masuoka découvre une créature enchaînée à la roche.
Cette créature sera détenue prisonnière dans l'appartement de Masuoka, sous la surveillance de plusieurs caméras.
Sa prisonnière dépérit, avant que Masuoka ne découvre qu'elle se nourrit de sang humain.
Masuoka a besoin de sang frais pour sa captive; il va d'abord tuer son ancienne femme, dont il semble avoir oublié l'existence (!) puis s'attaquer à des lycéennes se prostituant.
Il est maintenant poursuivi par des hommes semblant en savoir plus que lui sur sa vie et notamment sur cette histoire délirante qui lui arrive, y compris le suicidé du début de cette aventure. Idem pour sa femme morte, revenue comme un fantôme.
A la fin Masuoka décide de retourner dans les ténèbres de la Terre, avec sa nouvelle compagne. Celle-ci le fixe, comme si elle avait obtenue ce qu'elle voulait. Cette fois c'est elle qui tient la caméra et c'est Masuoka qui est terrifié.
20 février 2015
Kaïro de Kiyoshi Kurosawa
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Kaïro est un film fantastique de l'excellent Kiyoshi Kurosawa (Cure, Charisma...) sorti en 2000. Il raconte l'histoire de japonais se rendant compte que leurs collègues et amis disparaissent les uns après les autres, que ce soit par suicide ou par disparition pure et simple. Après enquête ils découvrent l'horrible vérité : des fantômes envahissent notre monde via un site Internet. Ce film parle aussi de la solitude dans le Japon moderne, un état tellement dur à vivre que certains préfèrent passer de l'autre côté du miroir, du côté des morts, pour échapper à cette douleur que de continuer à vivre dans le notre. Il met également en garde contre Internet, ce nouveau média en 2000 qui pourrait détruire toute vie sociale; le Japon n'est-il pas déjà le pays des hikikomori?
[Attention SPOILERS]
Une des héroïnes travaille chez un fleuriste, sur les toits de Tôkyô. Un cadre de rêve avec vue sur l'immeuble de NTT Docomo à Yoyogi. Un des salariés est absent depuis plusieurs jours; le temps passe puis finalement une amie va aller chez lui pour découvrir ce qu'il est devenu.
Un autre personnage principal est un étudiant découvrant Internet pour la première et certainement dernière fois. Il sera aidé par une prof pour essayer de comprendre ce qui se passe dans ce fucking univers où les disparitions se comptent par milliers et où son PC s'allume tout seul et lui montre une pièce angoissante avec un homme encagoulé.
Les suicides se font de diverses manières mais souvent violentes
Progressivement les choses déraillent dans notre monde : les télés se détraquent avec des personnages qui s'effacent, des PC s'allument tout seul et affichent une chambre obscure où un homme menaçant s'approche de l'écran ou des appartements montrant des hommes et femmes complètement au bout du rouleau.
Il faut se rendre à l'évidence, les fantômes reviennent sur Terre, sous de multiples formes. Ils sont terrifiants mais, et c'est troublant, d'autres sont d'une étrange beauté.
Des personnes ont découvert un moyen de contenir temporairement ces fantômes, il faut rendre hermétiques des pièces avec du ruban adhésif rouge; mais cette solution est dérisoire.
Progressivement les vivants abandonnent le combat, ils perdent leur énergie vitale, s'évaporent et ne laissent de leur passage sur Terre qu'une trace sale dans un mur.
Et si finalement ce n'était pas plus simple de baisser les bras?
Tôkyô se dépeuple de plus en plus, la civilisation est en train de disparaître; tout devient désert et brûle.
12 février 2015
Cure de Kiyoshi Kurosawa
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Cure est un film fantastique de Kiyoshi Kurosawa sorti en 1997. Il raconte l'histoire d'un inspecteur de police, Takabe, confronté à une vague de meurtres étranges à Tôkyô. Ils sont étranges car commis par des individus normaux et qui laissent sur la gorge de leur victime une croix gravée au couteau. Takabe va être confronté à Mamiya, un jeune vagabond amnésique, étudiant en psychologie, qui semble lié à ces meurtres et tenant un discours troublant. Takabe sera aidé par un ami médecin dans cette enquête qui va le conduire au plus proche de la folie.
Le film évolue dans une ambiance fantastique, désespérée, où la ville est sale, sans couleur, et où les gens sont tous sur le point de craquer psychologiquement.
[Attention SPOILERS]
Tôkyô, une ville froide et inhumaine, où les gens sont les uns contre les autres.
Des meurtres sanglants sont commis mais quel est le lien entre eux? Parmi les assassins on trouve un policier, un médecin, un salaryman... que des gens a priori inoffensifs.
Takabe, l'inspecteur de police. Sa femme est dépressive et cela le ronge mentalement. Il n'a qu'un seul ami sur lequel il peut compter dans cette enquête hors norme, un médecin. Il est joué par un acteur que j'apprécie particulièrement, Kôji Yakusho.
Les meurtres sont sanglants et les responsables ne se souviennent pas des avoirs commis. Néanmoins, devant l'horreur de ce qu'ils ont fait, ils essayent de se suicider ou de se cacher, même dans les conduits d'aération.
Mamiya, l'étudiant amnésique. Un être inquiétant, comme s'il avait regardé de l'autre côté du miroir et voulait que ce qu'il a vu envahisse notre monde. Sa confrontation avec Takabe sera particulièrement violente.
La suggestion hypnotique, faite par Mamiya. Principalement avec le feu sous la forme condensée d'une cigarette, mais il peut aussi utiliser l'eau et endormir son interlocuteur pour mieux le faire agir à sa guise.
Takabe ira dans le passé de Mamiya pour essayer de comprendre comment il a pu basculer dans sa folie.
Je ne vous montrerai pas ce qu'il y a sous cette couverture, c'est trop horrible.
Une immense batîsse, où tout aurait commencé il y a bien longtemps.
La solution du mystère?
Mamiya a déclenché un processus qui fait boule de neige; personne ne sera épargné.
La dernière scène du film, glaçante.
04 février 2015
Le village de mes rêves, film japonais sur l'enfance
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"Le Village de mes rêves" est un film de Yoichi Higashi de 1995. Il raconte les souvenirs d'enfance de deux frères jumeaux, âgés de neuf ans, vivant en 1948 dans la campagne japonaise. Ils sont élevés avec leur grande soeur par leur mère et les journées sont rythmées par l'école, les baignades mais aussi les bêtises et petits évènements de la vie de tous les jours.
Ce film est léger et amusant, c'est presque le souvenir d'un paradis perdu, comme "La guerre des boutons" en France. Mais des sujets traditionnellement tabous au Japon sont aussi abordés comme les Burakumin (les intouchables japonais) et les hors castes, même si c'est difficile à appréhender pour des occidentaux. Un de leurs camarades de classe, Senji, est typiquement un hors caste ou hors groupe. C'est un enfant à moitié sauvage, sale, détesté par le maître d'école, rejeté par les autres; même la mère des jumeaux ne l'aime pas alors que sa fille lui rappelle qu'elle aime pourtant tous les enfants alors pourquoi pas lui... tout simplement parce qu'il est différent et que cela ne pardonne pas au Japon.
L'aspect fantastique est important aussi dans ce film car le Japon est la terre des Yokais, des créatures surnaturelles du folklore local. On rencontrera par exemple des esprits sous forme de grand-mères, perchées sur un arbre, commentant les évènements du village, des esprits de la rivière parlant aux enfants, des fantômes plus ou moins réels...
Les deux dessinateurs jumeaux, Yukihiko et Seizo Tashima, se souvenant de leur enfance dans ce qui n'était qu'un village à l'époque.
Devenus adultes, ils se sont spécialisés dans l'illustration des livres pour enfants.
Leur mère, maîtresse d'école, élève seule ses enfants car leur père est souvent absent.
Les jumeaux sont très proches de leur maman; normal me direz-vous et ils la défendent contre ceux qui voudraient la draguer d'un peu trop près.
Dans le film ils ont seulement 9 ans.
Comme tous les enfants ils font des bêtises et c'est de leur âge. Par exemple ils vont détruire les plantations d'une voisine à la serpe! Leur mère se fera vertement sermonnée par la propriétaire du champ.
Les jumeaux ont une grande soeur, qui doit avoir 15, 16 ans.
Le père, absent, sévère, souvent en déplacement; il était un peu artiste quand il était plus jeune; ses fils ont peu être hérité de ses goûts?
Senji, un garçon à moitié sauvage, qui essaiera d'être ami avec les jumeaux. Il est rejeté par tout le monde, comme un marebito, cet être au Japon venu d'ailleurs, d'un autre monde et qui ne fait partie d'aucun groupe, chose impensable dans ce pays.
A l'école il sera au fond de la classe, méprisé par le professeur.
Le camp des burakumins et une des leurs, qui est en classe avec Yukihiko et Seizo.
Le monde de l'enfance et la campagne japonaise sont belles dans les souvenirs : le ciel est bleu, la campagne est verte, les gens s'amusent, ils sont heureux de vivre, les soucis ne durent jamais longtemps... Voilà l'essence du furusato japonais, qu'on pourrait traduire par le village natal, le lieu où j'ai grandi.
La maison où vivent les jumeaux.
La campagne des années 40, où les voitures sont encore quasi inexistantes, où les routes ne sont même pas goudronnées.
L'eau est très présente dans le film que ce soit par des baignades, la pêche aux anguilles...
Les esprits du village ou de la nature, qui, souvent perchées dans leur arbre, regardent la vie de tous les jours.
A cette époque là, certains enfants allez en cours pieds nus, d'autres en getas.
Une grande partie des scènes se déroule à l'école.
Un enterrement japonais en 1948; vous noterez le drôle de chapeau des hommes.
Le village est devenue une ville, avec des voitures, des routes goudronnées... la modernité a tué son âme; d'ailleurs les esprits ont décidé de partir, ce monde n'est plus le leur.
L'endroit où ont vécu les enfants; la nature à perte de vue.
29 janvier 2015
Cutie Honey, le film live
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Le DVD français.
Cutie Honey est un film japonais de Hideaki Anno, sorti en 2004. Il est basé sur le manga culte Cutey Honey (avec deux y cette fois) de Go Nagai de 1973, le papa de Goldorak et Mazinger Z. Ce manga a eu un tel succès au Japon que plusieurs séries animées ont été produites; la première de 1973/1974 fut même diffusée en 1988 dans le Club Dorothée sous le nom de Cherry Miel. Pour rappel, Hideaki Anno n'est autre que le créateur de la très célèbre série Neon Genesis Evangelion.
Je vous préviens, ce film est juste un bon divertissement sans prise de tête, ne cherchez aucune subtilité au scénario. En plus les acteurs surjouent comme ceux des dramas japonais, c'est dire s'ils en font des tonnes. Ajoutez à cela des costumes très kitsch, des situations loufoques, des personnages caricaturaux... bref, on est dans la grande déconnade :-)
Honey Kisaragi, une employée de bureau un peu/beaucoup nunuche, est en fait une cyborg capable de se transformer en Cutie Honey, la Guerrière de l'Amour! Elle utilise pour cela l'invention I-System développée par son père, récemment assassiné. Quand l'organisation criminelle Panther Claws de Sister Jill réapparaît, Cutie Honey décide de se battre et de venger son père, victime de ces voyous. Dans cette aventure burlesque, elle sera aidée par deux nouveaux amis, une policière assez coincée et un journaliste.
Si vous voulez vous faire une idée de la série animée, un petit tour ici "Cutey Honey : la série des fauvistes!" : http://japon.canalblog.com/archives/2009/09/26/15214577.html
Attention, elle est extrêmement colorée :-)
Passons maintenant aux images du film!
Honey est, comment dire, une fille gentille, très gentille mais un peu cruche, un peu naïve, un peu/beaucoup bébête :-) Par exemple elle n'hésite pas à courir en petite culotte dans les rues de Tôkyô.
Dans sa vie de tous les jours, Honey est une employée très très désinvolte et se fait très mal voir par ses chefs; il faut dire quelle est systématiquement en retard et passe ses journées à manger!
Mais quand le danger est là, elle se transforme en Cutie Honey, avec son ensemble cuir très seyant! Vous noterez le décoletté généreux; la série animée Cutey Honey était d'ailleurs très dénudée :-)
Ben oui, c'est la guerrière de l'amour :-)
Trop mignonne aves sa moue boudeuse :-)
Mais attention, elle est redoutable avec son épée.
Et elle gagne souvent ses combats!
Honey peut aussi se transformer en agent de police, chanteuse, motarde... pour échapper à ses poursuivants.
Il faut dire que l'heure est grave car la terrible organisation criminelle Panther Claws enlève des dizaines de jeunes filles sans que l'on sache pourquoi; mais il se murmure que ce serait pour rendre la jeunesse éternelle à leur chef, la redoutable Sister Jill. Cette organisation dispose d'une véritable armée d'hommes en noir et de quatre chefs, plus que redoutables.
Les quatre chefs du Panther Claws.
Sister Jill; humaine ou plante?
Cobalt Claw, à la dentition très mordante dans son costume de cuir hyper moulant.
Scarlet Claw, la geisha au rire hystérique et atomique.
Oui Honey, cette fois ton adversaire est redoutable!
Black Claw, androgyne et fan de karaoké.
Butler, le majordome privé de Sister Jill, son plus proche collaborateur.
Les techniques des Panther Claws sont parfois étonnantes, comme utiliser ses cheveux pour s'évader façon hélicoptère.
Oui, vous avez bien deviné, la Tour de Tôkyô est envoyée dans les airs par la tour de Sister Jill qui est dix fois plus grosse.
Honey Kisaragi sera aidée dans sa lutte par deux personnages; l'inspecteur Natsuko Aki qui essaira d'arrêter Honey avant de devenir son amie et le "journaliste" Seiji Hayami.
Natsuko Aki; plus psycho-rigide, tu meurs.
Attention Honey, tu es surveillée de près par Natsuko qui pense que tu es liée aux disparitions des jeunes femmes.
Mais tout s'arrangera et elles deviendront amies, surtout qu'elles aiment autant l'une que l'autre boire et faire des soirées karaoké.
Seiji Hayami, un journaliste étonnament bien informé. Mais est-il seulement journaliste ou bien n'est-ce qu'une couverture?
Et voilà, tout est fini... et on repart pour de nouvelles aventures dans la joie et dans la bonne humeur :-)